CONFIDENCES DU WEEK-END
* Commune rurale de Sabcé : le préfet chassé par la population
« Nous demandons la réintégration immédiate de tous les membres qui ont été irrégulièrement soustraits de l’arrêté final de nomination des membres de la délégation spéciale de Sabcé. Nous souhaitons que les auteurs et commanditaires de la soustraction de documents du bureau de l’ex-maire soient poursuivis. L’audit de la gestion des parcelles et du domaine foncier de la commune rurale de Sabcé et l’annulation de la nomination des adjoints au PDS et la dissolution des commissions mises en place lors de la dernière session ». C’est ce qu’a déclaré le président de l’Association des ressortissants de Sabcé (ASDD/CRS), Ram Christophe Sawadogo, lors de la conférence de presse tenue le 30 avril dernier à Ouagadougou. Selon lui, le préfet de Sabcé a été chassé par la population qui en avait marre de la manière dont la commune était gérée. Le préfet et son bras droit, l’ex-maire de la commune, a-t-il poursuivi, adoptaient des comportements anti-développement, car des projets de construction de CSPS, de CEG, ont été tous refusés. Au regard de tout cela, les jeunes de la population ont averti le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, par une correspondance que ces derniers lui ont adressée le 2 décembre 2014, mais qui n’a pas eu de suite. C’est devant cette situation que les populations, lasses d’attendre indéfiniment la réaction officielle de l’administration depuis leur correspondance et devant cette accumulation de faits « inacceptables », ont prévenu le haut-commissaire de la province du Bam que le préfet avait une semaine pour quitter Sabcé. A la fin de l’ultimatum, dit-il, le haut-commissaire a tenté de convaincre les populations, mais le 17 avril 2015, aux environs de midi, après une réunion houleuse avec le haut-commissaire, les populations s’amèneront devant la résidence du préfet, lequel aura été exfiltré par la sécurité et conduit à Kongoussi.
* Agression du préfet de Yondé : 8 à 36 mois ferme pour les prévenus
Le jeudi 30 avril 2015, le Tribunal de grande instance (TGI) de Tenkodogo a jugé deux affaires d’agression d’agents de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions, qui ont défrayé la chronique en janvier et février 2015 dans la zone de Ouargaye, province du Koulpélogo. Le premier procès a amené à la barre 5 prévenus, poursuivis pour avoir participé activement à l’agression et à la séquestration du préfet du département de Yondé (Zidwemba Lamine), à l’agression du chef de service départemental de l’environnement (Birba Koudraogo) de la même commune dans la province du Koulpélogo, le 21 février 2015. Une histoire qui est partie d’un coup de fil reçu par le préfet, faisant état de ce que quelqu’un serait ligoté et conduit au domicile du chef et que l’intéressé souffrirait visiblement. Parti sur les lieux pour vérifier cette information sur instruction du haut-commissaire en compagnie du chef de service départemental de l’environnement, ils furent pris à partie par la population alors que la médiation était engagée. Les choses ne sont pas rentrées dans l’ordre, malgré le tir de sommation du forestier qui fut d’ailleurs obligé d’abandonner le fusil et de prendre ses jambes à son cou. Le préfet n’a pas eu cette chance car il fut rattrapé et enfermé dans une case avant d’être libéré plus tard par la gendarmerie. Les 5 personnes qui étaient à la barre ont toutes été jugées coupables. Le meneur a écopé de 36 mois de prison ferme avec 500 000 F d’amende et les 4 autres ont eu chacun 8 mois ferme avec 100 000 F d’amende. Le deuxième procès a concerné 7 prévenus qui étaient jugés pour des faits qui ont eu lieu le 9 janvier 2015 dans la même province. Quatre éléments de la brigade de gendarmerie de Ouargaye, en patrouille de routine entre Salambaoré et Ouargaye, trouvent une moto aux abords de la voie. Ils se renseignent avec quelques personnes sur place pour en connaître le propriétaire mais ne le trouvent pas. Les personnes interrogées disent ne rien savoir. Les gendarmes décident donc de conduire la moto à la brigade afin que l’intéressé vienne la récupérer après présentation des pièces justificatives. Les individus qui disaient ignorer le propriétaire, s’opposent à ce que la moto soit embarquée. Les gendarmes essuient des jets de projectiles et sont traités de voleurs. Les éléments tentent de s’expliquer et de les sensibiliser, mais un individu surgit, pierres en mains, et envenime la situation. Les 7 qui ont été arrêtés ont reconnu les faits et ont été condamnés chacun à 12 mois de prison ferme et 100 000 F d’amende. Il est à noter que ces cas viennent élever à quatre, le nombre d’agressions d’agents de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions dans la même zone.
