HomeA la uneCRISE DANS LA COMMUNE DE LOGOBOU : Le maire et son staff brisent le silence et rassurent

CRISE DANS LA COMMUNE DE LOGOBOU : Le maire et son staff brisent le silence et rassurent


 

 

« Escroquerie », « détournements de deniers publics » et globalement « mauvaise gestion des ressources de la commune », sont, entre autres, les griefs que le conseiller municipal de la commune de Logobou, David Ouali, a reprochés au maire, Kondioa Yonli. Et il l’a fait savoir, le 2 avril dernier, lors d’un point de presse. Interpellé donc, le mis en cause a aussi réagi par les mêmes moyens. C’était le 5 avril 2018, à Ouagadougou. A l’entendre, toutes les déclarations du conseiller David Ouali ne sont que « calomnies ».

 

« Les transactions dans une mairie, ce n’est pas comme dans une boutique où on peut entrer payer un bonbon et ressortir simplement » ; « aussi, à la mairie, contrairement à ce que pensent certains, il n’y a pas de coffre-fort  installé où le maire retire de l’argent à sa guise » et « depuis mon élection en tant que maire, même un billet de 10 000 F CFA appartenant à la mairie n’a été déposé sur mon bureau ». Ces déclarations sont de Kondioa Yonli, maire de la commune de Logobou, dont la gestion a été décriée par l’un de ses conseillers, David Ouali. En effet, ce dernier accuse l’édile d’avoir, entre autres, récolté des recettes qui n’ont jamais été déclarées dans le budget, mobilisé des fonds pour la construction d’écoles qui, pourtant, n’existent pas sur le terrain, perçu injustement de l’argent auprès de hameaux de culture, prétextant les ériger en villages et d’octroyer des marchés à des conseillers sinon de s’auto-octroyer des marchés. Toutes ces accusations, le maire et son équipe, lors d’un point de presse animé le 5 avril dernier, les ont balayées du revers de la main. De la collecte des recettes. Sur la question, c’est le conseiller et président du Conseil régional de l’Est, Paripouguini Lompo, qui donnera des explications. Lorsque, a-t-il dit, les recettes sont collectées, elles sont ensuite reversées au niveau de la trésorerie provinciale qui, dans ce cas précis, est celle de Diapaga. A chaque versement, une quittance est émise par ladite trésorerie. Pourtant, selon le conseiller, dans leur cas, les quittances ont été émises, certes, mais les montants versés n’apparaissent nulle part au niveau des différentes lignes. Une irrégularité qui a conduit le maire himself à se rendre à Diapaga pour comprendre. Suite à cette démarche, la trésorerie provinciale a mandaté une équipe pour faire le constat au niveau de la mairie. C’est cette équipe, une fois sur le terrain, qui a constaté, en effet, qu’il y avait un problème. Et, foi du conseiller Lompo, ce problème a été localisé au niveau de la programmation du logiciel de la trésorerie. Correction a ensuite été faite et c’est ce qui a expliqué le décalage au niveau des enregistrements des recettes de la collectivité. « Il n’y a aucune anomalie au niveau de la mairie de Logobou. Quoi qu’il en soit, la gendarmerie continue de faire son travail d’enquêtes », a précisé, le conseiller. Mais qu’en est-il de « l’éléphant blanc » relativement aux supposées malversations de construction d’écoles ? Là encore, c’est le conseiller Lompo qui répond. Dans aucun document à nous transmis, a-t-il martelé, il n’est dit que le maire a construit une école. La procédure de passation de marchés, a-t-il expliqué, n’est pas encore terminée. Le choix de l’entreprise pour la construction est fait, mais ce n’est même pas encore publié.

« Même le président Roch ne peut pas sauver un maire qui est en train de voler »

 

Et de préciser qu’au regard de ces aspects, aucun fonds n’a pu être débloqué à fortiori pour être détourné. Du racket des paysans dans les hameaux de culture.  Ici, c’est le premier adjoint au maire qui s’en défend. C’est, a-t-il laissé entendre, dans la logique d’ériger des hameaux de culture, 75 au total, en villages, que des sommes de 25 000 F CFA ont été collectées. C’était, de son avis, une contribution qui allait être reversée à la police qui devrait se rendre sur le terrain pour les enquêtes d’usage avant le changement de statut. « Le maire s’était lui-même proposé de payer la contribution de tous les hameaux de culture. Mais, nous avons estimé qu’il fallait les mettre à contribution. Une fois toute la somme réunie, nous avons approché la police qui avait dit d’attendre. Mais, dernièrement, au passage du secrétaire d’Etat chargé de la décentralisation, on lui a posé la question et il nous a fait savoir que la procédure a été suspendue. On a rappelé tous les Conseils villageois pour le développement (CVD) qui avaient fait le versement, pour leur remettre les 25 000 F CFA », a souligné le premier adjoint au maire. Et le conseiller Lompo d’ajouter ceci : « Moi qui vous parle, dans ces reversements, j’ai reçu 375 000 F CFA parce que j’avais pris sur moi la charge de payer pour certains hameaux de culture afin de les aider ». Et de revenir pour encore signifier que le problème de la mairie de Logobou n’est pas lié à la gestion, mais plutôt aux individus. Le sieur David, selon le conseiller Lompo, agit en solo et serait manipulé par des politiciens aux desseins inavoués. « Je le mets au défi de me montrer la liste de 12 conseillers frondeurs qu’il dit épouser sa cause », a-t-il lancé au sieur David. Lors de ses sorties, le sieur David a aussi fait savoir qu’une solution politique était envisagée, en vue de résoudre la crise. « Lui, il parle de résolution politique, nous, nous parlons de réalités », a encore répondu Paripouguini Lompo pour qui d’ailleurs, il n’y a pas de résolution politique possible dans une affaire de vol. Il dit s’en tenir à l’enquête diligentée par la gendarmerie. « Même le président Roch ne peut pas sauver quelqu’un qui est élu maire et qui est en train de voler », a-t-il dit à ce propos.  Par ailleurs, le conseiller Lompo a indiqué que pour ce qui est des marchés, certes, certains ont été attribués à des conseillers, mais ces derniers les ont exécutés avec toute la diligence qui soit et dans les délais. « Ce sont deux ou trois marchés que les conseillers ont eus et le travail a été très bien fait. Ce n’est pas une malversation, mais, c’est ce que le rapport a soulevé comme insuffisance », s’est-il défendu, pour terminer.

 

Adama SIGUE

 

 


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