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CRISE DU COTON A L’OUEST : En attendant une solution, les paysans broient du noir


 

Les mauvais résultats de la campagne cotonnière (2017-2018) ont entraîné une crise de confiance entre la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) et certains producteurs de coton dans l’Ouest du Burkina. Ceux du Kénédougou ont suspendu la production de l’or blanc au titre de la campagne agricole 2018-2019 pour exiger l’apurement de la dette liée aux intrants fournis par la nationale des fibres textiles au titre de cette même campagne. Afin de glaner plus d’informations, nous avons sillonné quelques zones de production SOFITEX dans l’Ouest du pays, du 20 au 23 décembre 2018. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette crise a un impact sur les autres secteurs d’activités de la région et partant sur la population.

Kourouma, l’une des communes rurales de la province du Kénédougou dans la région des Hauts- Bassins où résident de gros producteurs de coton au Burkina. Derrière le calme apparent, se cache une grave crise, celle de l’or blanc. En effet, la mauvaise récolte du coton la saison précédente (2017-2018), a amené les paysans de cette partie du Burkina à rentrer dans une sorte de rébellion en boycottant la production du coton. Pour atteindre cet objectif de « zéro production » du 2e produit d’exportation après l’or au pays des Hommes intègres, les ancêtres ont été mis à contribution. Au début de la saison agricole, a-t-on appris, les sages ou gardiens de la tradition ont égorgé des poulets et autres animaux sur les fétiches afin que les mânes punissent toute personne qui se hasarderait à produire du coton au titre de la saison agricole 2018-2019. Ce mot d’ordre a été bien suivi dans plusieurs localités du Kénédougou. Il s’agit de N’Dorola, Kourouma, Morlaba, une partie de Samorogouan, pour ne citer que ces localités-là. Le coton a tout simplement été remplacé par d’autres spéculations, notamment les céréales. Cette situation a eu un impact socioéconomique selon les acteurs que nous avons rencontrés au cours de notre périple. Dans le Kénédougou, le coton est la reine des cultures ! En attendant qu’une solution soit trouvée à cette crise, les paysans broient du noir parce que rien ne va.

L’impact socioéconomique de la crise

La crise qui est a priori agricole, a touché tous les autres secteurs d’activités, si on s’en tient aux explications des personnes ressources et acteurs que nous y avons rencontrés. En effet, le coton est la principale source de revenus des populations de cette partie du Burkina. D’abord, le secteur du transport tourne au ralenti à cause de la rareté des passagers et manque de marchandises à transporter. Parti de Bobo-Dioulasso à 8h, c’est aux environs de 16 h que nous sommes arrivés à Kourouma en faisant une escale par Kyon au lieu de passer par Orodara, chef-lieu de la province du Kénédougou. Soit 8 heures d’horloge pour parcourir une distance de moins de 100 kilomètres. La cause, la rareté des camions de transport. Il nous a fallu solliciter la gentillesse d’un passant pour le trajet Kyon- Kourouma parce qu’à cette heure de la journée, (12 h jusqu’à une certaine heure), il est difficile d’avoir un camion de transport pour se rendre à Kourouma. Notre correspondant nous a formellement déconseillé de passer par Orodara parce que nous risquions de passer plusieurs jours en route si nous voulions aller à Ndorola ou à Kourouma. Avant de prendre la route pour Kourouma, nous avons rencontré Yaya Diono, un chauffeur de gros camion communément appelé remorque dans la ville de Sya. A l’entendre, le travail de transporteur a pris un coup dur à cause du manque de coton à transporter des zones de production vers la capitale économique du Burkina. « Cette année, les choses ne marchent pas bien. Nous pouvons passer deux semaines ici à Bobo-Dioulasso sans avoir la moindre marchandise à transporter. Or, nous sommes payés par la SOFITEX après chaque voyage », explique-t-il. A l’en croire, plusieurs personnes mettent leurs camions en location avec la SOFITEX. Ainsi, chaque camionneur est rémunéré en fonction du nombre de voyages qu’il effectue. Aujourd’hui, cette activité tourne au ralenti, nous confie Yaya Diono. Tout comme lui, Alassane Sawadogo, vendeur de vêtements avec qui nous avons partagé le même camion de transport en commun de Bobo-Dioulasso à Kyon, explique que la crise a impacté négativement les activités des commerçants. Avant la crise, il pouvait vendre pour 50 000 F CFA de marchandises lorsqu’il se rendait dans certains villages où l’on produit le coton. Actuellement, il lui est difficile d’avoir 15 000 F CFA lorsqu’il se rend dans les mêmes lieux. C’est la morosité économique, déplore-t-il. A côté de ces victimes collatérales de la crise du coton, se trouvent les vraies victimes : les paysans !

