CONTROLE DES PRIX ET QUALITE DES PRODUITS : Il faut maintenir la pression
Après l’étape de la sensibilisation, la Brigade de contrôle économique et de la répression des fraudes (BMCRF) est passée à l’étape de la répression. Sa dernière sortie remonte au 17 janvier dernier dans les quartiers de Rayongo et Tanlarghin de Ouagadougou, où elle a procédé à la saisie d’importants produits périmés, de produits prohibés, et du gaz butane. Des boutiques, des alimentations, des magasins ainsi que des dépôts de gaz non réglementés, ont été scellés pour pratiques de prix illicites. « On a décidé de ne plus faire de la sensibilisation, on ferme ; on prend les marchandises et on va vendre », avait prévenu le ministre en charge du commerce, le 7 janvier dernier. En effet, depuis plusieurs mois, la BMCRF a intensifié les opérations de contrôle des produits de grande consommation. C’est tout à son honneur dans la mesure où ses actions contribuent fortement à assainir le secteur. C’est pourquoi il est nécessaire que ses opérations de contrôle s’inscrivent dans la durée en vue de mettre au pas, tous les commerçants véreux qui se croient tout permis. Car, il est vraiment inadmissible de constater que malgré le contexte économique et sécuritaire difficile du pays, il y ait des gens qui ne pensent qu’à s’enrichir au grand dam des consommateurs. A preuve, il n’est pas rare de constater que le prix d’un même produit varie d’une boutique à l’autre avec souvent un écart abyssal.
Il faut saluer l’appel lancé aux populations, à dénoncer des cas de fraude
C’est le cas du kilo de sucre en carreaux de la SOSUCO dont le prix est homologué et fixé à 800 F CFA, mais qui n’est pas toujours appliqué. C’est aussi le cas des bouteilles de gaz butane dont les prix varient non seulement d’une boutique à l’autre, mais aussi varient selon la disponibilité du gaz butane. Au point que personne ne connaît le prix exact de ce produit pourtant homologué. Quid du sac de riz dont le poids affiché sur l’emballage, n’a rien à voir avec le poids réel ? En tout cas, il est fréquent de trouver dans nos alimentations, des produits qui ne répondent pas aux normes de qualité et/ou de quantité. Si fait qu’on peut affirmer que les autorités compétentes ont bien fait de prendre des mesures fortes pour mettre fin à certaines pratiques malsaines afin de soulager un tant soit peu la souffrance des populations qui subissent de plein fouet les affres de la double crise sécuritaire et humanitaire. Cela dit, il est aussi important de rappeler que le combat doit être mené à tous les niveaux. Il faut que chacun joue sa partition. En effet, le consommateur qui est la première victime, se rend parfois complice de certaines pratiques illicites par son silence. C’est pourquoi il faut saluer l’appel lancé aux populations, à dénoncer des cas de fraude en mettant à leur disposition des numéros verts. Ces dernières peuvent aussi contribuer à cette lutte en boycottant certaines marchandises. Quant aux détaillants qui, souvent, pointent un doigt accusateur sur les grossistes, ils sont aussi appelés à dénoncer les cas de fraudes constatés. Il y va de l’intérêt de tous.
Rahamatou SANON