HomeA la uneBOUKARE CONOMBO, PRESIDENT DU BRASSARD NOIR

BOUKARE CONOMBO, PRESIDENT DU BRASSARD NOIR


Le mouvement Brassard Noir a animé, le vendredi 28 février 2020 au Palais de la culture Jean-Pierre Guingané, une conférence de presse. L’ordre du jour de cette rencontre avec les Hommes de médias a essentiellement porté sur la situation nationale. 


« L’objet de cette rencontre est de nous prononcer sur l’actualité nationale. Une actualité nationale marquée par les attaques terroristes dont notre pays est victime depuis 5 ans. C’est vrai que dès les premiers mois, c’était très difficile pour nous, mais maintenant, Dieu merci, ça va. Avec le courage de nos FDS, nous sommes en train de prendre le dessus. Qu’il en soit ainsi par la grâce de Dieu. Un peu plus loin, nous avons dit que par rapport à la situation politique, nous constatons que nous sommes dans une année électorale comme dans d’autres pays de la sous-région, notamment en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Niger, en Guinée Conakry et j’en passe. Mais en ce qui nous concerne, la spécificité, c’est l’insécurité et les attaques terroristes. Malheureusement, nous constatons les pré-campagnes, si on peut le dire, des différents partis politiques. Ce que nous condamnons avec la dernière énergie ».  Ces propos ont été tenus par le président du mouvement Brassard noir, Boukaré Conombo, pour planter le décor de cette conférence de presse. Pour le conférencier, cette posture de la classe politique burkinabè n’est ni plus ni moins qu’un mépris souverain pour les populations qui souffrent déjà des affres de cette crise sécuritaire. « Le Brassard Noir note avec beaucoup de regret la démission de toute la classe politique (majorité, opposition, OSC) et leur demande de prendre conscience et de savoir que le contexte sécuritaire doit être un prétexte consensuel pour éviter d’organiser des élections dans une situation de guerre, qui ne reflèteront pas les aspirations du peuple ». Le mouvement Brassard Noir a aussi fustigé l’attitude de certaines organisations de la société civile, qui mènent des missions de bons offices auprès de certaines autorités et des sorties dans la presse , pour exiger du gouvernement d’aller à la paix et la réconciliation nationale , avec une feuille de route qui se décline autour de quelques recommandations qui sont, entre autres, favoriser le retour des exilés politiques , une contrition publique des insurgés , la condamnation express de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 par l’autorité publique et les autorités coutumières et religieuses , une contrition publique de l’ancien régime etc.  « Après analyse et réflexion, le Brassard Noir estime que cette feuille de route est incohérente, inconséquente et constitue en tout état de cause une provocation, une source de colère contre la paix, contre la cohésion sociale et surtout contre la réconciliation nationale», s’est-il indigné. Dans la foulée, l’honorable Boukaré Conombo s’en est ouvertement pris aux sages qui, à ses yeux, n’ont pas fait preuve de sagesse lors de leur dernière sortie. « Nous sommes dès lors tentés de faire droit à la maxime qui veut que le sage n’est pas forcément celui qui a la barbe blanche. Une réconciliation mal entamée, entraîne tôt ou tard des effets irréversibles. Le brassard Noir rappelle que la vérité et la justice ne seront pas sacrifiées sur l’autel d’un deal politique. C’est pourquoi nous exigeons des excuses publiques des sages à l’endroit du peuple insurgé des 30 et 31 octobre 2014 et la résistance farouche du 15 septembre 2016, qui a payé un lourd tribut pour un renouveau démocratique », a-t-il martelé non sans avoir appelé les acteurs à faire preuve de maturité en ayant un esprit républicain. S’agissant de la polémique née de la sortie du livre « Ma part de vérité » de l’ancien président de la Haute Volta, Jean-Baptiste Ouédraogo, le mouvement Brassard Noir a également exigé des excuses publiques nationales et internationales de la part de l’auteur pour ses propos tendancieux, insultants et haineux à l’encontre du président Thomas Sankara. « Il s’agit d’une atteinte à l’image d’une icône africaine, d’un héros et d’un patrimoine. Cette part de vérité arrive trop tard et au moment où nous sommes en train de voir le bout du tunnel dans l’affaire de l’assassinat du père de la révolution. Toutefois, nous ne sommes pas sûr qu’il ait tout dit, et c’est pourquoi nous suggérons au juge en charge de l’instruction, d’entendre l’ancien président JBO, notamment pour sa part de vérité sur l’assassinat du président Thomas Sankara. Si Blaise Compaoré, pendant 27 ans, n’a pas réussi à détruire l’image du président Thomas Sankara, ce n’est pas un livre de quelques pages qui pourrait le faire », a-t-il martelé. Le Brassard Noir s’est aussi invité dans le débat relatif à l’application de l’IUTS sur les travailleurs du public. A ce sujet, Boukaré Conombo a demandé aux différents syndicats de savoir raison garder pour « qu’ensemble, nous construisions un Burkina Faso de paix, de sécurité et de développement ».  Le conférencier s’est aussi intéressé à la situation de la Côte-d’Ivoire, avec la sortie de l’église catholique ivoirienne qui a appelé les citoyens et les acteurs politiques à mettre en avant l’intérêt supérieur du pays afin de prévenir et bannir toute violence avant, pendant et après les élections. « Nous condamnons le silence coupable et complice de la communauté internationale sur les violences flagrantes des libertés individuelles et collectives dans ce pays, à quelques mois de la tenue de l’élection présidentielle. Nous condamnons également les violations des libertés de messieurs Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé par la CPI (justice internationale des noirs) et sommes solidaires de tous ces Africains et organisations des défenseurs des droits humains et des libertés qui ne ménagent aucun effort pour les soutenir ».

Seydou TRAORE


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