Des dettes difficiles à rembourser

Il faut noter qu’une partie des intrants fournis par la SOFITEX aux paysans est utilisée pour les cultures vivrières, notamment les céréales. A cause de la crise, certains ont été obligés d’aller vers les commerçants pour s’en procurer. Le hic est que la plupart d’entre eux, ne pouvaient s’offrir le luxe de payer « cash » ces intrants. Certains d’entre eux ont fait une sorte de « deal » avec les vendeurs d’engrais et autres intrants agricoles. Ces marchés consistent à prendre à crédit des sacs d’engrais en prenant l’engagement de rembourser à la fin des récoltes ce prêt avec deux sacs de maïs de 100 kg pour 50 kg d’engrais chimique. Malheureusement, pour certains, les récoltes n’ont pas été à la hauteur des objectifs de production fixés. « J’ai appris qu’un producteur a pris 20 sacs d’engrais pour rembourser 40 sacs de maïs de 100 kg au commerçant. Malheureusement pour lui, il n’a eu que 40 sacs. Quand le commerçant est allé réclamer son dû, il a expliqué sa situation. Le commerçant a pris 30 sacs sur les 40. Dans ce cas, il va nourrir et soigner sa famille avec les 10 autres sacs restants de maïs », a confié Olivier Sanon, inspecteur provincial de gestion à l’Union provinciale des producteurs de coton du Kénédougou. A cette famine en perspective, s’ajoutent les conflits nés de cette crise. Dans certaines localités comme N’Dorola, nous a confié un paysan, une petite partie de la population a bravé l’interdiction et a produit du coton. Ce qui a fait naître un conflit entre ceux qui ont décidé de produire le coton et ceux qui ne l’ont pas fait. Parfois, a révélé notre interlocuteur, les membres d’une même famille ne se parlent plus à cause de cette histoire. Les uns qualifient les autres de traîtres et vice versa. Cette crise est si profonde que les deux camps ont du mal à tenir des rencontres communes. Notre voyage à N’Dorola a été annulé à la dernière minute parce que le chef du village a estimé qu’il était risqué de réunir les paysans pour parler de coton. Et notre tuteur d’ajouter : « il sera difficile pour toi d’échanger à la fois avec ceux qui ont produit et ceux qui ont refusé. Les mentalités, ici, ne sont pas comme celles de la ville. Le mieux, c’est de ne pas venir ».

