HomeA la uneCOUP DE FORCE DU GENERAL NIYOMBARE AU BURUNDI : La société civile et l’opposition doivent reprendre la main

COUP DE FORCE DU GENERAL NIYOMBARE AU BURUNDI : La société civile et l’opposition doivent reprendre la main


 

Quelle que soit l’issue des combats, on peut affirmer sans sourciller  que les Burundais auront essayé jusqu’au bout, de poser un acte de salubrité publique. Certes, les standards démocratiques n’admettent pas la prise de pouvoir par les armes dans un pays. Et c’est certainement dans cette logique que la Communauté économique  des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) a condamné la prise de pouvoir par la junte dirigée par Niyombaré. Mais, on ne peut s’empêcher de relever le caractère très souvent hypocrite de certaines condamnations. En effet, où était donc cette communuaté qui est prompte aujourd’hui à condamner l’action des militaires quand NKurunziza tirait sur les manifestants hostiles à sa décision de briguer un 3e mandat, en violation de l’Accord d’Arusha et de la Constitution burundaise ?

Niyombaré n’a fait que contrer le coup d’Etat de NKurunziza contre les institutions républicaines burundaises

Certes, on dira que cette organisation sous-régionale était en quête de solution à cette crise à travers le sommet organisé à Dar-es-Salam en Tanzanie, le jour même où le coup de force est intervenu. Cela est vrai. Mais, ce n’est pas suffisant. Ce que NKurunziza faisait n’était ni plus ni moins qu’un coup d’Etat en ce sens qu’on s’acheminait vers un passage en force, un changement anticonstitutionnel au regard  des dispositions de la Charte africaine de la démocratie. NKurunziza avait à cœur d’empêcher l’alternance, et pour arriver à ses fins, il n’a pas hésité à faire tirer à balles réelles sur les populations qui manifestaient contre lui, les mains nues. Engagé dans cette course de relais qu’est la présidentielle selon l’Accord d’Arusha et la Constitution burundaise, le professeur de gymnastique refuse de passer le témoin au suivant, alors qu’il a parcouru la distance qui lui était réservée dans les normes. Il faudra donc arrêter de se voiler la face. Il fallait quelqu’un pour l’arrêter. Les chefs d’Etat de la région auraient tenu à NKurunziza le même langage qu’ils tiennent au général Niyombaré aujourd’hui qu’on les aurait mieux respectés. Celui qui barre le passage à un individu s’apprêtant à commettre un crime, ne saurait se voir reprocher d’avoir fait échouer ce criminel. Niyombaré n’a fait que contrer le coup d’Etat de NKurunziza contre les institutions républicaines burundaises.

Ce faisant, on peut condamner son acte par principe, mais c’était certainement l’un des rares moyens, si ce n’est le seul, d’empêcher ce dictateur de faire plus de victimes humaines mais aussi de compromettre durablement la démocratie au Burundi. Niyombaré est de ce fait un héros même si par pudeur diplomatique, les chancelleries ne peuvent pas le dire. Ce Général jouit d’un capital de sympathie très important au sein des populations Burundaises, mais aussi au-delà des frontières du pays. Surtout qu’il avait clairement prévenu NKurunziza des risques qu’une 3e candidature de sa part à la présidentielle, faisait planer sur la paix et la stabilité du Burundi. Cela témoigne de la constance et de la cohérence de cet officier supérieur. Ce franc-parler, comme on le sait, lui a valu d’être limogé de son poste de patron des renseignements burundais. Il aura donc œuvré en amont pour qu’on n’en arrive pas là. Et cette situation n’est arrivée que du fait de l’entêtement du camp présidentiel.  Aucun officier qui se respecte ne saurait tout de même rester les bras croisés quand son pays est en danger, quand des populations qui manifestent de façon pacifique, se font tirer dessus comme des lapins par des forces de sécurité zélées et aveuglées ! L’intervention de Niyombaré est donc à saluer à sa juste valeur.

Le général Niyombaré a donné un coup de pousse au combat du peuple burundais

D’ailleurs, ils sont bien placés pour savoir qu’un éventuel retour de NKurunziza aux affaires signerait leur arrêt de mort. Ce serait un véritable désastre pour le pays. On sait que comme dans toutes les républiques bananières, sa garde rapprochée est bien mieux armée que le reste de l’armée. Le camp NKurunziza ne devrait pas pouvoir tenir plus longtemps dans ce bras de fer. De toutes   façons, si tout était sous contrôle comme ils veulent le faire croire, pourquoi l’avion de leur champion qui a décollé de la Tanzanie le 13 mai dernier pour Bujumbura a-t-il rebroussé chemin, incapable de se poser dans son pays comme prévu ? La pression de la communauté internationale, des populations et maintenant de cette partie de l’armée burundaise est beaucoup trop lourde à supporter. Surtout que le puissant voisin, Paul Kagamé, a visiblement pris fait et cause pour les adversaires de son homologue burundais.

