BRIGADE DES MŒURS ET DES STUPEFIANTS DE OUAGADOUGOU : 718 kg de drogue de près de 50 millions de F CFA saisis

La Police nationale du Burkina Faso, à travers la Brigade des mœurs et des stupéfiants, était face aux médias hier, mardi 2 mai 2017. L’Unité anti-drogue  a démantelé un réseau de trafiquants de cannabis, et les « flics » ont voulu en parler avec les journalistes.

 

Pour le moment, trois individus ont été interpellés dans le cadre du démantèlement de ce réseau de trafiquants de cannabis. Ils ont pour identité : Agyekum Koffi, présumé trafiquant de cannabis, de nationalité étrangère, âgé de 33 ans ; Lassané Dipama, transporteur burkinabè, âgé de 32 ans ; Mahamadou Bonkoungou, Burkinabè et magasinier dans une auto-gare au quartier Kamsonghin de Ouagadougou, âgé de 31 ans. Entre les mains de ce trio, a été saisie une quantité énorme de drogue : 718 kg d’une valeur comprise entre 45 et 50 millions de F CFA. C’est donc « un deal » de  plusieurs « briques » aux conséquences désastreuses pour la population que les flics viennent d’enterrer. Comment a-t-on pu mettre le grappin sur les trois trafiquants ? Le modus opérandi a été expliqué aux journalistes présents à la rencontre.

Le 10 janvier 2017, la Police reçoit une information faisant état de ce qu’un individu « se livrerait au trafic de cannabis entre le Burkina Faso et des pays voisins ». A partir de là, l’Unité anti-drogue (UAD), dont le premier responsable n’est autre que le commissaire Richard Belem, principal animateur de la conférence de presse,  va ouvrir une enquête. C’est Agyekum Koffi qui achète la « marchandise » dans une ville d’un pays voisin du Burkina. Il conditionne le produit « sous forme de balles de friperie » pour le transporter jusqu’à Ouagadougou. Et cela, avec l’aide de son fournisseur de nationalité étrangère. Arrivée à Ouagadougou, la « marchandise », destinée en réalité à une autre ville étrangère, « est déchargée nuitamment dans une auto-gare » au quartier Kamsonghin. L’identité des localités de provenance et de destination finale  de la drogue n’a pas été communiquée aux journalistes pour ne pas compromettre la suite de l’enquête. Comment une telle quantité de drogue peut-elle traverser la frontière et atteindre la ville de Ouagadougou sans qu’aucun contrôle ne détecte quoi que ce soit ? Les journalistes se sont posé la question. Les policiers aussi. Selon les explications des principaux animateurs du point de presse, notamment les commissaires Richard Belem et Wilfried Sanou, les trafiquants font preuve d’un incroyable talent. Et si la population avait le réflexe de collaborer avec les Forces de sécurité sur des pratiques du genre, peut-être que la drogue aurait eu moins de chance de voyager tranquillement à travers le Burkina Faso. Pour le reste, « un compte rendu de l’enquête a été fait au parquet et toutes les personnes impliquées dans cette affaire seront présentées à Madame le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou », a souligné le commissaire Belem. Les prévenus encourent des peines de prison allant de 10 à 20 ans.

 

Michel NANA

 

Numéros utiles

 

La conférence de presse a été l’occasion pour la Police nationale d’inviter la population à plus de collaboration dans le cadre de la lutte contre la délinquance en général et particulièrement contre la drogue qui est au carrefour de la criminalité. Les uns et les autres peuvent appeler aux numéros verts suivants pour des dénonciations éventuelles :

– 17 (Police nationale) ;

– 16 (Gendarmerie nationale) ;

– 1010 (Centre national de veille et d’alerte : CNVA).

 

Missions de la brigade des mœurs et des stupéfiants

 

– lutter contre les atteintes aux mœurs ;

– lutter contre la production, la culture des drogues ;

– lutter contre le trafic illicite et la consommation des stupéfiants sur toute l’étendue du territoire ;

– mener des investigations judiciaires en matière de trafic illicite des stupéfiants de tout genre.