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CAS D’EBOLA EN RCI  


Une fille de 18 ans, en provenance de la Guinée, a été testée positive à la fièvre hémorragique à virus Ebola. Cela s’est passé en Côte-d’Ivoire, le 14 août dernier. L’alerte a aussitôt été donnée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Les autorités ivoiriennes, en collaboration avec celles de la Guinée, sont à pied d’œuvre actuellement pour retracer les contacts de la patiente de sorte à circonscrire les risques de contamination et à prendre en charge les éventuels cas. Il faut noter que la patiente est sous-traitement à Cocody, à  Abidjan. Des vaccins pour contrer le mal ont été  disponibilisés pour faire face à toute éventualité. L’on peut déjà saluer la promptitude avec laquelle la  Côte-d’Ivoire a réagi face à ce cas d’Ebola. Dans la même veine, l’on peut noter et saluer l’esprit de collaboration dont ont fait preuve les autorités de la Guinée. Et s’il y a un pays qui doit se  sentir concerné par ce cas d’Ebola qui vient d’être dépisté en Côte-d’Ivoire, c’est bel et bien le Burkina Faso. Les raisons, tout le monde les connaît. Elles sont essentiellement liées à l’histoire et à la géographie. Cette réalité a fait en sorte que les échanges entre les deux pays ont atteint un tel niveau que, dans les faits, les frontières sont pratiquement inexistantes aux yeux des populations. De ce point de vue, le Burkina doit se sentir concerné par tout mal qui frappe la Côte-d’Ivoire et vice-versa. Il doit se sentir d’autant plus concerné  que dans le cas d’espèce, il s’agit de la fièvre hémorragique à virus Ebola. Et c’est un pléonasme de  dire que c’est une pandémie hautement contagieuse et mortelle. En effet, elle se propage par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs avec des liquides biologiques ou du sang d’une personne atteinte d’Ebola ou décédée des suites de cette maladie, ou avec des objets qui ont été   contaminés par des liquides biologiques (vomissements, sang, excréments), provenant d’une personne atteinte d’Ebola. Le taux de létalité moyen est d’environ 50%.

 

 

Quand la barbe de son voisin prend feu, la sagesse commande que l’on mouille la sienne

 

 

Rien qu’à l’évocation de ce chiffre, on doit avoir la chair de poule. Et en Guinée, au Libéria et en République démocratique du Congo où la terrible maladie s’est déjà signalée, l’on a eu droit à des hécatombes. La présence d’une telle maladie en Côte d’Ivoire, doit préoccuper au plus haut point le Burkina. C’est pourquoi les autorités burkinabè  doivent, dès à présent, si ce n’est déjà fait, mettre en place un plan de riposte. Car, quand la barbe de son voisin prend feu, la sagesse commande que l’on mouille la sienne. Et cela pourrait  consister d’abord à sensibiliser les populations sur les réalités de la maladie. Et à cet effet, il va falloir faire recours à la pédagogie qui sied. Car, depuis que la Covid-19 s’est signalée  au pays des Hommes intègres, bien des Burkinabè se sont installés dans le déni quant à l’existence même de la pandémie. Pour  leur faire admettre l’hypothèse que le virus Ebola pourrait toucher le Burkina, il faudrait se lever tôt. Car, il  s’en  trouvera parmi eux, qui crieront à une ruse du gouvernement pour uniquement renflouer les caisses de l’Etat. Ce refrain, certains Burkinabè l’ont chanté à propos de la Covid-19. Et forts de cela, ils se sont évertués à défier de manière parfois ostentatoire, les mesures-barrières. Pour la Covid-19, le pays des Hommes intègres  a été relativement épargné. En serait-il de même si le virus Ebola venait à franchir nos frontières ? L’on peut y  répondre par la négative au regard des voies de transmission de cette maladie et de son taux de létalité. En tout cas, ce n’est pas en fermant les frontières comme c’est le cas aujourd’hui entre les pays de l’espace CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), que l’on peut empêcher la maladie de se propager. D’ailleurs, l’on peut affirmer sans grand risque de se tromper, que la fermeture des frontières est absurde. En effet, les populations, actuellement, sont en train de contourner les frontières et cela, au nez et à la barbe des  forces de l’ordre et de sécurité. Il suffit, pour cela, de mettre la main à la poche. A ce sujet, l’on peut légitimement se poser la question de savoir comment la Guinéenne qui a été testée positive  à la fièvre hémorragique à virus Ebola, a pu entrer en RCI par la route, alors que les frontières terrestres entre la Côte-d’Ivoire et la Guinée sont officiellement fermées. La seule réponse est que c’est  une fermeture qui n’existe que sur le papier. Par contre, on gagnerait à rouvrir les frontières tout  en renforçant les mesures de contrôle aux postes frontaliers. En tout cas, l’urgence commande que dès à présent, tous les pays membres de la CEDEAO se donnent la main pour endiguer le plus tôt possible, la menace du virus Ebola.

 

« Le Pays »


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