HomeA la uneDAOUDA AZOUPIOU, MINISTRE DES SPORTS ET DES LOISIRS « On dit qu’on est budgétivore mais quand vous regardez ce que le sport apporte à notre pays, c’est énorme »

DAOUDA AZOUPIOU, MINISTRE DES SPORTS ET DES LOISIRS « On dit qu’on est budgétivore mais quand vous regardez ce que le sport apporte à notre pays, c’est énorme »


Daouda Azoupiou est l’actuel ministre des Sports et des loisirs. C’est lui qui préside désormais aux destinées du département des Sports et loisirs en remplacement de Taïrou Bangré, appelé à d’autres fonctions. Nous sommes allé à sa rencontre et nous avons échangé avec lui sur plusieurs sujets. Il s’agit notamment de ses priorités au niveau du ministère des Sports et des loisirs, de la suppression de la bourse accordée aux clubs de D1 et D2 et de bien d’autres choses. Lisez plutôt.

 

« Le Pays » : Après votre tournée générale dans les régions, quelle analyse pouvez-vous faire ?

 

Daouda Azoupiou : Après ma prise de charges au niveau du ministère des Sports et des loisirs, j’ai entrepris d’aller dans les différentes régions, à la rencontre de mes collaborateurs. Cela m’a permis d’échanger avec eux sur leurs préoccupations. Cela m’a également permis de partager avec eux la vision de Son Excellence M. Roch Marc Christian Kaboré, le président du Faso. Cela m’a aussi donné l’occasion de visiter les infrastructures dans ces régions et aujourd’hui, j’ai une idée de l’état de ces infrastructures. Alors, toutes ces rencontres m’ont permis véritablement de m’imprégner des réalités que vivent mes collaborateurs, mais également de ce dont on dispose comme infrastructures dans les différentes régions. A mon retour à Ouagadougou, je n’ai pas manqué de rencontrer les différentes fédérations pour échanger sur leurs préoccupations, sur la politique nationale des sports et loisirs qui est en vigueur depuis l’année dernière, pour voir ensemble quelle est la dynamique que nous devons engager pour l’atteinte des résultats.

Comment votre nomination a-t-elle été accueillie par le Nahouri d’autant plus que cela fait plus de 22 ans qu’un fils de la région n’avait pas été nommé à un poste ministériel ?

 

Les populations l’ont dit ; cela fait 22 ans qu’un fils de la province n’avait pas été nommé au sein du gouvernement, après les ministres Oualla Koutiébou et Souleymane Zibaré. J’avoue que ma nomination a été bien accueillie. Moi-même, j’ai été véritablement très surpris lorsque je suis retourné voir mes parents pour me présenter à eux et prendre leurs bénédictions. Ça m’a fait chaud au cœur de voir toute cette population dans toutes les cinq communes de la province, sortir massivement me rencontrer. Sortir pour m’accueillir et participer de bout en bout aux activités que nous avons menées durant ce séjour. J’ai ressenti une très grande joie et une grande considération de cette population à mon endroit. Je le dis en ce sens que ce n’est pas parce qu’on a nommé un fils de la région que forcément les gens doivent sortir. Il y a aussi le fait que ce fils-là doit avoir de l’attachement envers les populations. Le fait d’aller à la rencontre de cette population a été considéré comme un retour d’ascenseur. De ce point de vue, elles ont exprimé leur joie et leurs remerciements aux plus hautes autorités de ce pays, qui ont porté leur choix sur un de leur fils.

« L’Etat ne peut pas satisfaire tous nos besoins alors que nous avons besoin suffisamment d’argent »

 

Vous venez d’arriver, quelles sont vos priorités ?

