CAMPAGNE ELECTORALE AU BURKINA
Les appels à l’apaisement en vue d’un scrutin libre et transparent, ne font que se multiplier. C’est le cas, par exemple, du Conseil supérieur de la communication (CSC) qui, à l’occasion du lancement de la campagne, appelle les médias à plus de « professionnalisme » et invite les candidats à la « pondération » dans les propos.
« Mesdames et Messieurs,
La campagne électorale pour les élections présidentielle et législatives s’ouvre ce samedi 31 octobre à 00 heure. En cette veille de l’ouverture de la campagne, le Conseil supérieur de la communication, ayant reçu la mission de régulation du discours politique électoral, invite les acteurs politiques, les organisations de la société civile, les médias et l’ensemble de la population, à œuvrer, chacun en ce qui le concerne, pour la paix, la cohésion sociale et le renforcement de la démocratie dans notre pays.
Mesdames et Messieurs,
Les élections du 22 novembre prochain se dérouleront dans un contexte particulièrement difficile, marqué par les crises socio-sécuritaire et sanitaire. Réussir l’organisation de ces élections requiert donc de chacun de nous un engagement et une implication citoyenne forte. Cet engagement et cette implication citoyenne, nous devons les traduire par un usage responsable de la parole et des moyens de communication. La communication est un facteur essentiel de la démocratie moderne. Son bon usage garantit l’expression libre et éclairée des citoyens. Mais mal utilisée, la communication peut être la source de problèmes encore plus difficiles pour notre pays. C’est pourquoi nous sommes tous interpellés, tous, sur notre responsabilité collective à œuvrer pour une communication électorale apaisée, qui préserve la paix, la cohésion sociale entre les fils et filles du Burkina, entre les communautés, entre les acteurs politiques, pendant la campagne et bien au-delà. C’est pourquoi j’invite les hommes et femmes de médias, à faire preuve de responsabilités et à redoubler de vigilance dans le traitement de l’information électorale. Votre noble mission d’informer le peuple, prend une dimension extrêmement importante en cette période. Le Conseil supérieur de la communication compte sur votre professionnalisme pour que l’ensemble des candidats accèdent à vos médias, dans le strict respect des principes de pluralisme et d’équilibre de l’information. C’est en cela que vous permettrez aux populations de jouir de leur droit à l’information électorale et de pouvoir opérer un choix éclairé de nos dirigeants pour les cinq années à venir.
Le CSC exhorte les promoteurs de médias audiovisuels ayant des émissions d’expression directe, à plus de rigueur dans la préparation de ces émissions, à plus de vigilance dans la modération des interventions afin d ‘éviter toute propagande politique et tout dérapage.
Les médias internationaux qui veulent assurer la couverture médiatique des activités de campagne sont invités au strict respect des principes d’équilibre et de pluralisme dans leurs productions.
Aux candidats, partis ou regroupements politiques et listes d’indépendants, votre responsabilité est grande, car vous êtes écoutés par la population. Je vous invite à occuper sainement les espaces de communication médiatique que le CSC met gracieusement à votre disposition pour toute la durée de la campagne, conformément aux prescriptions du Code électoral. Je vous invite également à être modérés dans vos prises de parole dans les médias et en dehors.
Aux citoyens et aux organisations de la société civile, le CSC vous invite à la pondération dans les propos et les actes, plus particulièrement dans la participation aux émissions d’expression directe et dans l’usage des réseaux sociaux numériques.
A tous les signataires du Pacte de bonne conduite, le CSC vous invite au respect de vos engagements pris devant l’histoire et devant le peuple burkinabè. Le peuple burkinabè tient à ce que chaque acte que vous poserez au cours de cette campagne électorale, soit conforme à votre engagement et traduise votre ferme volonté de préserver la paix et la cohésion sociale dans notre pays.
Enfin, le CSC en appelle, une fois de plus, à la responsabilité sociale des médias pour un aboutissement heureux du processus électoral.
A tous et à toutes, je souhaite une bonne campagne électorale et de bons scrutins.
Vive la paix entre tous les fils et toutes les filles du Burkina, et que Dieu bénisse notre cher Faso !
Ouagadougou, le 30 octobre 2020.
Pour le Conseil supérieur de la communication,
Le président
Soahanla Mathias TANKOANO
Commandeur de l’Ordre de l’Etalon »