COMMUNE RURALE DE SOURGOUBILA: La population marche contre le maire
La journée du 1er septembre a été une journée un peu particulière dans la commune rurale de Sourgoubila, localité située à 35km de Boussé, chef-lieu de la province du Kourwéogo. Et pour cause, la population qui reproche à l’actuel maire de Sourgoubila, Raphaël Palogo sa gestion jugée mauvaise du lotissement et dont son Conseil municipal est en train de parachever, a organisé une marche de protestation pour manifester son mécontentement. Des propriétaires de parcelles l’accusent de les avoir expropriés de leurs terres pour ensuite les attribuer arbitrairement à ses proches.
C’est une population sortie nombreuse tôt le 1er septembre que nous avons trouvée sur le terrain de football de la commune. Non contente de son bourgmestre, Raphaël Palogo, à cause de sa mauvaise gestion du lotissement, la population a décidé de marcher pour exprimer son mécontentement. Le premier point de chute a été la mairie où les manifestants ont d’abord demandé aux usagers venus pour des services divers (légalisations, établissements d’actes de mariage ou de naissance) de quitter les lieux. Ensuite, c’était au tour des agents de la mairie de le faire. Il faut noter que tout cela se déroulait en l’absence du maire. Son 1er adjoint qui était présent et signait des documents administratifs a été lui aussi sommé de quitter les lieux. Après cet acte, les manifestants ont fermé la porte centrale de la mairie. Au même moment, arrive le commandant de brigade de la gendarmerie de Sourgoubila, l’adjudant-chef Kouanda, qui a invité les manifestants à renoncer à la fermeture des portes de la mairie ; toute chose qui privera bon nombre de citoyens de documents importants dont l’acquisition est urgente surtout à l’orée de la rentrée scolaire. Il engagea un véritable dialogue avec ses interlocuteurs qui ont remis les clés de la mairie au 1er adjoint qui était toujours présent. Après la mairie, les protestataires se sont rendus à la préfecture où ils ont remis au préfet de Sourgoubila, Ibrahim Soré, leur lettre de protestation avec ampliations au haut-commissaire, au gouverneur de la région, au ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation. Le préfet les a félicités pour leur marche pacifique et pour avoir remis les clés de la mairie afin que le service soit continu.
Le refus du maire de dialoguer
Tout en les exhortant à respecter les lois et institutions, socles de paix et de stabilité, Ibrahim Soré a promis de transmettre leurs doléances à qui de droit.
Selon le représentant des marcheurs, Robert Kaboré , conseiller municipal, leur revendication consistait à faire d’abord fléchir le maire afin qu’il accepte de dialoguer. Selon le porte-parole, le précédent du Conseil municipal avait effectué un lotissement en 2012 sans pouvoir attribuer les parcelles car les propriétaires n’adhéraient pas aux propositions du Conseil municipal. Le problème est resté en l’état et, avec le nouveau Conseil, le nouveau maire n’a pas tenu compte des difficultés. Il a affiché une liste de bénéficiaires à la surprise générale de l’ensemble du nouveau conseil. « Nous étions 16 conseillers à avoir signé une motion de défiance en son encontre. Les populations nous ont mandatés de le rencontrer mais il a toujours refusé de le faire malgré nos trois demandes d’audiences. Aussi a-t-il recruté son propre cousin comme agent domanial, chose que nous jugeons anormale. Aujourd’hui, on ne pouvait plus contenir la colère des manifestants. Nous demandons simplement une inspection de notre ministère de tutelle. Nous entendons mener d’autres actions plus vigoureuses si la situation n’est pas résolue », a martelé le porte-parole des manifestants.
Le maire étant absent, nous l’avons joint au téléphone et il a fait savoir qu’il n’avait pas de compte à rendre car le conseil qui a loti est toujours là et que lui n’est arrivé qu’en 2013. Pour lui, le problème est ailleurs.
Ousmane BENGYENDE (Correspondant)