 

Après toutes les rencontres que j’ai eues avec mes collaborateurs et les différents partenaires, j’ai pensé qu’il fallait mettre l’accent sur deux choses. La première, c’est un séminaire qui va nous permettre de capitaliser l’ensemble des échanges que nous avons eus, mais également d’échanger en profondeur pour l’appropriation de la politique nationale des sports et des loisirs qui est en vigueur. Vous n’êtes pas sans savoir que le ministère a entrepris d’élaborer un certain nombre de textes juridiques qui vont permettre d’encadrer désormais tout ce qui concerne les activités.  Mais également, il y a d’autres concepts que nous voulons mettre en œuvre et pour lesquels il faut échanger avec tous les acteurs. Il s’agira de voir comment nous allons pouvoir mobiliser des ressources, parce que vous savez très bien que le budget de l’Etat ne peut pas satisfaire tous nos besoins alors que nous avons besoin suffisamment d’argent pour pouvoir développer les activités au niveau du ministère. Alors, il faut ouvrir d’autres voies. Aller vers d’autres sources de financement pour pouvoir mobiliser des ressources. Dans ce sens, nous voulons, à travers ces concepts, toucher pratiquement toutes les sensibilités, toucher toutes les sources qui peuvent apporter quelque chose à notre ministère. De ce point de vue, nous avons pensé que le séminaire sera l’occasion d’en discuter. L’autre priorité, c’est la relève.  C’est un concept que nous avons élaboré au niveau du ministère pour faire des treize régions du Burkina Faso, des pôles de croissance sportifs et de loisirs de manière à faire de ces régions, des centres de formation des jeunes. Ces centres de formation s’intéresseront aux petites catégories. Cela veut dire que nous allons essayer de voir au niveau du ministère, comment renforcer les régions en ressources humaines, ensuite voir ce que nous pouvons apporter aux régions en termes d’équipements et d’appuis institutionnels. Il s’agit ensuite, de permettre à ces régions d’organiser des renforcements des capacités sur la base de ce qui existe comme initiatives dans ces régions ; c est-à-dire l’OSEP, l’USSU-BF et d’autres initiatives telles que la coupe du président de l’Assemblée nationale, les jeux de l’espoir, les coupes des maires et des   gouverneurs. Mais nous voulons surtout communiquer avec toutes ces entités, pour inviter les uns et les autres à aller surtout vers les petites catégories. Les petites catégories parce que nous voulons faire un travail de détection, un travail de regroupement, d’encadrement, de suivi pour que dans les treize régions du Burkina Faso, on puisse véritablement développer des talents. Et cela dans toutes les disciplines : football, handball, basket-ball, rugby et autres. Mais tout dépendra des activités qui seront développées dans les régions et que nous devons accompagner.  Ça c’est dans un premier temps. De deux, après la troisième année, nous prévoyons de spécialiser les régions. C’est-à-dire que nous essayerons de voir si dans la région X, c’est le football qui émerge, dans la région Z, le volley-ball, le cyclisme ou une autre discipline sportive. Cela nous permettra de redéployer un peu notre personnel qui est formé sur option. Parce que vous savez que les enseignants d’EPS, les professeurs et les inspecteurs sont tous formés sur la base d’une option : option football, option cyclisme, option lutte traditionnelle, etc.  En redéployant ce personnel selon les différents bassins que nous allons spécialiser, ils vont pouvoir donner le meilleur d’eux- mêmes pour que les élites qu’on aura recensées, détectées, regroupées, puissent bénéficier d’un encadrement de qualité afin de nous permettre d’avoir de grands champions. L’objectif à terme, c’est de pouvoir créer des super zones dans les treize régions. Comme cela, quand on va détecter les vrais talents, nous allons les envoyer dans les super zones comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso où nous allons créer des centres de formation d’élite, pour permettre à ces talents d’éclore davantage  pour pouvoir s’ouvrir les portes d’une carrière internationale. Dans la continuité, nous allons, à travers nos textes juridiques, faciliter la transformation de nos clubs en sociétés de sport. Parce vous savez qu’aujourd’hui, ils fonctionnent comme des associations. Lorsqu’on parle d’associations, il y a des limites objectives quant au financement, à l’engagement ou au dévouement des uns et des autres. De ce point de vue, en transformant les clubs en sociétés, c’est une ouverture vers le privé, pour permettre à nos opérateurs économiques de pouvoir s’intéresser et de savoir qu’on peut également faire du business au niveau du sport. Ils seront encouragés dans la mesure où il y a un vivier qui est créé dans pratiquement chaque région d’où ils pourront faire appel pour alimenter leur société. Je pense que d’ici un an voire deux, ce sont des enfants qui vont véritablement démontrer leurs talents. C’est, en tout cas, la vision que nous avons aujourd’hui. Nous voulons des champions. Comme le président du Faso l’a si bien dit, ce sont les élites dans les différentes disciplines qui sont les meilleurs ambassadeurs de notre pays. Quand vous prenez l’exemple de Bertrand Traoré, à travers lui, c’est le monde entier qui découvre le Burkina Faso. C’est une fierté de le voir jouer chaque fois. Le rayonnement du pays est assuré à travers ses prestations, et c’est une bonne chose. Nous voulons multiplier par 10, 20, voire 100 le nombre de joueurs de la trempe de Bertrand Traoré.