* Djibo : un éboulement fait des blessés et des morts
L’incident est survenu dans la nuit du jeudi 30 avril au vendredi 1er mai 2015, aux environs de 20h, sur un site d’orpaillage artisanal. Un éboulement a fait un mort et une trentaine de personnes étaient toujours sous les décombres lors de notre passage. Alertées, les autorités, notamment le Haut-commissaire de la province, Mohamed Dah, ainsi que le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Djibo, appuyé par la gendarmerie et la police, se sont rendus sur les lieux. En tout cas, tout a été mis en œuvre avec l’appui de la population, pour retrouver d’éventuels rescapés ou pour procéder au retrait des corps. Des sapeurs-pompiers venus de Ouahigouya et une équipe de Inata SMB sont venus en renfort. Pour rappel, ce site, situé à environ 5km de la ville de Djibo côté Nord-Ouest, a été découvert en février dernier.
* Konankoïra dans la Kossi : une découverte macabre qui suscite beaucoup d’interrogations
Qu’est-ce qui s’est réellement passé à Konankoïra? Cette question, tout le monde se la pose dans la commune urbaine de Nouna. Tout a commencé le vendredi 24 avril 2015, lorsqu’une dame a envoyé sa domestique à environ 200 mètres de son domicile pour chercher du tamarin sur un arbre, à l’entrée du village. Selon nos sources, l’aide-ménagère serait âgée d’environ 13 à 14 ans et aurait quitté le domicile aux environs de 8h pour aller cueillir du tamarin. Elle n’en reviendra plus jamais, du moins pas vivante. Après avoir quitté la cour, elle serait restée en brousse jusqu’à la nuit. Sa patronne n’aurait rien dit, ni à ses collègues, ni aux autorités. Le samedi 25 avril 2015, ne voyant toujours pas son aide-ménagère revenir, elle aurait demandé l’aide des élèves. Toujours rien. Prenant la mesure de la situation, un de ses collègues lui aurait suggéré d’aller faire une déclaration auprès des autorités compétentes, notamment la police ou la gendarmerie. Cette déclaration ne sera pas faite jusqu’à la découverte du corps en état de putréfaction de l’aide-ménagère. Cette découverte est intervenue le lundi 27 avril 2015 aux alentours de midi. Selon nos sources, c’est la Police de Barani qui aurait procédé aux constatations d’usage. Des témoins de l’enlèvement du corps disent ne pas comprendre beaucoup de choses. Tout d’abord, l’aide-ménagère avait été envoyée à environ 200 mètres du village. Mais son corps a été retrouvé à environ 7 km du village. Le corps de la fille a été retrouvé tout nu.
* Union des syndicats de taxi de Ouagadougou : les taximen de Ouagadougou exigent du gouvernement un lieu de stationnement
L’utilisation du gaz par les taxis, le chargement d’énergie, la hausse du prix de la patente, le renouvellement du parc automobile et la construction d’un lieu de stationnement de tous les taxis dans les différents axes de la ville. Ce sont, entre autres, les préoccupations soulevées par le Syndicat national des taximen du Burkina (SYNTAB), lors de son Assemblée générale tenue le 2 mai dernier à Ouagadougou. Le secrétaire général du SYNTAB trouve anormal et inexplicable que les taxis qui existent depuis les années 1959, n’aient pas de lieu de stationnement. Dans plusieurs pays d’Afrique, dit-il, les parcs des taximen sont renouvelés. Pourquoi pas au Burkina où les taximen eux-mêmes achètent leurs taxis ? Une des raisons que l’Etat avance, a-t-il poursuivi, est la non-structuration des taximen. « Avant l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, un individu dont on ignore la provenance est venu nous faire des propositions selon lesquelles si nous acceptons d’empêcher le meeting de l’opposition à l’époque, les taximen auront à leur disposition 3000 taxis. Nous avons catégoriquement refusé cette proposition. Donc c’est pour signifier au gouvernement que nous sommes structurés sinon d’autres auraient pu accepter cette proposition », a-t-il martelé.
