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COP26 GLASGOW 2021


La 26ème Conférence des parties sur le climat (COP26), qui s’est ouverte en fin de week-end écoulé à Glasgow en Grande-Bretagne,  tient un sommet de haut niveau les 1er et 2 novembre 2021, au cours duquel les représentants du continent africain, à l’instar des autres dirigeants présents, auront droit à la parole pour poser les préoccupations du continent. Une vingtaine de chefs d’Etat africains et une trentaine de ministres ont fait le déplacement de la capitale écossaise pour porter la voix du continent noir à cette Conférence de haut niveau sur le climat. Il s’agit, principalement pour eux, de rappeler aux pays riches leurs promesses qui tardent à se concrétiser en termes d’aide promise depuis une dizaine d’années, pour aider le continent africain à s’adapter au changement climatique. En rappel, l’Afrique n’a jusque-là reçu que 70 à 80% des 100 milliards de dollars annuels promis pour 2020 par les pays riches, pour lui permettre de mieux s’adapter aux effets du changement climatique sur fond d’événements météorologiques extrêmes qu’elle subit de plus en plus. Une revendication d’autant plus justifiée que si cette promesse d’aide des pays riches n’est pas une reconnaissance de leur responsabilité en tant que plus gros pollueurs de la planète, cela y ressemble fort.

 

Cette COP26 est la tribune indiquée pour l’Afrique, pour poser ses revendications

 

Et l’on ne voit pas comment on pourrait demander au continent africain le double sacrifice de ne plus exploiter ses forêts qui constituent le deuxième poumon du monde après l’Amazonie en Amérique latine,  ou encore de renoncer à l’exploitation de ses gisements d’hydrocarbures afin d’atténuer le réchauffement climatique mondial, sans accéder à une telle compensation financière pour service environnemental rendu. Sachant que selon les chiffres, « l’Afrique est responsable de 4% seulement des émissions globales et est le continent le plus vulnérable ». C’est dire si aussi colossale qu’elle puisse paraître, la cagnotte des 100 milliards annuels de dollars peut se révéler « loin d’être suffisante pour faire face à la crise climatique », encore moins pour compenser le manque à gagner pour l’Afrique, au regard de ce qu’elle offre déjà pour préserver l’équilibre climatique du monde. C’est dire aussi si cette COP26 est la tribune indiquée pour l’Afrique, pour poser ses revendications et porter sa voix dans ce combat qui engage l’avenir de la planète. La question est maintenant de savoir si la voix de l’Afrique sera entendue. On attend de voir. Même si à en juger par la façon des pays riches de traîner le pas pour délier les cordons d’une bourse à laquelle ils se sont engagés envers les pays pauvres, l’on est porté à être gagné par le pessimisme.  Et l’on se demande si cette attitude n’est pas symptomatique du peu de cas que les puissants du monde font d’une question qui se révèle pourtant, à bien des égards, comme une priorité de l’heure à en juger par les prévisions alarmistes.  En tout cas, l’on continue de s’interroger sur  l’absence fort remarquable et remarquée d’éminentes personnalités comme le Russe Vladimir Poutine et le Chinois Xi Jinping qui semblent avoir d’autres chats à fouetter que de se rendre à ce sommet de Glasgow présenté, à tort ou à raison, comme celui de la dernière chance en raison de la gravité de l’heure, eu égard aux indicateurs très préoccupants du réchauffement climatique.

 

Si chacun doit rester accroché à ses intérêts, on peut se demander qui fera le sacrifice nécessaire pour sauver la planète

 

Même si le sommet de Glasgow nourrit de fortes attentes, on se demande si les résultats seront à la hauteur de ces attentes. La question est d’autant plus fondée qu’en plus de ne pas toujours parler le même langage pour des intérêts économiques et de suprématie mondiale, les grandes puissances semblent mettre leurs intérêts particuliers au dessus des intérêts généraux, quand certains dirigeants ne brillent pas par un climato scepticisme qui met davantage la planète en danger. En tout cas, si chacun doit rester accroché à ses intérêts comme l’Australie, par exemple, pourrait l’être à son charbon ou encore la Russie à son pétrole, on peut se demander qui fera le sacrifice nécessaire pour sauver la planète dans un monde où les pays développés semblent frappés du syndrome de la procrastination dès lors qu’il s’agit de tenir ici et maintenant les engagements pris pour le bonheur de tous. C’est dire si l’équation du changement climatique et du réchauffement de la planète est bien difficile. Car, les enjeux sont très énormes aussi bien en amont qu’en aval. Mais il est temps que les politiques écoutent suffisamment les scientifiques sur cette question précise du réchauffement de la planète avant que la situation n’atteigne le point du non- retour. Autrement, tout porte à croire que l’humanité court inéluctablement vers une catastrophe collective.  En tout état de cause, les dirigeants se refusant de voir la réalité en face, exposent les générations futures à payer le prix de leurs  errements. Toute chose qui ne les honore pas.  Eux qui, à bien des égards, se montrent incapables de prendre des décisions fortes et historiques allant dans le sens de l’intérêt et de la sauvegarde de la planète, donnant malheureusement le sentiment d’être finalement les otages de grands lobbies qui ne répondent qu’à la logique de leurs intérêts égoïstes.  

 

« Le Pays »

 


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