CONSTRUCTION DE LA MOSQUEE DE PAZANI
La Coordination des jeunes musulmans du Burkina (CJMB) a organisé une conférence de presse le 1er mai 2021, à Ouagadougou. L’objectif de ce point de presse était d’interpeller les premières autorités, notamment le président du Faso, à respecter sa parole donnée. Elle a annoncé, dans la foulée, une marche-meeting pour la reconstruction de la mosquée, le 1er juin prochain, à la place de la Nation si rien n’est fait.
Détruite depuis le 7 septembre 2020, la mosquée de vendredi de Pazani, située au secteur 38 de l’arrondissement n°9 de Ouagadougou, n’est toujours pas sur pied malgré l’espoir suscité par le président du Faso à l’issue des multiples rencontres et visites des premières autorités sur le site. Un espoir qui dure, suscitant des interrogations au sein des populations qui rêvent de voir enfin renaître de ses cendres, le joyau attendu. Qu’est-ce qui coince réellement ? C’est la question que les jeunes « pazaniens » se posent. En effet, la Coordination, par la voix de son président, Hamoudou Kaboré, se dit indignée contre la lenteur avec laquelle le gouvernement traite le dossier. Un dossier qu’elle juge pourtant sensible et qui mérite d’être pris au sérieux, selon les animateurs de la conférence. Pour eux, avec la destruction « sauvage et honteuse de cette mosquée », les riverains sont obligés de parcourir des kilomètres afin d’avoir une mosquée pour accomplir leur rite. Une situation qu’ils déplorent. A en croire le président de CJMB, depuis la destruction de la mosquée jusqu’à nos jours, plusieurs démarches ont été entreprises par la Coordination afin de trouver des solutions. Ces démarches, qui avaient pour but d’apaiser les tensions, ont permis de suspendre certaines actions que la CJMB comptait mener. « Nous avons appelé nos militants et partisans à la retenue et au calme », a-t-il confié. A son avis, ces solutions ont permis d’aboutir à l’annonce de mesures gouvernementales, le 7 octobre 2020. Mais depuis lors, force est de constater que les lignes n’ont pas bougé d’un iota. Et parmi les trois points inscrits dans la résolution de la crise, « aucune mesure gouvernementale n’a été respectée jusqu’à présent », a précisé le président.
Une marche-meeting annoncée pour le 1er juin prochain à la place de la Nation
Face à ce désespoir, la Coordination a, en outre, interpellé le gouvernement sur le respect des engagements pris pour la reconstruction de la mosquée de Pazani afin de soulager les populations. Selon elle, le président du Faso a promis, à deux reprises, de reconstruire cette mosquée mais jusqu’à présent, rien n’est fait. Au regard du mutisme du gouvernement, la Coordination menace d’entreprendre d’autres actions plus concrètes et plus déterminantes afin de se faire entendre à nouveau. Elle a annoncé, dans la foulée, une marche de protestation le 1er juin prochain, à la place de la Nation. A l’issue de ladite marche, elle menace également d’ériger une nouvelle mosquée sur le site de Pazani, avec les moyens des partenaires sociaux, dans le but de soulager les populations riveraines. Pour le vice-président de la CJMB, la destruction d’une mosquée est un sacrilège pour toute la communauté islamique. Et tout musulman qui ne se sent pas indigné par cette situation, se doit de s’interroger sur sa foi. « Si jusqu’à présent nous nous sommes tus, c’est parce que l’Islam est une religion de paix, de tolérance et de cohésion sociale », a-t-il lâché. Se prononçant sur la crise qui secoue la communauté musulmane depuis un certain temps, la CJMB dit suivre l’évolution de la situation de près. Elle dit n’avoir pas de parti pris. Selon elle, « c’est une guéguerre entre des hommes d’une certaine génération ». Néanmoins, elle souhaite un dénouement heureux de la situation pour l’image et le bonheur de la communauté, au regard de son statut en tant que structure mère de toutes les organisations musulmanes du Burkina.
Didèdoua Franck ZINGUE