HomeA la uneCENTENAIRE DU BURKINA FASO : Les historiens burkinabè invités à réécrire l’Histoire

CENTENAIRE DU BURKINA FASO : Les historiens burkinabè invités à réécrire l’Histoire


 

Dans le cadre de la commémoration du centenaire de la création de la Haute-Volta rebaptisée Burkina Faso, il se tient, du 9 au 12 mars 2019, à l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, un colloque international placé sous le thème : « De la création de la Haute-Volta à la construction de l’Etat-nation burkinabè : leçons et défis ». L’objectif dudit colloque est de « s’approprier notre Histoire » et l’enseigner aux jeunes et enfants pour une meilleure connaissance de leur pays. L’ouverture du colloque intervenue le 9 mars, s’est déroulée en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, du Premier ministre, Christophe Dabiré, et de plusieurs membres de son gouvernement.

Marquer une halte 100 ans après pour mieux « cerner les circonstances de la création de notre pays » et réfléchir « sur le processus de construction de notre Etat-nation ». C’est tout le sens de la tenue du colloque international dont les travaux ont débuté le 9 mars dernier, à Ouagadougou. Durant quatre jours, les 37 communicateurs venus de six pays que sont la Côte d’Ivoire, la France, le Mali, le Canada, les Etats-Unis et le Burkina Faso (23 communicateurs) vont décortiquer l’Histoire pour une meilleure appropriation par les générations actuelles et celles futures. Pour le chef de l’Etat, Roch Marc Kaboré, il est temps pour les Burkinabè  de « s’approprier  leur Histoire parce qu’il n’y a pas d’avenir dans un pays si cet avenir n’est pas fondé sur l’Histoire et les leçons à en tirer ». « Aujourd’hui, si vous demandez à beaucoup de jeunes qu’est-ce que l’Histoire du Burkina Faso, personne ne sait de quoi il s’agit », a déploré le chef de l’Etat qui a souligné la nécessité de réécrire et d’enseigner l’histoire par nous-mêmes et de se l’approprier. « Je crois que la réécriture et l’enseignement de cette Histoire par nous-mêmes et son appropriation est un élément fondamental de la prise de conscience  que nous appartenons à un même Etat, que nous devons défendre une même Nation», a-t-il affirmé, en invitant les scientifiques et les historiens burkinabè et tous ceux qui le peuvent, à « participer à la reconstitution de cette Histoire » et faire en sorte qu’au bout de cette année, il y ait de quoi à enseigner aux jeunes et aux enfants dans le cadre d’une meilleure connaissance de leur pays. Car, a-t-il soutenu, le secret du succès des grandes puissances mondiales d’aujourd’hui se trouve dans leur histoire qu’elles enseignent dans les écoles et universités.

La publication des actes du colloque envisagée

Il faut noter que les résultats du colloque sont attendus par le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale.  Pour le ministre d’Etat, en charge de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo, le gouvernement accorde un intérêt particulier à ce colloque dans la mesure où « la connaissance historique est essentielle à la fois pour le peuple, pour sa jeunesse en particulier, et pour ses dirigeants». « Elle les éclaire d’un jour nouveau et leur permet d’assurer leur destin, d’éveiller et de motiver la conscience collective», a déclaré le ministre Sawadogo. « La volonté d’aller de l’avant a toujours animé les Burkinabè qui restent attachés à ce territoire qui est leur patrie », a-t-il souligné   avant d’ajouter que : « nous avons des valeurs culturelles à défendre pour réaliser une unité nationale et promouvoir la prospérité du Burkina Faso dans le concert des nations».
«L’évolution de la politique coloniale de la France de la fin du 19e siècle à 1919 » , « La gouvernance administrative de la France en Haute-Volta de 1919 à 1932 puis de la Haute Côte d’Ivoire de 1933 à 1947», «L’exploitation économique et l’héritage colonial sur le plan social et la culture matérielle de 1919 à 1947 » et « L’émergence d’une élite africaine porteuse d’une modernité certes, mais promotrice de la culture africaine à travers la littérature et médiatrice dans la construction du savoir technologique dans l’entre-deux guerres», sont les quatre axes autour desquels vont se dérouler les échanges.« A l’issue du colloque, nous envisageons la publication de ses actes. Le comité scientifique se réunira bientôt à ce sujet et se fera appuyer par une équipe d’évaluateurs de la qualité des textes avant publication », a rassuré le président de la commission colloque et conférence, Pr Magloire Somé.
Ce colloque international est la première d’une série d’activités qui se dérouleront dans toutes les régions du pays, dans le cadre de cette commémoration. En effet, il est prévu des conférences régionales sur l’histoire, la culture, les langues et les potentialités économiques de chaque région. Baptêmes de rues et d’édifices publics dans chaque chef-lieu de région, sensibilisation sur le vivre-ensemble, le patriotisme et le civisme, sont également au menu.

Colette DRABO


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