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CAN 2015 : Une compétition très ouverte


Dans quelques heures, le regard de tout le continent africain sera rivé sur Malabo, la capitale équato-guinéenne,  où se déroulera la 30e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). De prime abord,  il  faut féliciter la Guinée équatoriale pour avoir accepté d’organiser, en si peu de temps, une telle compétition d’envergure, après le désistement  du Maroc. Il reste maintenant aux autorités de ce pays  de prendre toutes les dispositions nécessaires afin  que  cette CAN ne soit pas la porte d’entrée du virus Ebola  sur leur territoire. Ce qui serait fort regrettable, et  justifierait la décision du Maroc de ne pas accueillir cette compétition sur son sol. A trois jours  du coup d’envoi  de cette CAN, comme à la veille de chaque édition d’ailleurs, l’affluence  dans les stades  constitue l’une des principales inconnues. Car si le football  reste une grande fête pour le continent africain, le contexte économique régional ne permet pas toujours à tous les supporters d’assister aux matchs dans les enceintes des stades. Afin de prévenir le phénomène de stades vides,  observé lors des précédents tournois, les autorités équato-guinéennes ont pris une initiative fort louable. De fait, le président  équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, a annoncé depuis le 12 janvier dernier, qu’il offrirait gratuitement  40 000 places aux supporters nationaux, histoire de faire profiter la fête aux populations même les plus défavorisées. Dans son adresse à ses compatriotes, Teodoro Obiang Nguema a  appelé   les plus riches de son pays  à en faire autant. De manière générale, les autorités ont décidé d’afficher les prix d’entrée particulièrement bas  pour assurer le succès de la compétition. Le défi de la mobilisation sera-t-il relevé   ? On ne peut jurer de rien. A ce sujet, on  peut s’interroger sur l’engouement que cette CAN pourrait susciter après la retraite internationale de certaines icones du football  africain de ces dernières années, que sont Samuel Eto’O et Didier Drogba et bien d’autres encore. En effet, le football africain sera  orphelin de ces stars qui étaient capables de faire pencher la balance en faveur de leur équipe. Des joueurs de talent s’il en est, qui, pouvaient à eux seuls  faire basculer le cours d’une rencontre footballistique. En l’absence de toutes ces stars, cette CAN 2015 sera sûrement l’une des plus ouvertes de ces dernières années. D’autant que le Nigéria, le tenant du titre, n’a même pas été qualifié et que depuis la domination égyptienne (2006-2008-2010), le football africain semble se chercher un leader. Après la surprise zambienne en 2010, il pensait l’avoir trouvé avec le Nigeria de Keshi en 2012, mais les super Eagles, qui ont déçu lors des éliminatoires, n’ont pas pu obtenir leur ticket pour la Guinée équatoriale. C’est dire si cette édition 2015  s’annonce donc plus homogène que jamais. Au défi de la mobilisation, s’ajoute celui de  l’organisation. Malabo a-t-elle tiré toutes les leçons de l’expérience de la CAN 2013 qu’elle avait co-organisée avec l’Afrique du Sud ?  A-t-elle eu suffisamment le temps de se préparer, elle qui a dû, à la dernière minute, venir à la rescousse d’une situation qui faisait planer une menace sérieuse sur l’organisation de cette fête footballistique ?  En tout cas,  à leur du bilan, la Guinée Equatoriale devra avoir la tête haute. Elle devra montrer qu’elle s’est engagée dans un pari qu’elle s’est donné les moyens de tenir.

Seydou TRAORE


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