HomeA la uneCANDIDATURE DE VALLS ET RENONCEMENT DE HOLLANDE A LA PRESIDENTIELLE DE 2017 : Et si les dirigeants africains s’en inspiraient !

CANDIDATURE DE VALLS ET RENONCEMENT DE HOLLANDE A LA PRESIDENTIELLE DE 2017 : Et si les dirigeants africains s’en inspiraient !


Moins d’une semaine après le renoncement de Hollande à la présidentielle de 2017, son Premier ministre, Manuel Valls, a marqué son intention de rendre le tablier aujourd’hui même, 6 décembre 2016. La raison, le locataire de Matignon veut briguer la magistrature suprême. Et pour cela, il devra prendre part aux élections primaires que la gauche compte organiser pour désigner le meilleur gladiateur qui descendra dans l’arène face à François Fillon qui a remporté haut la main, les primaires des Républicains. En vérité, cette ambition affichée de Valls, n’est qu’un secret de Polichinelle car, il faut bien le dire, l’homme ne faisait plus mystère de sa volonté de se porter candidat à la présidentielle de 2017. Toute chose qui témoigne de la solidité des valeurs démocratiques en Hexagone. Car, si c’était en Afrique, il ne viendrait pas à l’idée d’un Premier ministre qui, en vérité, n’est qu’un fusible, de chercher à occuper le fauteuil du prince régnant. Mais nous sommes en France où la démocratie dicte ses lois aux politiques, contrairement à l’Afrique où ce sont les politiques qui dictent leurs lois à la démocratie. Et pour ce cas Hollande, Valls, l’on pourrait dire que le second aura poussé le premier à  renoncer à ses ambitions pour éviter l’éclatement de la gauche, sinon un naufrage presque certain de son parti à la prochaine présidentielle. Et c’est cela la beauté de la démocratie. Les dirigeants africains gagneraient à s’inspirer de cette force de caractère d’homme dont font preuve les deux hommes. Certes, l’on pourrait dire que Valls profite d’une situation, la faible popularité de son patron.  Reste que si c’était sous nos tropiques, ce dernier ferait des pieds et des mains pour rester l’unique candidat du parti, quitte à couler avec. C’est dire qu’en renonçant à la présidentielle, Hollande fait certes un aveu de faiblesse ou d’échec mais il fait aussi preuve d’un réalisme politique, d’une hauteur de vue. Toute chose qui le grandit énormément. Car, en se retirant de la course à la présidentielle, il sort par la grande porte. Il a su taire ses ambitions personnelles au profit de l’intérêt supérieur du parti qui, faut-il le rappeler, commençait à tanguer. En témoignent les sorties primesautières d’Emmanuel Macron et les crocs-en-jambe politiques que n’avait de cesse de lui faire le Premier ministre, Manuel Valls. En un mot comme en mille, François Hollande qui avait lié son éventuelle candidature à l’inversion de la courbe de chômage, vient de prendre une décision courageuse, alors même qu’il remontait la pente, avec surtout la baisse considérable du nombre de demandeurs d’emplois enregistrée depuis le mois d’octobre. Si seulement sa décision pouvait inspirer les dirigeants africains dont la plupart, connus pour être des dictateurs, veulent mourir au pouvoir ! Les exemples sont légion. En effet, alors que François Hollande, à l’issue d’un quinquennat, décide de faire valoir ses droits à la retraite, ils sont nombreux les satrapes qui, sur le continent, totalisent plus d’un quart de siècle au pouvoir. Ils s’appellent Idriss Deby Itno, Denis Sassou Nguesso, Paul Biya, Robert Mugabe, José Eduardo Dos Santos, Yoweri Museveni, Teodoro Obiang Nguema, et on en oublie.

Bien des dictateurs préfèrent garder le mystère sur leurs intentions

A côté d’eux se trouvent des dictateurs en herbe qui ne s’imaginent pas non plus une vie en dehors du pouvoir. C’est le cas du Togolais Faure Gnassimgbé, du Congolais  Joseph Kabila, du Burundais Pierre Nkurunziza, du Gabonais Ali Bongo Ondimba dont la réélection a été des plus contestées. La bonne nouvelle vient seulement de la Gambie où le dictateur Yayha Jammeh a reconnu sa défaite et ce après 22 ans au pouvoir, permettant ainsi la première alternance démocratique dans ce pays coincé comme « un jujube dans la gueule de Sénégal ». Pour revenir à François Hollande, d’aucuns ont vite fait de le qualifier d’homme d’Etat. A juste titre d’ailleurs. Car combien sont-ils les chefs d’Etat africains, exception faite de Léopold Sédar Senghor, Julius Nyeréré et Nelson Mandela, qui ont le courage de renoncer d’eux-mêmes au pouvoir ? Mieux, ils éludent à tout prix les débats liés à leur éventuelle succession ; les uns allant jusqu’à clamer qu’ils sont indispensables. S’ils ne transforment pas leurs pays respectifs en un jardin potager, le leur,  pour ne pas dire leur «bananeraie ». Suivez notre regard ! Mais en fait, on ne le sait que trop bien. Bien des dictateurs, parfois otages de leur propre clan, préfèrent garder le mystère sur leurs intentions. Or, le bon sens commande que quand un dirigeant n’est plus en phase avec son peuple, il puisse tirer les conclusions qui s’imposent en quittant les affaires. Cela permet l’avènement d’autres compétences qui auront aussi l’occasion de faire leurs preuves. En cela, François Hollande, quoique l’on puisse dire de son bilan, est resté un « président normal » jusqu’au bout !

« Le Pays »


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