COOPERATION BURKINA FASO-UNION EUROPEENNE : Le Burkina Faso bénéficiera d’un appui budgétaire d’environ 334 milliards de F CFA
Dans le cadre de la coopération entre le Burkina Faso et l’Union européenne (UE), le ministre de l’Economie, des finances et du développement (MEFID), Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, ordonnateur du Fonds européen de développement (FED), et l’ambassadeur de l’Union européenne, Jean Lamy ont tenu le 23 septembre dernier à Ouagadougou, une rencontre de haut niveau sur une gestion efficiente de l’aide de l’UE au Burkina Faso.
« Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir utiliser l’appui budgétaire comme modalité principale, ou en très grande partie de la mise en œuvre de notre coopération, avec déjà plus de 81% du montant total prévu sur cette année jusqu’en 2020, soit environ 334 milliards de F CFA dont une partie 9%, correspond à des appuis institutionnels pour le renforcement des capacités », a laissé entendre l’Ambassadeur Jean Lamy, chef de la délégation de l’Union européenne, à l’occasion du cadre de concertation entre son organisation et le Burkina Faso pour une gestion transparente de l’aide allouée au pays des « Hommes intègres ». Il a souligné qu’au-delà de l’appui de 79 milliards de F CFA dont le Burkina Faso a bénéficié, pour la consolidation de l’Etat pendant la période de la Transition, et au cours de l’année 2016, l’UE se réjouit de pouvoir continuer à le soutenir à hauteur de 224 milliards de F CFA pour la mise en œuvre des composantes santé, eau et assainissement, bonne gouvernance et développement, sécurité alimentaire et nutritionnelle du Programme national de développement économique et social (PNDES). L’ambassadeur a indiqué que l’aide budgétaire accordée au Burkina Faso de 2017 à 2020 se fera sous la forme d’un Contrat de bonne gouvernance et de développement (CBGD), dont la mise en œuvre traduit son plus grand respect des droits fondamentaux au Burkina Faso. Il a précisé que l’appui budgétaire constitue, selon l’UE, un moyen de fournir une aide de meilleure qualité qui soit plus adaptée aux priorités du pays. Jean Lamy a rappelé que les montants ci-dessus cités sont très importants, parce qu’il y a peu de pays dans le monde, notamment en voie de développement, qui bénéficient d’aides budgétaires aussi importantes, sous une forme budgétaire. L’UE le fait pour le Burkina Faso parce qu’il y a un très grand niveau de maturité et de compétence qui permet de mettre en œuvre des programmes de ce type, à en croire le diplomate.
Le MEFID demande une augmentation de l’aide
Le ministre a, d’emblée, salué la mise en place de cet cadre de concertation entre l’UE et le Burkina Faso, du fait qu’il interpelle le gouvernement sur le rôle essentiel des décideurs politiques en matière de gestion transparente de l’aide extérieure. Elle a confié qu’au titre du programme indicatif national du 11e FED, l’UE a alloué près de 408 milliards de F CFA en tant qu’appui budgétaire comme mode d’acheminement de l’aide. Elle n’a pas manqué de dire que l’UE utilise les modalités de financement les plus adaptées à nos besoins, parce que l’aide budgétaire permet au budget de l’Etat d’avoir la flexibilité dans la mise en œuvre des politiques publiques. Le MEFID a fait savoir qu’au cours de l’année 2017, le Burkina Faso bénéficiera d’environ 400 millions d’euros qui pourront être mobilisés comme contribution pour la mise en œuvre de ses politiques sectorielles en matière de santé, de sécurité alimentaire, ou encore d’eau potable et d’assainissement. « En tant que membre du gouvernement, nous sommes content qu’au lendemain de l’adoption du projet de budget 2017, notre partenaire stratégique qu’est l’UE est en train de se positionner pour qu’à temps nous puissions recevoir les appuis requis », a-t-elle dit. Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori a déclaré que conformément à la déclaration de Paris, cette aide assimilable à l’appui budgétaire, traduit l’importance et la lourde responsabilité qui incombe au Burkina Faso dans la réussite de son partenariat et dans l’atteinte des objectifs du développement durable auquel il a souscrit. Elle a souhaité que la présente concertation traduise la vitalité du partenariat entre le Burkina Faso et l’UE, partenariat qui est entretenu par le département en charge des finances, conformément aux dispositions de l’accord de Cotonou. Le ministre a invité ses collaborateurs à relever sans complaisance les obstacles que cette coopération rencontrerait. Mme le ministre a relevé qu’au titre du programme du 10e FED, l’enveloppe initiale qui était de 347,5 milliards de F CFA a été portée à 471,7 milliards de F CFA, soit un accroissement de 35,73%. « M. l’ambassadeur, c’est pour vous dire que si vous avez connu des taux d’augmentation de près de 36% de par le passé, il n’y a pas de raison qu’au moment où le partenariat se renforce, vous ne fassiez pas plus », a-t-elle renchéri.
Sougrinoma Ismaël GANSORE
(Stagiaire)