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CRISE A DEDOUGOU : Des manifestants à nouveau dans les rues


MAQUETTE JPZ 24/01/2012Suite au décès de Salif Bokoum qui a mis en colère une partie de la population, entraînant des saccages, les manifestations ont repris de plus belle  dans la matinée du dimanche 8 mai dans les rues de la Cité de Bankuy. En effet, les manifestants accusent les coutumiers d’avoir chassé de Dédougou  le responsable régional du MBDHP, en la personne de Lamoussa Kadenza.

 

La tension est encore montée d’un cran  dans le  village de Koé (ndlr  fondateur de  « Dèdou »), appelé aujourd’hui Dédougou. Les manifestants veulent s’en prendre aux coutumiers, au motif que ceux-ci ont chassé Lamoussa Kadenza de la ville.

La population de Dédougou, en effet, se rappellera cette journée du 3 mai 2016, « ce mardi noir »  qui a traumatisé plus d’un après la découverte d’un corps sans vie porté par des manifestants  à travers la ville.

Le corps de la victime qui avait été transporté par la suite à Ouaga pour autopsie, a regagné Dédougou au petit matin du jeudi 5 mai suivi de l’enterrement au cimetière route de Tougan. Les médiations se poursuivaient.

 

Quel motif à la  manifestation de ce dimanche ?

 

Des pneus brûlés sur la voie à la limite des barrières placées pour sécuriser le palais royal, les manifestants armés de gourdins le dimanche 8 mai, reprenaient le refrain du jour : « libérez Kadenza ». Approché, le chef de canton de Dédougou revient sur les faits qui ont conduit à cette sanction.

Pour lui, les  infractions sont liées aux manifestations lors de l’insurrection qui a connu la fermeture du marché et les maisons brûlées, jusqu’aux manifestations récentes. Ce qui fait que cela est une atteinte aux règles et aux interdits des coutumes bwa. Sa Majesté pointe du doigt  le sieur Kadenza. Il dit l’avoir mis au courant des réparations à savoir un bélier blanc et 3 poulets, mais cela n’a jamais été respecté jusqu’aux manifestations récentes, a confié le chef de canton qui a rappelé que chaque village a ses traditions et ses coutumes. « Lorsque d’une manière ou d’une autre, involontairement ou volontairement, vous transgressez les coutumes de quelqu’un, la personne vous rappelle pour vous montrer la voie tracée par les ancêtres », a-t-il poursuivi. Les cas urgents (celui du corps transporté à travers la ville) ont été réparés par la chefferie, a ajouté le chef. C’est donc suite au refus de la réparation de ces interdits que le collège des sages a décidé de mettre hors de Dédougou Lamoussa Kadenza, a affirmé le chef de canton.             

Aux environs de 12 h, quand nous finissions l’interview avec le chef de canton, la situation était toujours tendue entre les manifestants armés de gourdins d’un côté et dans l’autre (celui des coutumiers) des jeunes armés aussi de gourdins et de chasseurs dozos venus de différentes localités à quelques encablures de Dédougou prêts à passer à l’action. Les médiations se sont poursuivies jusqu’aux environs de 15 h quand Sa Majesté le chef de canton de Dédougou est revenu sur sa décision en autorisant le retour de Lamoussa Kadenza. Les manifestants se sont alors dispersés.

 

Arnaud Lassina LOUGUE

(Correspondant)

 

 


Comments
  • Vraiment ce pays attend ce qu’il veut fuir. La paix marche vers l’affrontement. Comme nous copions aveuglement ce qui se fait en Europe, il ne faudrait pas qu’on s’étonne un jour du fait que les enfants cognent un jour leurs parents en pleine rue. On dit droit des hommes, droit des enfants et c’est sur cette base qu’on va brûler le pays. C’est parce que les élèves estiment qu’ils ont des droits qu’ils frappent leurs enseignants et c’est parce qu’aujourd’hui, le criminel a plus de droit que la famille qu’il endeuille qu’il peut entrer dans une caserne, voler et ne peut pas être inquiété. Tous savons que nous allons à la dérive mais ce qui me fait mal c’est le silence coupable des gens biens et du gouvernement qui traine les pieds pour dire la vérité aux populations. Continuez à brûler les gendarmeries et les postes de police, ce ne sont pas les terroristes qui nous ferons fuir le Faso mais c’est notre propre comportement; A cette allure, aucun élément des FDS ne voudra se déplacer pour venir faire des constatations ou arrêter un brigands de peur que demain ce dernier ne devienne le protéger de la population et on verra où on va dormir. droit de l’homme droit de l’homme à quand le DEVOIR des hommes? Dieu punisse ceux qui veulent brûler mon pays

    9 mai 2016

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