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 CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA LIBYE A PALERME


Le rendez-vous a accouché d’une souris sicilienne

La conférence internationale sur la crise libyenne, qui s’est tenue les 12 et 13 novembre 2018 à Palerme en Italie, a clos ses portes sur une note d’insatisfaction. Censée regrouper les protagonistes autour de la même table de discussion afin d’aplanir leurs différends, cette conférence initiée par l’ancienne puissance coloniale, a plutôt davantage créé la zizanie entre eux. Le maréchal Khalifa Haftar, un des acteurs clé de cette crise, qui avait non seulement maintenu le suspense jusqu’au bout sur sa participation, a boycotté les grandes étapes de cette rencontre comme la photo de famille, le dîner, la plénière, tout en critiquant la présence des « indésirables ». Contrairement à la conférence de Paris, en fin mai dernier, qui s’était soldée par un accord de cessez-le-feu et un engagement d’organiser des élections nationales, quoique non respecté dans le temps, le rendez-vous de Palerme a, lui, accouché d’une souris sicilienne. Les différentes parties prenantes ont beaucoup plus affiché leurs divisions qu’une réelle volonté de ramener la paix en Libye. Pouvait-il en être autrement quand on sait que cette initiative italienne ne plaisait même pas à tout le monde, notamment de grandes puissances comme la France, l’Allemagne et autres qui y ont vu, peut-être, un ombrage à la rencontre de Paris et encore que nombre de pays européens sont en froid avec le gouvernement de Giuseppe Conte pour sa politique migratoire ?

On assiste à une sorte de conflit d’intérêts entre les grandes puissances

L’Italie semblait faire presque cavalier seul malgré la participation de certaines grandes figures à cette conférence internationale, comme le président égyptien Al-Sissi.  C’est dire qu’elle sort perdante de la rivalité qu’elle a semblé créer avec la France en organisant cette rencontre sans visiblement avoir pris assez de précautions pour sa réussite.

L’on se demandait, depuis l’annonce de cette conférence de Palerme, quelle potion magique l’Italie allait proposer, mieux que l’accord de Paris. Le constat est plutôt amer. Cette initiative à l’italienne n’a pu faire bonne recette pour sortir la Libye de l’ornière. Peut-être que l’organisation de cette rencontre était, pour le gouvernement italien, juste pour rappeler à l’ordre  la France qui semble vouloir prendre le leadership dans la crise d’un pays qui n’est pas son pré carré. Comme on le voit, ça se bouscule au portillon pour prendre le leadership dans le processus de paix en Libye où  on assiste à une sorte de conflit d’intérêts entre les grandes puissances, en l’occurrence la France, les Etats-Unis, la Russie et la Chine.

Drissa TRAORE 


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