CONGRES DU MLC SUR FOND DE LIBERATION DU PRESIDENT DU PARTI
Quelles chances pour Jean-Pierre Bemba ?
Hier, 12 juillet 2018, s’est ouvert à Kinshasa, le congrès du Mouvement de libération du Congo (MLC). Pendant quarante-huit heures, il s’agira, pour le parti du désormais ex-prisonnier de la Haye, Jean Pierre Bemba, d’échanger autour du processus électoral en République démocratique du Congo (RDC) et de désigner éventuellement son candidat. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le présent congrès se tient dans un contexte particulier, marqué par la mise en liberté provisoire du père fondateur du parti. Il s’agit, pour ne pas le nommer, de Jean-Pierre Bemba qui, après 10 ans de vie derrière les barreaux, a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) où il était poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. C’était le 8 juin 2018. Ceci pouvant expliquer cela, on comprend pourquoi l’ouverture du congrès s’est déroulée dans une ambiance folklorique sur fond de chants entonnés par les militants, à la gloire de leur mentor. Morceaux choisis : « Bemba, fils du pays», « il revient, ce fils du Congo, Bemba est en route ». Et ce n’est pas tout. La secrétaire générale du MLC a saisi l’occasion pour tirer à boulets rouges sur ceux-là qu’elle appelle « les prophètes de malheur qui ont conspiré toutes formes de stratégies pour couler le MLC et son leader ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, le MLC demeure bien debout sur ses deux pieds, avec fermeté et assurance, pour la conquête effective du pouvoir de manière démocratique ». Dont acte ! La couleur est annoncée.
Bemba attend la décision finale de la CPI
Certes, pour l’instant, le MLC n’a pas encore officiellement désigné celui-là qui défendra les couleurs du parti lors de la présidentielle du 23 décembre 2018. Mais tout porte à croire que ce sera Bemba que d’aucuns considèrent comme le « candidat naturel » du parti, à même de faire bouger les lignes. On se rappelle d’ailleurs que même étant en prison, ses partisans l’avaient désigné candidat lors de la présidentielle de 2011 qui a vu la réélection du président Joseph Kabila que le sieur Bemba avait, du reste, mis en ballotage en 2006, avant d’être arrêté en 2008 en Belgique.
Cela dit, Bemba a-t-il des chances de participer à la prochaine présidentielle, si élection il y a en fin d’année ? La question reste posée. Car, faut-il le rappeler, Bemba réside actuellement en Belgique et attend la décision finale de la CPI afin d’être situé sur son sort dans une autre affaire de subornation de témoins dans laquelle il avait été condamné en première instance à un an de prison ferme. Jusqu’à quand attendra-t-il ? Difficile d’y répondre ; la Cour n’ayant avancé aucune date pour son délibéré. Or, le temps presse, un scrutin ça se prépare et l’on est à cinq mois seulement des élections générales. Sans oublier que le pouvoir congolais, dans ses officines, peut, d’un moment à l’autre, sortir de nouvelles charges contre l’ancien vice-président qu’il ne veut pas voir, même en peinture, tant ce dernier lui donne de l’urticaire.
B.O