Le général Niyombaré a donné un coup de pousse au combat du peuple burundais. La bataille faisant rage au niveau de la communication, la junte devra se donner tous les moyens de communiquer en prenant le contrôle complet des médias publics et en réhabilitant et sécurisant au besoin les médias privés détruits. Le fait que le chef de la junte, le général Niyombaré, appartienne à la même ethnie que Pierre NKurunziza, est un atout. Cela participe à éloigner le spectre d’une confrontation ethnique comme le pays en a connu de par le passé. Pour leur part, l’opposition et la société civile doivent éviter de se mettre en retrait. Il faudra éviter que cette crise devienne une affaire militaro-militaire. En effet, la société civile et l’opposition politique doivent reprendre la main. Elles qui ont sonné la révolte depuis bien longtemps et dont des militants ont déjà payé le prix fort pour leur attachement au respect des règles démocratiques par les autorités politiques. Elles doivent maintenir la mobilisation. Elles doivent soutenir la junte en l’aidant à achever la mise en déroute des combattants du camp NKurunziza. Elles devront aider à définir une feuille de route et à mettre en place des organes transitoires pour conduire le pays vers une sortie de crise, à l’instar de ce qui se passe au Burkina Faso.

En fermant le robinet de l’aide dans le cadre du processus électoral en signe de protestation contre la tentative de passage en force de NKurunziza, certains pays occidentaux ont déjà prouvé leur solidarité au peuple burundais dans ce combat. Il faut espérer que ces pays, et par extension, toute la communauté internationale, dont le Conseil de sécurité des Nations-Unies, accompagnent sincèrement les efforts du peuple pour écarter définitivement le président burundais du jeu. Cette communauté devra également s’impliquer ensuite et pleinement dans l’organisation du retour à l’ordre constitutionnel normal que les partisans de NKurunziza avaient entrepris de remettre en cause. Le professeur de sport lui-même devait, s’il lui restait encore un tout petit peu de dignité et d’amour pour sa patrie, arrêter de jeter de l’huile sur le feu depuis l’extérieur   et appeler ses partisans à  la reddition, dans l’intérêt supérieur de la cohésion sociale et de la paix au Burundi.

« Le Pays »


Comments
  • Bonne chance au peuple burundais.

    14 mai 2015
  • Absolument

    15 mai 2015
  • J’ai très mal au cœur. Dans la même logique que ce que la communauté internationale nous demande, alors qu’elle demande la libération et l’inclusion des militaires arrêtés au Burundi. Il faut craindre pour la vie de ces gens. Si l’insurrection au Burkina avait échoué c’est ce qui va se produire dans les jours avenir qui allait se passer.
    Voici un monsieur qui massacre son peuple pour un mandat dont il n’a pas droit, et on trouve que c’est lui qui est légitime. N’kurunziza est pire qu’un coupeur de route.
    Moi, COMMUNAUTÉ LOCAL demande un processus inclusif au Burundi qui prend en compte les auteurs du coup d’état.

    15 mai 2015
  • Le général n’est il pas en fuite?

    A partir du moment où les USA, l’ONU ont pris parti contre les militaires “aventuriers” les causes se sont estompées.

    Votre journal a vite pris la ligne du changement par les armes, prenez du recul à l’avenir………………

