HomeA la uneCONDAMNATION PECUNIAIRE DE JACOB ZUMA : L’expression de la vitalité des institutions

CONDAMNATION PECUNIAIRE DE JACOB ZUMA : L’expression de la vitalité des institutions


 

L’affaire Nkandla ! Vous en souvenez-vous ? Il s’agit de ce scandale portant sur l’utilisation de quinze millions de fonds publics aux fins de rénover la résidence privée du président sud-africain, Jacob Zuma. C’est la médiatrice de la République chargée de veiller sur la gestion des deniers publics, qui avait levé le lièvre, allant jusqu’à demander au chef de l’Etat de rembourser une partie de la somme indûment dépensée. La suite, on la connaît. Car l’affaire a été portée devant la plus haute juridiction du pays qui, estimant que Zuma avait violé la Constitution, l’avait aussi enjoint de rembourser à titre personnel une partie des frais engagés dans la rénovation de sa résidence sise à Nkandla, son village natal. Notification avait été faite au Trésor public de déterminer le montant à payer. Et c’est désormais chose faite. Jacob Zuma devra s’acquitter de la somme totale de 500 000 dollars. C’est du moins ce qui ressort du document que le Trésor public a remis le 27 juin dernier à la Cour constitutionnelle qui dispose désormais de 45 jours pour approuver ou non ce montant. C’est dire que Jacob Zuma n’est pas encore au bout de ses peines ; lui qui se trouve encore empêtré dans un nouveau scandale de corruption dans une affaire de contrat d’armement signé à la fin des années 1990. Mais ce qui force le plus l’admiration dans ce qui se passe actuellement en Afrique du Sud, c’est beaucoup moins la prospérité et l’embellie économique du pays que la vitalité de ses institutions.

En Afrique du Sud, les institutions sont plus fortes que les Hommes

 

Car sous d’autres cieux, engager une action en justice contre un chef d’Etat ne relève ni plus ni moins que de la pure témérité pouvant même être qualifiée de crime de lèse-majesté, avec toutes les conséquences qui en découlent. Ç’aurait été au Gondwana, ni la médiatrice de la République, ni le président de la Cour constitutionnelle encore moins le Directeur général du Trésor public, n’allaient prendre sur eux la responsabilité de clouer ainsi au pilori un chef d’Etat au risque de se faire virer dès le lendemain. Tant et si bien que tout le monde voit les défauts du prince, mais chacun préfère se taire pour ne pas jouer au héros solitaire. Heureusement qu’il en va autrement en Afrique du Sud où les institutions sont plus fortes que les Hommes. Car, avec un président aussi irresponsable qu’excentrique comme Zuma, le pays serait allé à vau-l’eau ; en témoignent les multiples scandales dans lesquels il est impliqué. En tout cas, incapable de chausser les bottes de Nelson Mandela dont il est l’héritier légitime, Jacob Zuma, par ses frasques et ses pitreries, a fini par décevoir ses compatriotes qui n’hésitent même plus à demander ouvertement son départ. Mais tel un crustacé dans sa carapace, l’homme donne visiblement l’impression d’être cuirassé contre les critiques et continue d’en faire à sa guise. Mais cette fois, on a le sentiment que, de gré ou de force, il montera sur le bûcher. Toutefois, attendons de voir. Car ce roublard de Zuma en a plus d’un tour dans son sac pour contourner les périls.

B.O


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