HomeA la uneCAMPAGNE « BYE BYE KABILA » : Le président congolais entendra t-il cet énième coup de semonce ?

CAMPAGNE « BYE BYE KABILA » : Le président congolais entendra t-il cet énième coup de semonce ?


Le 22 novembre dernier, plusieurs organisations pro-démocratie et des partis politiques de l’opposition en RD Congo, ont  procédé, en présence des diplomates  et des représentants de la  Mission des Nations Unies,  au lancement de la campagne « bye bye Kabila ». Ce mouvement  visant à obtenir le départ du pouvoir du président Joseph Kabila au terme de son mandat constitutionnel le 19 décembre 2016, selon ses initiateurs, consiste  en une vaste opération de sensibilisation à l’endroit des populations, ponctuée de marches et autres manifestations destinées à mettre la pression sur le régime. Cette campagne vient ajouter au compte à rebours déjà lancé par l’emblématique leader de  l’Union pour la démocratie et le progrès social  (UDPS), Etienne Tshisekedi, soutenu par le Rassemblement, du nom de cette plateforme regroupant le plus grand nombre de partis et organisations de la société civile opposés à la prolongation du mandat du président Kabila. C’est dire donc que la météo politique promet d’être des plus mauvaises dans les jours à venir à Kinshasa. Et rien ne dit que le camp d’en-face cherche à parer au pire avec la nomination d’un Premier ministre de Transition contesté du fait de sa « double nationalité ». En tout cas, le répit qu’espérait Kabila à travers son simulacre de dialogue politique n’a pas porté les fruits escomptés. Et il faut craindre que la situation n’aille de Charybde en Scylla,  avec la formation en vue du nouveau gouvernement d’union nationale qui pourrait se solder par l’accroissement du nombre des mécontents au sein même de la majorité présidentielle. Dans un contexte africain où la règle est de tourner avec le vent, le risque est grand de voir les victimes de la redistribution des cartes tourner casaque et aller grossir les rangs de l’opposition.

Kabila risque de réveiller la malédiction qui a eu raison de son père

C’est dire donc que le temps qui s’était fait le meilleur allié de Kabila risque de se retourner contre lui. Et il ne pourra pas compter durablement sur la répression qui, elle aussi, a montré ses limites. Parce que d’abord, mettre l’armée et les autres forces de l’ordre sur le pied de guerre sur une longue durée, est un pari difficilement tenable en raison du coût et des risques évidents de dérapages.  Ensuite, parce qu’aucune armée, aussi puissante soit-elle, n’est jamais parvenue à vaincre un peuple déterminé. Cette montée annoncée de la pression sur Kabila déjà lâché par la Communauté internationale et la bien influente Eglise catholique fera-t-elle  entendre raison au satrape ? Rien n’est moins sûr. Ce d’autant que l’homme semble être allé trop loin pour reculer. En témoignent les massacres des 19 et 20 septembre 2016 et la chape de terreur qui s’est abattue sur le pays, avec l’interdiction des manifestations de l’opposition et la mise sous coupe réglée des médias. Il faut donc craindre la répétition de l’histoire. Car, la RD Congo, depuis son accession à l’indépendance, n’a jamais connu l’alternance et les changements à la tête de l’Etat se sont souvent déroulés à l’ombre de la violence. En s’accrochant contre vents et marrées à son rêve de pérennisation au pouvoir, Kabila risque de réveiller la malédiction qui a eu raison de son père, mort assassiné.  S’il a de la veine, il finira, tout au moins, comme Mobutu Sésé Séko sur les sentiers de l’exil, quelque part dans un cimetière des mécréants.

SAHO 


No Comments

Leave A Comment