    15 mai 2015
  • hihihi, bingo

    15 mai 2015
  • Il me semble que la régle élémentaire est de se documenter avant de proférer telle ou telle affirmation sous peine de se livrer aux affirmations émotionnelles et donc subjectives.
    Pour votre information, sans le courage et sacrifice de Nkurunziza et ses compagnons, il n’y aurait sûrement pas la démocratie au Burundi. Ce serait la démocratie à la rwandaise. Vous êtes sans ignorer que ceux qui crient démocratie sur tous les toits entre autres Buyoya avaient condamné à mort Nkurunziza. Il était l’homme le plus recherché au Burundi.Le crime qu’il avait commis c’est d’avoir revendiqué la fin du régime tutsi, un Burundi pour tous les Burundais et un Burundi démocratique.A lors qu’il n’avait que huit ans , en 1972, son père, Gouverneur de la province du Nord du Burundi a été découpé en morceaux par les Tutsi pour avoir commis unseul crime, celui d’etre Hutu.Nkurunziza a été sauvé par un religieux belge, ami de son père. Plusieurs membres de sa famille, eux, n’ont pas eu la chance. Un des bouchers de l’époque qui a son actif des milliers de cadavres, hommes femmes et enfants hutu de tous âges et conditions et qui est resté impuni n’est autre que Bagaza.Celui-ci a eu l’outrecuidance chante dire que Nkurunziza est un dictateur.
    Vous affirmez que Nkurunziza est un dictateur, sur quoi vous vous fondez pour proférer une telle afffirmation? Celle-ci me semble subjective et partant erronée. En effet, pouvez-vous citer un pays des Etats des Grands Lacs où les partis politiques, associations et médias s’expriment librement, où les citoyerns vont dans la rue pour diffamer leur président, où il ya eu des élections transparentes et libres? Combien de prisonniers politiques croupissent dans les prisons au Burundi pour avoir voulu exercer leurs droits fondamentaux? Pouvez-vous citer leurs noms? Combien d’opposants politiques ont été liquidés par lui?
    Il est dit dans les médias de votre pays que kurunziza a violé l’accord d’Arusha et la constitution du Burundi.Quelles sont les dispositions (lettre et esprit) de la constitution et de cet accord qu’il a violées?
    Que dit la décision de la Cour Constitutionnelle du Burundi?
    Connaissez-vous un dirigeants d’un Etat des Grands Lacs qui a saisi une juridiction pour qu’elle dise le droit relativement au problème qui l’oppose à ses opposants?
    Le problème dans l’Affaire burundaise porte sur l’interprétation des dispositions de la constitution du Burundi et nullement sur la légalité. La singularité du droit est qu’il ne supporte pas les subjectivités ou les réactions émotionnelles. Quand vous n’êtes pas bien outillé en droit, il est judicieux pour vous de s’abstenir à écrire n’importe quoi. Dans un Etat démocratique, nul ne peut contester la décision rendu par une juridiction et encore mois les étrangers.Le problème pour les africains d’une manière est qu’ils n’ont toujours pas intégré le sens de la loi , le rôle des institution et la notion de liberté fondamentale. Ils font une confusion entre liberté d’expression et libertinage. Sur le Burundi, les citadins désoeuvrés de Bujumbura qui dansent la rue et se livrent à la commission de crimes et délits ne sont pas le Peuple Burundais. Avez-vous les manifestatons dans les autres villes du Burundi? Par ailleurs ce qui est étonnant dans votre article c’est que vous faites fi de la reconnaissance de la validité de la candidature de Nkurunziza de la part de ses opposants par le dépôt de leurs candidatures à la prochaine élection présidentielle. Il est fantaisiste de déposer les candidatures pour entrer en compétion politique avec Nkrunziza et crier que celui-ci a méconnu la constitution. Pour l’avenir, il faudra préalablement vous documenter et commenter ensuite. A défaut, l’information donnée à vos lecteurs sera dépourvue de crédibilité ou de fiabilité. Qund la vérité sortira sur le véritable auteur de la tentative du coup d’Etat au Burundi et les agitateurs casseurs et criminels de Bujumbura, ceux qui vocifèrent contre Nkurunziza n’auront pas où se cacher s’ils ont le sens de la honte. C’est une question de temps.Il n’y a aucune comparaison entre l’Affaire Compaoré et celle de Nkurunziza. Celui-ci est arrivé au pouvoir par la volonté du Peuple et est au povoir la volonté de celui-ci. Il dirige un Burundi qui est encoresur le deuxième escalier de la démocratie.Il fait de son mieux pour faire changer les mentalités des Burundais.On ne change pas la mentalité comme on change un slip. Ceux qui se disent intellectuels font à la fois de la basse politique alors que le rôle des intellectuels dans un pays est d’aiguiller le gouvernement, quelle que soit sa tendance, dans l’élaboration et prise de décisions. La parfaite illustration est l’absence de juristes pour éclairer l’opinion burundaise et les étrangers sur le fond et la forme du problème qui oppose Nkurunziza à ses détracteurs. Compaoré est arrivé au pouvoir en marchant dans le sang des Burkinabés et de ses compagnons. Il a dirigé son pays par la terreur. Il est sorti comme un voleur par le courage et le sacrifice des gamins qui sont nés sous son régne. Merci d’éviter de comparer deux situations incomparables.

    16 mai 2015
    • Vous êtes super. Ne dire que la vérité.

      19 août 2015

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