Certaines informations font état de la suppression de la bourse accordée aux équipes du championnat national de football de 1ere et 2e division. Confirmez-vous cette information ?

 

J’ai eu l’occasion de le dire. Je ne confirme pas. Nous avons engagé une dynamique qui est de nature à pouvoir soutenir, aider les fédérations, mais également à pouvoir soutenir les praticiens. C’est-à-dire ceux-là qui sont sur le terrain et qui se battent nuit et jour pour que le Burkina Faso puisse engranger des résultats. Si on peut donner mieux, on va le faire. Dans le cas contraire, on ne va pas supprimer ce qui existe déjà. Donc, dans ce sens-là, je voudrais rassurer les uns et les autres que pour ce qui est de cette bourse, elle ne sera pas supprimée.

 

« Il nous appartient d’être beaucoup plus vigilants pour empêcher que de tels désagréments ne puissent intervenir dans l’exécution de nos marchés »

 

A peine inaugurée, certaines infrastructures sportives comme celles de Bobo et de Kaya, sont parties en lambeaux. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?

 

Je voudrais rectifier pour dire que les infrastructures ne sont pas parties en lambeaux. Pour ce qui concerne le Stade omnisport de Yégueré que nous avons inauguré, effectivement, le lendemain, il y a eu un panneau qui a cédé sous le poids d’un jeune athlète.  Mais on ne peut pas remettre en cause un investissement d’à peu près 190 millions de F CFA,  pour un seul panneau qui a cédé. Je crois que n’est pas normal. Cela dit, nous avons regretté cela et nous avons envoyé nos services investiguer afin de savoir ce qui n’a pas marché et ce qu’il y a lieu de faire dorénavant. Il nous est revenu par la suite qu’il y a eu des insuffisances dans la mise en œuvre du plan d’exécution, depuis les études jusqu’au niveau du contrôle, etc. De ce point de vue, et comme nous le disions tantôt, vous savez très bien que pour ce qui concerne les marchés publics, c’est la « moins-disance ». Les gens viennent ; généralement ils cassent les prix, on leur donne les marchés, et puis, pour les exécuter, cela pose problème. Là encore, pour ce qui est du Plateau omnisport, il se trouve que les poteaux n’ont pas été faits avec du matériel industriel, parce que cela exige un coût que nous ne pouvons pas supporter. Les échantillons qui ont été présentés ont été faits ici. Mais néanmoins, nous avons situé les responsabilités. Toutes les équipes que nous avons envoyées sur le terrain, ont   rencontré les entreprises, les bureaux de contrôle, etc. Nous les avons également convoquées au ministère pour discuter. A l’issue de ces échanges, nous nous sommes accordés sur le fait qu’il fallait reprendre les travaux à ce niveau. Nous leur avons également dit que désormais, nous serons regardants d’abord sur tout ce qui est TDR pour les marchés, mais également pour les offres techniques, pour nous rassurer que tout ce qui est proposé, c’est ce qui va être mis dans l’exécution du marché. De ce point de vue, je pense que pour Yégueré, c’est ce qui est fait. Les corrections ont été réalisées.  A présent, le terrain est utilisé et ça se passe bien. Pour ce qui est de Gaoua, là aussi, on nous a interpellés parce qu’il y a eu une grande pluie qui est tombée pendant le mois de février. Personne ne s’attendait à une pluie d’une telle envergure. Autour de 99 millimètres, c’est quand même rare une telle hauteur d’eau de pluie en février. Malheureusement, le chantier qui est en cours d’exécution a subi les caprices de la météo. L’eau a stagné sur la pelouse. Là aussi, nous avons envoyé des équipes sur le terrain pour apprécier ce que les uns et les autres ont appelé des dégâts. Mais avant qu’elles n’arrivent, l’eau s’était déjà évaporée. Néanmoins, si l’eau a stagné, c’est qu’il y a un problème. L’entreprise nous a rassurés qu’à ce niveau, il est possible de faire des drainages pour que l’eau des pluies puisse circuler normalement pour libérer la plateforme. Elle s’est engagée à travers un avenant qui lui a été accordé pour que les travaux de drainage, mais également la piste d’athlétisme puissent être réalisés, parce que là aussi, elle va conforter les alentours de la plateforme. Cela dit, il faut reconnaître que les études ont été insuffisantes au départ parce qu’on n’avait pas prévu effectivement la composante drainage. A ce niveau également, nous avons situé les responsabilités. Donc, prochainement, il nous appartient d’être beaucoup plus vigilants pour empêcher que de tels désagréments ne puissent intervenir dans l’exécution de nos marchés.

