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DECES DE GUY BRICE PARFAIT KOLELAS


Annoncé quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le décès de Guy-Brice Parfait Kolélas, constitue un coup dur pour l’opposition congolaise qui est vent debout contre la dictature de Denis Sassou Nguesso. On se rappelle que même à l’article de la mort, l’homme continuait de se battre pour l’alternance, puisqu’il n’avait pas hésité à appeler ses compatriotes à aller voter pour le changement. C’est dire si sa disparition brutale laisse un grand vide. Cela est d’autant plus vrai qu’il se présentait comme le principal challenger de Denis Sassou Nguesso à la dernière présidentielle.  Et sans être cynique, l’on pourrait dire que la mort de Kolélas n’émeut pas outre mesure le satrape de Brazzaville.   Peut-être  se frotte-t-il même les mains en silence. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que la maladie à coronavirus aura volé au secours du roi Sassou en mettant fin aux ambitions politiques et en stoppant net le combat de son plus farouche adversaire. Sassou peut dire merci au Covid-19 pour l’avoir débarrassé de celui qui était devenu le principal poil à gratter de son régime. En emportant Kolélas, dans l’avion médicalisé qui le conduisait en France,  le Covid-19 douche les espoirs de nombreux Congolais qui voyaient en cet économiste, le successeur, pour ne pas dire, le tombeur potentiel de Sassou. On le sait, Guy-Brice Parfait Kolélas n’était pas n’importe qui. Il  était arrivé deuxième à la présidentielle de 2016. Malgré sa ténacité, Guy-Brice Parfait Kolélas s’en est allé sans parvenir à réaliser son plus grand rêve : celui de devenir président de la République du Congo. Et il n’est pas le seul opposant à être victime d’un tel sort. L’opposant malien, Soumaïla Cissé, a été aussi emporté par le Covid-19, au moment où les nuages qui obscurcissaient son accession au firmament, semblaient se dissiper.

 

On se demande comment l’opposition congolaise va organiser la résistance citoyenne

 

Cela dit, le Covid-19 n’a pas terrassé que des opposants sur le continent noir. Des dirigeants tels que John Magufuli de la Tanzanie et Pierre Nkurunziza du Burundi, en ont aussi été victimes. Autant dire que ce mal qui s’est répandu à travers la planète, aura contribué à tourner quelques pages du livre de la satrapie africaine, mais aussi à renvoyer aux calendes africaines, l’alternance chez certains. Du reste, on se demande comment l’opposition congolaise qui crie déjà à la fraude, va organiser la résistance citoyenne face à Sassou qui dirige son pays d’une main de fer depuis plus de trois décennies. Ce d’autant qu’elle vient de perdre l’un de ses grands leaders. Orpheline de l’un de ses intrépides combattants de l’alternance, que fera à présent l’opposition dans un pays où tout est verrouillé ? Sa bataille pour le changement continue-t-elle à s’apparenter à un combat contre des moulins à vent ? Pourvu qu’elle ne baisse pas les bras face à l’addiction de Sassou au pouvoir, qui devrait avoir déjà préparé « ses » résultats pour les faire avaliser  par des institutions à son  solde ! Vivement que l’Opposition ne courbe pas l’échine pour la mémoire de Koléas tombé les armes de l’alternance, à la main.

 

Dabadi ZOUMBARA

 


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