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DECES DE GAID SALAH


Même mort, il doit être l’homme le plus heureux. Car, tout ou presque a été accompli pour le général algérien, Ahmed Gaïd Salah. Non seulement il a réussi, envers et contre tous, à organiser une élection présidentielle dans un contexte sociopolitique très tendu, mais il a aussi réussi à imposer son homme-lige à la tête de l’Etat algérien, en la personne d’Abdelmadjid Tebboune dont l’investiture est intervenue quatre jours avant sa mort. Le désormais ex-chef d’Etat-major du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, faut-il le rappeler, était connu pour être un homme au caractère bien trempé. Très susceptible, il ne supportait pas la contradiction si bien qu’il était très craint de son entourage. C’est d’ailleurs lui qui avait pesé de tout son poids pour que, même grabataire, Bouteflika brigue un quatrième mandat. Mieux, il s’était prononcé en faveur d’un cinquième mandat de son ex-mentor, avant de se raviser plus tard face à la contestation qui prenait de l’ampleur. C’est dire si c’est un homme bien connu du sérail algérien en raison du rôle de premier plan qu’il jouait, qui vient ainsi de tirer sa révérence à l’âge de 79 ans. Tout est parti, dit-on, d’un malaise cardiaque. Conduit d’urgence à l’hôpital militaire de Aïn Naadja, le natif de Aïn Yagont n’a pas survécu. Il a rendu l’âme, hier, 23 décembre 2019, laissant derrière lui un pays profondément déchiré.

 

C’est une page de l’histoire algérienne qui se tourne

 

Alors, quelles peuvent en être les conséquences ? La contestation va-t-elle finalement retomber ? Le président Tebboune, élu dans les conditions que l’on sait, pourra-t-il gouverner en l’absence de ce général de poigne dont on dit qu’il était parfois capable de « colères homériques » pour mettre tout le monde au pas ? Autant de questions que l’on peut se poser mais auxquelles il est encore difficile d’apporter des éléments de réponses. En tout cas, une chose est certaine : avec le décès de Gaïd Salah, c’est une page de l’histoire algérienne qui se tourne. Reste maintenant à savoir si le général major Saïd Chengriha, par ailleurs commandant des forces terrestres, qui a été désigné pour diriger l’Intérieur, aura le courage et le charisme dont faisait montre son prédécesseur qui ne reculait  devant rien pour régenter l’Algérie. Et ce n’est pas le Hirak qui dira le contraire ; lui qui n’a eu de cesse de ruer dans les brancards sans avoir réussi à faire plier le défunt général. Il en est de même des caciques de l’ancien régime contre lesquels il a engagé une guerre sans merci pour faits de corruption et d’abus de pouvoir si fait qu’à ce jour,  ils sont nombreux qui croupissent en prison. Cela dit, s’il y a des gens qui ne manqueront pas de manifester in petto un soulagement après la disparition subite de Gaïd Salah, c’est bien Boutef et son frère qui voyaient désormais en l’homme, un traître.

B.O


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