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BURKINA FASO


Pourquoi la délinquance se juvénilise-t-elle ?

Depuis quelques années, je fais un constat qui, je l’avoue, me donne des frayeurs. En effet, je remarque que la délinquance ne fait que se juvéniliser. Ce n’est pas moi qui le dis. Les faits parlent d’eux-mêmes. Il suffit seulement de suivre de près les points de presse organisés par la gendarmerie et la police nationale dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, pour se rendre compte que la plupart des délinquants présumés qui sont présentés à l’opinion, sont des adolescents. C’est-à-dire que leur âge varie entre 14, 15, 16 et 22 ans tout au plus. Certes, je reconnais qu’il y a parfois des adultes parmi eux. Mais la majorité des gangs est très  jeune. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? C’est la question que je me pose depuis, sans réponse. Ma crainte est d’autant plus grande que le phénomène ne fait que prendre de l’ampleur au point que je me surprends parfois en train de m’interroger sur l’avenir de notre pays. Surtout que, ces dernières années, est venu s’ajouter le terrorisme avec son lot de violences meurtrières. Voyez-vous ? Bonnes gens, c’est la preuve qu’il y a péril en la demeure. C’est pourquoi  je souhaite que l’on accorde beaucoup d’attention à ce phénomène et qu’ensemble, nous essayions d’y trouver des solutions pendant qu’il est encore temps. A défaut, le réveil risque d’être douloureux. Cela dit, j’en appelle à la responsabilité des parents qui doivent mettre un point d’honneur à  veiller à l’éducation de leurs enfants. Car, très souvent, on fait le constat que certains parents ont démissionné si bien que l’enfant, laissé à lui-même, sans soutien ni repère, se jette dans la rue avec tous les risques qui vont avec. Ce qui est très regrettable. Car, quand on met au monde un enfant, on doit se donner les moyens de s’occuper de lui, de l’éduquer. Mais le constat est que certains, conscients qu’ils n’ont pas les moyens, passent le temps à faire des enfants qui finissent par  devenir des cas sociaux.

 Certains jeunes sont si pressés qu’ils finissent par choisir la courte échelle

Voyez-vous ? Ça ne fait pas sérieux. Il faut que l’on se dise parfois la vérité. Car, aucun enfant n’a demandé à naître. Donc, ceux qui l’ont mis au monde ont la responsabilité de le soutenir jusqu’à un certain âge. Même moi, fou, je suis conscient de cela. Cela dit, je reconnais aussi que certains jeunes, friands de biens matériels, sont si pressés qu’ils finissent par choisir la courte échelle ; d’où les dérives auxquelles nous assistons. Dans un monde où l’argent a pris le dessus sur tout, certains jeunes sont prêts à répondre à tous les appels, y compris à ceux qui font l’apologie de la violence ; l’essentiel étant pour eux de se faire des sous. Certains, il faut avoir le courage de le dire, veulent commencer leur vie là où d’autres sont arrivés après trente à quarante années de dur labeur. Que voulez-vous ? Quand on veut rouler carrosse et loger dans un «  bunker » à l’âge de l’adolescence, on ne peut que choisir le mauvais chemin au péril de sa vie. En  clair,  nombreux sont les jeunes qui veulent devenir riches mais qui ne  veulent pas travailler. Ils aiment citer en exemple certaines grosses fortunes dont on dit qu’elles le sont devenues par des moyens pas catholiques. Je ne cite le nom de personne mais je souhaite que ceux et celles qui se sentiront morveux se mouchent jusqu’à ce que j’entende. Je profiterai d’ailleurs de l’occasion pour leur dire tout le mal que je pense d’eux. Malheureusement, je sais qu’ils n’oseront pas.

« Le Fou »

 


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