CRISE A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : L’ANEB contre la « clochardisation des étudiants »
La crise qui prévaut au sein des cités universitaires n’en finit pas. Elle oppose depuis peu les autorités universitaires aux étudiants sur fond de menaces et d’injures. L’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), dans la déclaration ci-dessous parvenue à notre rédaction, s’insurge contre la « clochardisation des étudiants » et exige « l’arrêt immédiat des interpellations » dirigées contre certains étudiants. Lisez plutôt!
Camarades étudiantes et étudiants,
La situation qui prévaut dans nos cités universitaires depuis la reprise des activités académiques et pédagogiques au niveau universitaire est extrêmement préoccupante. En effet, depuis fin septembre, nos autorités universitaires notamment celles au niveau social, à savoir le Centre national des œuvres universitaires (CENOU), prennent des mesures anti sociales et répressives contre les étudiants en particulier les résidents des cités universitaires. A titre illustratif, nous notons le refus catégorique de ces autorités de permettre aux étudiants d’accéder aux chambres en cité universitaire, le refus d’instaurer un dialogue franc, sérieux et responsable, les intimidations, menaces, injures et propos méprisants à l’égard des étudiants. Pour légitimer tout cela, une campagne médiatique d’intoxication est savamment orchestrée, comme d’habitude, pour une fuite de responsabilité.
Camarades étudiantes et étudiants,
Le film de la situation dans nos cités a débuté depuis le 25 septembre 2015, date normale de la réouverture des chambres en cité universitaire. Cependant, eu égard à la situation sociopolitique qu’a traversée notre pays, cette date a connu un report pour le 30 septembre 2015. Les étudiants qui n’avaient pas eu connaissance de ce report et qui avaient déjà rejoint la ville étaient obligés de rejoindre le site de la cité vacance, notamment la cité Kossodo où ils se retrouvèrent à cohabiter à six par chambre pour des chambres à deux lits. Le 29 septembre, le ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS) reportait la rentrée pour le 8 octobre 2015. Le CENOU, à cette occasion, n’a fourni aucune note administrative informant d’un quelconque report de l’ouverture des cités universitaires. Les étudiants résidents des cités, en toute logique et en l’absence de note attestant d’un report, continuaient d’affluer dans les cités pour préparer sereinement leur rentrée. Mais leur surprise fut grande quand les 30 septembre et 1er octobre 2015, les portes des cités restaient toujours fermées. Cette situation obligea des centaines d’étudiants à séjourner dans les broussailles de la cité Kossodo, à dormir à la belle étoile malgré le couvre-feu, l’insécurité, etc. Le 2 octobre 2015, les étudiants par la voix des délégués de cités, entreprirent de rencontrer l’administration autour de la situation. En guise de réponse aux difficultés soulevées par les étudiants, le directeur général du CENOU, le sieur Serges Bayala, intima l’ordre aux étudiants de retourner manu militari dans leurs lieux de provenance et de ne revenir que le 8 octobre pour la rentrée.
Camarades étudiantes et étudiants,
Le comité exécutif de l’ANEB, informé de la situation, a entrepris dès le 2 octobre des démarches auprès de la direction du CENOU, afin que l’on permette aux étudiants d’occuper les cités ce jour même, en attendant le règlement des procédures administratives, au regard de la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient. En réponse, nos autorités firent la promesse de régler le problème. C’est finalement dans la soirée que l’information tomba : les cités ne seront réouvertes qu’à partir du 5 octobre.
Camarades étudiantes et étudiants,
Qu’est-ce que l’administration du CENOU veut faire passer comme message aux étudiants, aux parents d’étudiants et de façon générale au peuple burkinabè?
Tout d’abord que le CENOU n’est plus une structure à caractère social. Sinon comment comprendre qu’au lieu d’héberger des étudiants qui ont quitté les différentes provinces pour étudier à Ouagadougou, le sieur Bayala décide de les réduire à la situation de sans-abris ? Cela est d’autant plus cynique que notre pays traverse une situation sociopolitique trouble, avec son lot d’insécurité (menaces et attaques djihadistes, éléments du RSP en cavale…).
Ensuite, qu’elle n’est pas du tout disposée à rompre avec les manières Compaoré. Ainsi, après les fermetures intempestives des cités, clochardisant par la même occasion les étudiants sous le règne de Compaoré, nos autorités sous la transition nous servent le même plat. Pire, elles poussent le ridicule en portant plainte en justice contre des étudiants qui ont juste voulu se mettre en sécurité, à l’abri du danger. Si plainte il doit y avoir, c’est contre le CENOU qui ne remplit plus ses fonctions car il n’arrive pas à loger, nourrir, soigner et transporter décemment les étudiants.
Enfin, que pour eux tous les moyens sont bons pour atteindre leur but ultime et funeste, celui de réduire les étudiants à une situation sociale extrêmement précaire. C’est dans cette optique que la campagne médiatique est orchestrée d’abord par le MESS à travers Pr Filiga Sawadogo, et le directeur du CENOU avec des contre- vérités abyssales. Ils n’ont pas le courage de signifier à l’opinion publique nationale toutes les démarches effectuées par les étudiants et le dialogue qu’ils ont préalablement voulu instaurer. Aussi, au cours d’une de ses conférences de presse relatée par les Editions « Le Pays » à sa page 24, le sieur Bayala affirme que les étudiants ont refusé de rejoindre la cité vacances qu’il a mise à leur disposition; chose inexacte car ce fut une initiative des étudiants qui ont décidé d’occuper la cité. Le CENOU, au regard du surpeuplement causé par le retour des étudiants, n’a pas daigné mettre à leur disposition plus de bâtiments.
Camarades étudiantes et étudiants,
Nous tenons à féliciter les étudiants pour leur détermination et l’esprit de combativité et de sacrifice dont ils ont fait montre. Aussi, c’est l’occasion de les inviter à plus de courage et de mobilisation pour la défense de nos intérêts matériels et moraux.
Aussi, nous exigeons de nos autorités:
– l’arrêt immédiat des interpellations d’étudiants par la gendarmerie ;
– le retrait pur et simple de la plainte déposée par le sieur Bayala ;
– l’amélioration des conditions sociales de l’étudiant.
Nous tenons d’ores et déjà pour seuls responsables nos autorités de la dégradation du climat dans nos universités.
Non aux mesures anti-sociales à l’encontre des étudiants!
Pour de meilleures conditions de vie!
Pain et Liberté pour le peuple!
Ouagadougou, le 20 octobre 2015
barry
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Les etudiants ont tort.ils ne falait pas fermer les bureaux du cnou.c est un acte delinquant.On est ou la.
27 novembre 2015