HomeA la uneCAMPAGNE ELECTORALE : Le REN-LAC dénonce une violation des textes

CAMPAGNE ELECTORALE : Le REN-LAC dénonce une violation des textes


Ceci est un communiqué du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) qui dénonce des manquements à la réglementation relative aux affiches publicitaires pendant la campagne électorale.

 

Le Burkina Faso est en campagne électorale depuis le dimanche 8 novembre 2015. Pendant 3 semaines pour la présidentielle et 2 semaines pour les législatives, les candidats vont sillonner le pays pour présenter leurs projets de société et conquérir l’électorat. Les premiers jours de campagne se passent en violation flagrante des textes. Le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) appelle les candidats à se ressaisir et à se conformer aux nouvelles dispositions législatives sur la campagne électorale.

Depuis le dimanche 8 novembre 2015, les espaces publics et même privé des différentes localités du pays sont inondés d’affiches des candidats aux élections du 29 novembre 2015. Les panneaux publicitaires des agences de communication, les murs de certaines enceintes publiques sont pavés d’effigies de candidats faisant fi des communiqués des Présidents de délégation spéciale précisant les espaces publics dédiés à cet effet. Les moyens roulants des particuliers aussi sont mis à contribution. En plus des effigies et autres gadgets, nous avons pu noter des annonces publicitaires sur des chaînes de radio et de télévision. La presse écrite aussi fait partie des supports utilisés par certains candidats pour faire de la publicité.

En rappel, de telles pratiques sont prohibées par la Loi n° 005-2015/CNT du 7 avril 2015 en son Article 68 ter ainsi qu’il suit : « Les pratiques publicitaires à caractère politique, l’offre de tissus, de tee-shirts, de stylos, de porte-clefs, de calendriers et autres objets de visibilité à l’effigie des candidats ou symbole des partis ainsi que leur port et leur usage, les dons et libéralités ou les faveurs administratives faits à un individu, à une commune ou à une collectivité quelconque de citoyens à des fins de propagande d’influencer le vote sont interdits quatre-vingt-dix jours avant tout scrutin et jusqu’à son terme ».

Outre l’article 68 ter, l’article 69 de la même loi indique clairement que « dans chaque commune, le maire désigne par arrêté, les lieux publics exclusivement destinés à recevoir les (…) affiches électorales. Dans chacun de ces emplacements spéciaux, une surface égale est attribuée à chaque candidat ou à chaque liste de candidats. Tout affichage relatif à l’élection est interdit en dehors de ces lieux (…) ».

Comme ci-dessus mentionné, on constate une violation flagrante de ces dispositions, par ceux-là même qui prétendent diriger le Burkina Faso dans les jours à venir. Quelles attentes devrons-nous avoir donc vis-à-vis des partis qui promettent lutter contre la corruption dans leurs programmes et qui ne sont pas en mesure de respecter les lois qu’ils ont contribué à voter ?

Le REN-LAC, soucieux du respect du Code électoral pour une campagne électorale saine, équitable et sans corruption :

– dénonce ces pratiques qui violent les textes en vigueur ;

– interpelle les autorités administratives et judiciaires compétentes pour l’application des sanctions prévues pour ces violations.

Le Secrétariat exécutif


Comments
  • A l’attention du RENLAC, sans défendre les politiciens, je crois que l’autorité est sans doute responsable du non respect de son texte. En effet, pour ma part, je pense que lorsque l’on décide d’adopter une loi ou un règlement, on doit s’assurer de sa faisabilité ou que des dispositions sont prises dans ce sens. S’agissant du nom respect de l’interdiction de mettre des affiches dans les lieux publics, je n’ai pas connaissance d’un texte qui indique les espaces réservés à cela que les maires sont supposés édicter et publier bien avant l’ouverture de la campagne. A supposer même que ce texte ait été pris, est-il judicieux d’interdire l’utilisation de l’espace public pour les affichages en campagne électorale? Dans combien de communes du Burkina Faso des espaces publics d’affichages ont été définis et connus? Je crois qu’il s’agit là d’un texte sans doute qui a du sens mais que je ne trouve pas réaliste. L’interdiction de distribuer des gadgets, tissus, etc. est respectée parce réaliste et réalisable. Avant de demander aux citoyens de respecter les règlements l’autorité doit s’assurer d’avoir mis tout en oeuvre pour permettre le respect de son texte; il y va de crédibilité de l’autorité.

    22 novembre 2015

Leave A Comment