Les relations tendues entre la SOFITEX et les producteurs de coton

La plupart des cotonculteurs que nous avons rencontrés, trouvent que la SOFITEX les exploite. Inoussa Ouédraogo, producteur de coton à Boizan dans la province des Banwa, est de ceux-là. Nous l’avons rencontré par hasard à Kourouma où il s’était rendu pour le mariage religieux de son frère. Il n’a pas été tendre envers la nationale des fibres textiles. « Les relations entre les producteurs de coton et leurs animaux sont meilleures que les relations entre la SOFITEX et les producteurs de coton », s’est-il indigné. Il continue de croire dur comme fer que les intrants que la SOFITEX fournit ces dernières années, sont de mauvaise qualité. Pire, dit-il, elle ne fait rien pour que les paysans vivent bien de leur travail. Et les paysans ne savent plus à quel saint se vouer. Surtout pas à la faîtière des producteurs de l’or blanc ! « L’UNPCB travaille pour elle-même et non pour les producteurs de coton», déplore-t-il. Même si les agriculteurs de son village n’ont pas boycotté le coton cette année, il reconnaît cependant que seul ce genre d’actions peuvent contraindre la SOFITEX à améliorer ses relations avec les producteurs de coton en leur accordant d’autres avantages. Signalons qu’à Kourouma, selon nos interlocuteurs, l’interdiction de produire le premier produit d’exportation agricole au pays des Hommes intègres a été suivie à la lettre ! Personne n’a osé braver l’interdiction. Ce qui n’est pas le cas dans toutes les zones de production SOFITEX. Pour mieux appréhender les relations entre la SOFITEX et les producteurs de coton, nous nous sommes rendus à Koumbia, localité située dans la province des Banwa, à une soixantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso sur l’axe Bobo-Ouaga. Là, malgré les difficultés rencontrées en début de saison, les paysans ont produit du coton. Ce qui pourrait laisser croire que tout va bien. Mais que nenni ! Nous y avons rencontré Moussa Bognini. A l’en croire, avant les années 2000, tout se passait bien lorsqu’on choisissait de produire le coton. « A la fin de chaque campagne, nous pouvions nous retrouver avec un bénéfice d’un ou de deux millions de F CFA. Maintenant, avec la hausse des prix des intrants et la baisse des rendements à l’hectare, il est difficile de faire du bénéfice. Le plus souvent, nous sortons de la campagne agricole avec des dettes », explique Moussa Bognini. Et les causes sont multiples, selon lui.