 

Ne pensez-vous pas qu’il y a lieu de faire un audit afin de situer toutes les responsabilités ?

 

Je pense que d’une certaine manière, l’audit a été déjà fait puisqu’à la rencontre avec les différentes structures qui sont impliquées dans la mise en œuvre du projet, notamment les bureaux d’études, les bureaux de contrôle et les entreprises, on a déjà situé d’une certaine manière les responsabilités et les gens ont reconnu leurs insuffisances et se sont mis au travail pour les corriger. A partir de ce moment-là, il n’est pas nécessaire de commettre un audit.  C’est pour arriver à quoi ? Puisque les responsabilités ont été situées. Il y a des garanties qui sont là, pour lesquelles s’ils ne reprennent pas les travaux, ils seront passibles de sanctions. Donc, je pense que ce problème est réglé. Maintenant, il nous appartient d’être vigilants comme je l’ai dit tantôt, pour les chantiers à venir.

Quel est le budget alloué au ministère des Sports et des loisirs ?

 

Le budget du ministère des Sports et des loisirs, au titre de 2018, est d’un peu plus de 9 milliards de FCFA. Ce budget prend en compte le fonctionnement du ministère, c’est-à-dire les salaires, les infrastructures, etc.  Tout ce que vous voyez comme infrastructures sportives, y compris les infrastructures du 11 décembre, mais également tout ce que vous voyez comme subvention au niveau des fédérations et prise en charge des compétitions à l’international. Mais je voudrais vous dire que ce budget est en deçà de nos attentes, car nous avons besoin de plus d’argent pour pouvoir développer nos activités. Mais d’une certaine manière, on comprend également les contraintes budgétaires de l’Etat, parce que tout est prioritaire dans notre pays. Cela dit, nous disons que le ministère des Sports et des loisirs mérite mieux pour pouvoir conduire les activités par rapport aux objectifs à lui assignés.

« Toutes les fédérations qui ont déposé leurs programmes d’activités ont été accompagnées »

 

Certains estiment que le MSL est un ministère budgétivore. Quelle est votre réaction ?

