BOULANGERIES ET PATISSERIES DU BURKINA : La FNBPB appelle à 72 heures de grève
Le bureau syndical de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers du Burkina (FNBP-B) a animé une conférence de presse le 5 juin dernier au centre d’éducation ouvrière de Ouagadougou. Au centre des échanges avec les Hommes de médias, il y a les raisons de la grève prévue du 9 au 12 juin 2016.
Le ton semble monter d’un cran entre les travailleurs des boulangeries et leurs employeurs. Et cette fois, l’on semble avoir atteint le point de non-retour. C’est du moins ce qu’on pourrait croire au regard de la fermeté avec laquelle le conférencier a dénoncé les injustices dont ils sont victimes au quotidien de la part de leurs employeurs. En effet, selon le secrétaire général de la Fédération des boulangers et pâtissiers du Burkina Faso, Konomba Traoré, qui était entouré pour la circonstance de tous ses camarades réunis au sein de la FNBPB, les boulangers et pâtissiers se sentent abandonnés dans leur lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. C’est ainsi qu’il a fustigé la nonchalance des autorités qui semblent sourdes à leur cri de détresse. Alors que, selon Konomba Traoré, le bureau syndical de la FNBPB a soumis aux autorités de notre pays, successivement en 1981, 1997 et 2011, un projet de convention collective sectorielle des boulangeries et pâtisseries du Burkina Faso comprenant l’ensemble de leurs préoccupations. «Fort malheureusement, sa signature est actuellement objet de tergiversation, de la part des patrons des boulangeries et pâtisseries », a pesté Konomba Traoré. Le porte-parole de la FNBPB a également dénoncé le musèlement dont est victime le monde des boulangeries et pâtisseries où ceux qui osent s’organiser dans leur syndicat connaissent des intimidations, des menaces et même de licenciements. C’est au regard de toutes ces injustices que le bureau de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers du Burkina Faso, à l’appel de la FNBPB, a décidé de manifester sur toute l’étendue du territoire national par les actions suivantes : une grève de 72 heures allant du jeudi 9 juin à 6 heures au dimanche 12 juin à 6 heures sur toute l’étendue du territoire, suivie d’une marche à Ouagadougou le vendredi 10 juin à 9 heures en direction du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale pour exiger, entre autres, le respect de la liberté syndicale et particulièrement, la reprise des boulangers licenciés à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso pour fait de grève, le respect de tous les protocoles d’accords signés par les employeurs des boulangeries, le respect des procédures en matière de règlement des conflits dans les boulangeries et dans les sociétés de production de farine pour le pain, l’exécution de toutes les décisions de justice concernant des conflits. « A ce titre, nous exigeons notamment la réintégration des délégués de GMF et du camarade Maxime Kam des boulangeries « au Four mixte » dans leurs emplois, la signature de la convention collective des boulangers et des pâtissiers du Burkina par tous les patrons de boulangeries, etc. A l’issue de ces actions, si nos revendications ne sont pas satisfaites, la FNBPB se réserve le droit d’entreprendre toute autre action visant l’atteinte de ses préoccupations qui sont justes et légitimes », a menacé Konomba Traoré.
Seydou TRAORE