9 mille tonnes de coton attendues

Les engrais, herbicides et les semences fournis par la SOFITEX aux producteurs ces dernières années, sont de mauvaise qualité explique-t-il. C’est d’ailleurs la coopérative dont il est le président, qui a été la première à attirer l’attention de l’opinion nationale sur la mauvaise qualité des intrants fournis aux producteurs de coton au titre de la campagne 2017-2018. Et la suite, tout le monde la connaît. Et pour ne pas arranger les choses, le coton est acheté à vil prix. « Les producteurs sont comme des charrettes que l’on conduit où on veut. Ce que la SOFITEX veut, c’est ce qui se fait et nous sommes obligés de suivre à la lettre. », a- t-il dit. Bien que Moussa Bognini soit président d’une coopérative de producteurs de coton, il dit ne pas savoir comment fonctionne l’Union nationale des producteurs de coton et comment ses responsables sont élus. Pour lui, l’UNPCB dessert les paysans plus qu’elle ne leur rend service. A l’instar de ce dernier, nombreux sont ceux qui pensent que la nationale des fibres textiles peut faire mieux pour les producteurs de coton, mais ne le fait pas. C’est le cas de ce travailleur de la SOFITEX qui a voulu garder l’anonymat. Pour lui, les prix des intrants sont plus chers au Burkina par rapport aux autres pays de la sous-région ouest-africaine qui partagent les mêmes réalités. Par exemple, au Mali, le sac d’engrais de 50 kg coûte 10 000 F CFA alors que le même sac coûte 15 000 F CFA au Burkina. Quant au prix du coton, il est fixé à 250 F CFA le kilogramme dans ce pays voisin du Burkina tandis qu’ici, il est à 225 F CFA. Selon lui, la SOFITEX doit mettre du sien si elle veut régler totalement la crise afin de redonner au Burkina sa place de premier pays producteur de coton en Afrique. Et cela passe, selon lui, par la fourniture d’intrants de bonne qualité, la hausse du prix d’achat du coton aux producteurs, la fourniture de matériel agricole. Et l’Etat aussi doit jouer son rôle pour sortir les producteurs de coton de la misère, pour ne pas dire de cette forme d’exploitation. A la question de savoir quel est l’impact de la crise sur la production au niveau de la zone SOFITEX dans le Kénédougou, la réponse du technicien de l’Union provinciale des producteurs de coton du Kénédougou, Olivier Sanon, est on ne peut plus claire : « Au début de cette campagne agricole, nous estimions la production à 90 mille tonnes de coton avec un rendement de moins d’une tonne à l’hectare puisque nous avions une prévision de 105 mille hectares à emblaver. Avec la crise, nous estimons à 9 mille tonnes de coton puisque ce sont seulement 13 mille hectares de terre qui ont été emblavés », a confié le technicien du l’UPPCB. Ces chiffres semblent justes puisque les plus gros producteurs ont préféré produire des céréales en lieu et place du coton. Sozonga Traoré dit avoir produit environ 3 000 sacs de maïs sur les 100 hectares de terre dont il dispose pour la production du coton à Zamakologo, village situé à quelques kilomètres de Kourouma. Il espère qu’un bon acheteur viendra lui enlever sa production afin qu’il puisse rentabiliser ses investissements. Tout comme lui, El hadj Abdoulaye Barro, l’un des frondeurs de Kourouma, a utilisé ses 44 hectares de terre pour produire du maïs, du sorgho et du mil. L’ensemble de ces actions a eu un impact sur la production du coton au niveau national. Le 2e producteur de l’or blanc en Afrique enregistre une production prévisionnelle de 603 090 tonnes de coton, soit une baisse de 28,57% par rapport à la campagne précédente, selon le ministre en charge de l’agriculture, Jacob Ouédraogo. Tout en regrettant la situation qui est survenue, il a rassuré que des initiatives sont prises au plus haut niveau pour régler la crise. « Le coton est le premier produit d’exportation agricole de notre pays. Ça donne des devises et nous en sommes très conscients. C’est un produit que nous devons encourager et accompagner. C’est un produit pour lequel le gouvernement a un regard très précis et nous ne pouvons pas laisser cette spéculation tomber. Nous ne voulons pas qu’on nous ravisse notre place de premier producteur de coton en Afrique », a confié le ministre Jacob Ouédraogo.

Issa SIGUIRE

 

Quelles sont les initiatives prises pour mettre fin à la crise ? Y a-t-il des tests de laboratoire qui montrent la fiabilité des intrants incriminés par les producteurs de coton ? Quel est le manque à gagner au niveau de la SOFITEX du fait de cette crise ? Autant d’interrogations qui auraient pu trouver des réponses si notre demande d’audience et nos coups de fil avaient eu un écho favorable auprès de la Direction générale de la SOFITEX. Même les visites dans l’une des usines d’égrainage de coton à Bobo et à Kourouma ont échoué, faute d’autorisation préalable.

 

Olivier Sanon, inspecteur provincial de gestion de l’Union provinciale des producteurs de coton :

« les populations demandent à ce qu’on augmente le prix du coton à 500 F CFA le kilogramme et qu’on baisse le prix du sac d’engrais à 10 000 F CFA »

 

 

Quelles sont les missions et l’organisation de l’Union des producteurs de coton ?

L’Union des producteurs de coton est une organisation des producteurs de coton qui se sont constitués en coopératives. Ces différentes coopératives se regroupent en unions départementales de coopératives. Ces coopératives au niveau départemental se retrouvent pour constituer la coopérative au niveau de l’union provinciale. Dans le Kénédougou, nous avons 12 unions départementales qui se sont constituées pour créer la coopérative de l’Union provinciale des producteurs de coton. Le rôle de l’union est d’accompagner les producteurs de coton afin qu’ils puissent arriver à faire la production dans de très bonnes conditions. Ce travail consiste à les accompagner en termes de formation, d’appui pas technique forcément, mais d’approcher les partenaires financiers afin que ces derniers les accompagnent dans le financement des intrants qu’ils utilisent dans la production du coton. Le rôle de l’union, c’est de promouvoir la production du coton.