* 72 heures de l’UPC/Manga : sous le signe du partage et de la solidarité
« Les 72 heures de l’UPC à Manga, il est vrai que c’est politique, mais nous avons voulu associer du social à cette organisation. Lorsqu’on prend les autres partis politiques, ce sont des meetings, des rassemblements. Mais, rien n’est fait exactement pour la population ». C’est ce qu’a déclaré Désiré Guigma, Secrétaire général de la sous-section UPC/Manga. Course- cycliste féminine, visite des malades au CMA, séance de dépistage du cancer du col de l’utérus, conférence sur la prostate, match de football et jeu de pétanque sont les différentes activités qui ont été menées au cours de ces trois jours d’activité. C’était en présence de Marie Rose Compaoré/Konditamdé, ex- députée UPC. Pour joindre l’utile à l’agréable, le parti du Lion a fait don de matériel composé de bouteilles de gaz, de kits de dépistage, de tensiomètres, de comprimés d’eau de javel au CMA de Manga, d’une somme de 100 000 F CFA, de rames de papier à la mairie et de lampes solaires aux élèves de Manga et ses villages environnants. Ce fut une occasion pour le parti de mobiliser ses militants de ladite localité pour les prochaines échéances électorales.
* Syndicat des agents de la sécurité privée : les vigiles demandent de meilleures conditions de vie et de travail
Le bureau national du Syndicat des agents de la sécurité privée a organisé une conférence de presse le 26 avril à l’éducation ouvrière de Ouagadougou. L’objectif de la conférence était d’exprimer leur ras-le-bol aux sociétés de gardiennage. Ils entendent aller en guerre contre les sociétés de gardiennage qui ne respectent pas leurs droits. Cette conférence a été une occasion pour eux d’attirer l’attention des autorités de la transition sur leur situation. Le droit au congé, à la rémunération, à la visite médicale, au repos hebdomadaire, les sanctions illégales sont, entre autres, les problèmes soulevés par le syndicat. Selon ces derniers, sur plus de 400 sociétés de gardiennage, seulement 262 sont reconnues légalement et le reste fonctionne dans l’illégalité, avec des salaires en dessous du SMIG.
* Situation nationale : l’association Aube du Faso lance ses activités
Née sur les cendres de l’ex « Mouvement ça Suffit », l’association Aube du Faso, qui vient de voir le jour, a organisé une conférence de presse le vendredi 1er mai 2015 à Ouagadougou. Une rencontre au cours de laquelle elle a annoncé son projet d’octroi de stages à 200 étudiants en fin de cycle et des doléances au gouvernement de la transition par rapport aux problèmes liés au chômage. Pour ce qui est des doléances, le président de Aube du Faso, Pascal Tapsoba, a indiqué que ses collaborateurs demandent au gouvernement d’augmenter de 40 voire 50%, le budget alloué au ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Formation professionnelle afin qu’il puisse aider les jeunes et les associations. Ils souhaitent aussi l’adoption d’un projet de loi pour le financement des associations et mouvements. Par rapport aux stages, le président Pascal Tapsoba a fait savoir qu’il y a déjà 15 entreprises qui ont accepté d’octroyer plus de 40 stages et à ce sujet, il relève que des dossiers de demandes de stages sont parvenues à l’association qui en attend bien d’autres. Cette association, selon son président, a vu le jour pour faire face à toutes formes de mal gouvernance, au chômage, à l’incivisme, à l’insécurité routière, aux problèmes liés à l’environnement et à la santé, au manque de promotion de l’informatique et des TIC, aux questions de l’intégration africaine et sous-régionale, à toute forme d’injustice et d’inégalité envers la gent féminine.