 

C’est vrai, les activités sportives exigent beaucoup d’argent. C’est une réalité, mais ce qu’on met à notre disposition ne couvre pas nos besoins. Toutefois, nous voulons que les gens sachent que s’il est demandé au ministère, à l’horizon 2020, de contribuer à hauteur de 10 pour cent à l’amélioration de notre économie nationale, cela veut dire déjà que le sport et les loisirs contribuent peut-être en déça des 10 pour cent qu’il faut améliorer.  On dit qu’on est budgétivore, mais quand vous regardez aujourd’hui ce que le sport apporte à notre pays, d’une manière directe ou indirecte, c’est énorme.Les industries de sport sont là. Même si elles ne sont pas suffisamment développées, elles contribuent à notre économie. Parce que celles qui existent déjà payent des impôts, des taxes, emploient des Burkinabè. L’autre réalité est que nos champions qui sont hors de nos frontières, et qui évoluent dans des clubs professionnels, font des investissements dans notre pays. Je prends l’exemple de Rahim Ouédraogo qui a créé la société de transport RAHIMO. On peut mesurer l’apport de sa société, en termes de nombre d’employés, d’impôts qu’il paye, le centre de formation qu’il a ouvert à l’Ouest du pays, etc. C’est très important. Quand vous regardez individuellement tous ces joueurs qui sont hors de notre pays, mais qui investissent et construisent, c’est aussi important. Ils apportent beaucoup à notre économie et nous pensons que c’est quelque chose qu’il faut encourager. C’est, du reste, dans ce sens-là que nous voulons aller au développement des industries du sport pour permettre davantage au sport et aux loisirs d’apporter mieux à notre pays. Et nous pensons que cela est possible.

Quelle est la part allouée à chacune des disciplines sportives ?

 

Sachez que chaque année, en fonction de l’allocation budgétaire, chaque discipline reçoit une subvention qui fait l’objet d’un arbitrage avant la donation aux fédérations. Ça veut dire que la répartition n’est pas systématique, suivant un principe que chaque fédération a droit à tant de francs. Il faut aussi savoir que même ce qu’on nous alloue au niveau du budget de l’Etat, n’est pas fixe ; ça varie. Par exemple, cette année, il y a eu des régulations budgétaires. Dans ce cas, la part allouée aux fédérations baisse en fonction de ces régulations. De ce point de vue, on ne peut pas dire, voilà comment on répartit l’argent des fédérations. Encore que chaque fédération doit mériter ce qu’elle obtient, en adossant sa requête de subvention à un programme d’activités. Ce sont ces activités que le ministère finance. Ce ne sont pas les fédérations. Vous devez justifier d’abord ce qu’on vous a donné l’année précédente, ensuite déposer un programme d’activités pour que nous puissions regarder ce que vous avez mis dans ce programme  et qui mérite d’être financé. L’arbitrage tient compte de cela, pour soit augmenter l’enveloppe, soit la diminuer. Si vous ne présentez pas d’activités, évidemment, vous n’aurez rien parce qu’on ne donne pas l’argent pour rien.

 

Ne pensez-vous pas qu’il y a lieu de communiquer autour de la question ?

 

Justement, les rencontres que nous avons eues avec les fédérations participent de cette communication. Nous avons dit à l’ensemble des fédérations qu’elles ont le même mérite au niveau du ministère pour ce qui est de l’attention que nous leur accordons. Nous les avons invitées à déposer leur programme d’activités pour que nous puissions les analyser. Toutes les fédérations qui ont déposé leurs programmes d’activités, ont été accompagnées. C’est dans ce sens que nous avons accompagné la fédération de karaté qui a organisé le championnat d’Afrique. Nous avons accompagné également la fédération de cyclisme qui est en train de faire le tour de l’Afrique à travers des compétitions. C’est le cas aussi de la pétanque dont les pratiquants étaient en Côte d’Ivoire dernièrement, la fédération de lutte qui a organisé son championnat. C’est pour dire que nous nous préoccupons de l’ensemble des fédérations, à travers la mise en œuvre de leur programme d’activités. Il n’y a pas de choix que nous faisons.

Nous sommes presqu’au terme de notre entretien. Avez-vous un commentaire à faire ?

