BRAQUAGE A LA GARE DE L’EST : Le témoignage de la victime

Dans la rubrique « confidences du week-end » de notre édition du 5 septembre dernier, nous faisions allusion à une opération de braquage à la gare de l’Est de Ouagadougou. Dans cette opération digne d’un film hollywoodien, les braqueurs ont emporté près de 5 millions 500 mille francs CFA. La principale victime est un vendeur d’une boutique d’Airtel money du nom de Daouda S. Kouraogo. Celui-ci, rencontré au lendemain des faits, revient sur ce braquage qui continue d’alimenter les débats dans l’enceinte de cette gare située non loin de l’échangeur de l’Est.

 

Le Pays : Pouvez-vous nous raconter comment se sont déroulés les faits ?  

 

Daouda S. Kouraogo : C’est le dimanche 4 septembre, aux environs de 18 heures 40 mn, que les faits se sont produits. Alors que je venais de finir la prière du soir et à peine j’ai déposé mon pied sur la terrasse de ma boutique en rentrant, j’ai entendu des tirs de fusils partout. Selon nous, nous croyions que c’était des djihadistes. Donc, chacun se cherchait et toute la gare s’est vidée de ses occupants. Je suis rentré dans ma boutique pour me cacher. Au même moment, j’ai vu deux personnes y pénétrer. L’un tenait un fusil kalachnikov et l’autre, grand de taille, tenait un pistolet. Celui qui tenait le fusil kalachnikov, frappait dans la boutique et ressortait, et l’autre m’a dit d’amener l’argent sinon il me tuerait. Il y avait un enfant qui était couché à côté et deux autres un peu plus loin. Ils ont pris mon sac, un portable, ma Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et ma recette AIRTEL MONEY. Ils ont ensuite attaqué le poste de police de la gare. Ils étaient venus à moto, de marque SANILI et sans immatriculation avec des sachets en mains. Ils sont ressortis et ont pris la direction de l’autre porte de la gare. Après les évènements, soit environ 20 mns après, la gendarmerie de Nongremasson est venue faire le constat avant de repartir. Ce matin, on nous a appelés à la gendarmerie, où nous sommes allés faire le compte rendu. Ce matin (ndlr : lundi 5 septembre), les gendarmes sont revenus à la gare en compagnie de la presse.

 

A combien estimez-vous le montant total de la perte que vous avez subie ? 

 

La somme emportée par les braqueurs, vaut 5 millions 500 000 F CFA. Jusqu’à présent, on travaille en pleine insécurité parce que dans le poste de police de la gare, il n’y a pas d’armes. Donc, on a peur.

 

Pouvez-vous dire qu’il y a des gens qui vous connaissent parmi les malfrats ?

 

Je peux répondre par l’affirmative, car il y a un qui était venu premièrement dire qu’il voulait une carte de recharge de 5 000 F CFA. Comme nous ne vendons plus les cartes de recharge et que c’est par transfert maintenant que ça se fait, il est ressorti. Aux environs de 18h 30, quand on a fini de fermer la boutique, il y avait mon petit qui était en train de nettoyer la maison. Et l’un des malfrats (sans doute) est venu dire qu’il voulait un chargeur de portable. L’enfant lui a proposé d’acheter le chargeur à 1000 F CFA, mais il a refusé. Avant de repartir, il a demandé à mon  petit si nous tous qui sommes à la boutique irons à la prière. Le petit a répondu non. C’est quand je revenais de la prière que les tirs de coups de fusils se sont fait entendre. Donc, je peux dire que ce sont des gens qui me connaissent. Je suis découragé, puisque la somme emportée,  est colossale.

 

Propos recueillis par Saïdou ZOROME (Collaborateur)