Quelles sont les vraies causes de la crise selon vous ?

Certains producteurs disent, au sortir de la campagne agricole 2017-2018, que beaucoup sont tombés en impayés. Ils ont commencé à accuser la qualité des intrants. Ils trouvaient qu’ils n’étaient pas de bonne qualité, notamment les insecticides, l’engrais et les semences. Après, ils ont demandé à ce qu’on apure tous les impayés qui sont liés à cela. Malheureusement, dans cette affaire, lorsque nous avons eu le soutien du gouvernement, les choses sont devenues plus compliquées. L’Union a essayé de faire le point avec la SOFITEX. Elle a, à son tour, effectué des sorties auprès des producteurs pour faire le point des impayés entre les producteurs et les impayés entre les coopératives et les banques. Quand la SOFITEX a fait le point, elle a approché le gouvernement qui a accepté de donner une aide à hauteur de 5 milliards de F CFA. Malheureusement, comme le gouvernement a l’habitude, chaque année, de faire une subvention dans l’objectif de baisser les prix des intrants, il a donné en tout, pour l’aide aux producteurs de coton et la subvention des intrants, 14 milliards de F CFA. Dans les 14 milliards, il y avait 9 milliards destinés à subventionner les intrants. Le reste devait être partagé aux producteurs de la zone SOFITEX pour apaiser les souffrances des populations. Quand les gens ont appris que le gouvernement a donné 14 milliards, ils ont commencé à dire qu’on devait leur donner les 14 milliards de F CFA. Malgré les explications du ministre en charge de l’agriculture, ils sont restés sur leur position. Pour moi, c’est vrai qu’il y avait une situation bien réelle, mais quelque part, certains en voulaient aux membres de l’Union des producteurs de coton du fait des élections de 2017 à la tête de l’UNPCB. Certains ont brigué des postes mais ont perdu les élections et l’ont mal digéré. Quand la situation est arrivée, ils l’ont récupérée pour en faire leur bagarre, en espérant qu’on allait faire descendre le bureau afin qu’ils reviennent.

Quelles sont les initiatives prises pour résoudre la crise ?

Depuis le début de la campagne, il y a des tentatives de recherche de solutions. L’UNPCB a tenté de concilier les parties en expliquant aux producteurs la situation. La SOFITEX a effectué plusieurs missions. Le gouvernement, le haut-commissaire, les préfets, les maires ont été impliqués pour trouver une solution. Même le ministre de l’Agriculture, les députés de la province, les cadres de la région comme le général Honoré Nabéré Traoré, se sont impliqués mais ils n’ont pas compris. Jusque-là, on a continué à leur expliquer afin qu’ils comprennent. Nous avons toujours espoir que les choses finiront par s’arranger. Ici à Kourouma, le vieil El Hadj Oumarou Barro, qui était devant les choses, dit aujourd’hui que la crise était pour une année. Et l’année est passée et il estime que les producteurs doivent exprimer leurs besoins pour les remettre à la SOFITEX afin qu’on puisse lancer la commande des intrants. En matière de commande des intrants, il y a un processus. On fait d’abord l’expression des besoins. Il faut ensuite analyser les besoins exprimés, les valider, lancer les commandes. Tout cela prend du temps. Il a dit qu’il y a des négociations. Aujourd’hui, les populations demandent à ce qu’on augmente le prix du coton à 500 F CFA le kilogramme et qu’on baisse le prix du sac d’engrais à 10 000 F CFA. C’est une revendication, mais je trouve qu’elle est difficile à accorder. Dans la sous-région, aucun pays n’a pu fixer le prix du coton à 500 F CFA.
Propos recueillis par IS


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