 

Ce que je veux dire, c’est que le séminaire que nous allons organiser très bientôt, les 18, 19 et 20 juin, c’est véritablement une occasion qui va réunir non seulement l’ensemble des praticiens, mais également l’ensemble de ceux qui gouvernent. Je veux parler des fédérations et autres. Les anciennes gloires et les anciens cadres qui sont passés par là et qui ont encore de l’expérience, seront tous conviés à cette rencontre. Nous allons faire appel à des experts nationaux et internationaux, pour venir nous entretenir sur des thématiques qui sont d’actualité. Ce qui va nous permettre d’évoluer très rapidement pour ce qui est de la mise en place de notre politique nationale des sports et des loisirs. Nous voulons développer la pratique du sport et des loisirs en ciblant les catégories jeunes par l’organisation de championnats crédibles, parce que les écoles de formation vont nous permettre d’alimenter désormais les sociétés sportives qu’on va mettre en place. Des sociétés, justement qui vont alimenter nos sélections nationales afin d’avoir des athlètes dignes de ce nom, qui pourront représenter valablement notre pays lorsqu’il sera question de championnat au niveau africain, voire mondial. Nous comptons, pour cela, lancer très bientôt un concept qui va s’intituler « J’aime mon pays, je soutiens les Etalons ». A ce propos, nous avons eu l’occasion de discuter avec des athlètes en France lorsque nous y étions le mois dernier, pour leur demander de porter ce projet. Nous avons parlé avec les footballeurs Bertrand Traoré et Charles Kaboré. Nous nous sommes également entretenus avec Leaticia Bambara, Hugues Zango et autres qui ont tous adhéré au projet. Ici, au Burkina Faso, nous essayons de discuter avec l’ensemble des parties prenantes. Nous comptons également développer ce projet au niveau du gouvernement, de l’Assemblée nationale, dans nos différentes ambassades ainsi qu’au niveau de notre diaspora afin qu’ils s’approprient ce projet et nous accompagnent. Nos opérateurs économiques ne seront pas en reste puisque nous comptons les approcher pour leur faire part de notre ambition afin de bénéficier aussi de leur accompagnement.  Nous voulons le faire parce que de nos jours, développer le sport et les loisirs demande de l’argent. Tout le monde sait que le budget de l’Etat, comme je l’ai dit, ne peut pas, même si on le veut bien, financer suffisamment notre département. C’est donc un appel que je lance à l’ensemble des Burkinabè, pour qu’ils sachent que nous sommes optimistes, ambitieux. Nous avons un programme de relève qui va permettre à terme de donner du tonus à notre sport, pour que, véritablement, nous puissions faire rayonner notre pays hors de nos frontières.

Entretien réalisé par Seydou TRAORE

 

Qui est Daouda Azoupiou et quel est son parcours sportif ?

 « Je m’appelle Daouda Azoupiou, je suis Inspecteur de l’enseignement du premier degré. Pour ce qui est de mon parcours sportif, je dois dire que depuis le niveau scolaire, j’ai participé aux activités de l’OSEP dont je suis un pur produit. Par la suite, au niveau du secondaire, j’ai participé également aux activités de l’USSU-BF dans pratiquement plusieurs sports. Plus tard, lorsque j’ai débuté ma carrière professionnelle dans le Boulkiemdé, j’ai évolué dans le club de l’UPS sport de Koudougou.  Quand j’ai arrêté le football, je fus dirigeant sous la Révolution en tant que délégué au sport du pouvoir révolutionnaire provincial du Boulkiemdé. Lorsque j’ai quitté le Boulkiemdé pour me rendre dans la région du Centre-Sud, à Po précisément, je fus président de la ligue du Nazinon pendant cinq ans. Cette évolution graduelle m’a conduit   à la fédération où j’ai été élu membre fédéral, de 1997 à 2002, comme deuxième secrétaire général à la presse et à la communication.  A partir de 2000 jusqu’en 2002, je fus président de ligues régionales. Enfin, je souligne que j’ai pratiqué d’autres sports comme le Viet vo Dao à Koudougou où j’ai été un disciple du club qui avait été mis en place par Me Harouna Sawadogo. Et puis, j’ai été également dans ce sens membre du comité d’organisation de la CAN en 1998 que le Burkina Faso a abritée ».

Propos recueillis par Seydou TRAORE

 


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