DELIVRANCE DE TITRES DE TRANSPORT A LA DGTTM:Les usagers se plaignent toujours, le DG se défend
Le mardi 27 août 2019, notre reporter est retourné à la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), en vue de découvrir les nouvelles réalités après la visite du ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Vincent Dabilgou, le 20 août dernier. Cette visite du ministre avait pour objectif de découvrir la chaîne d’établissement des titres de transport d’une part, et s’imprégner des conditions de délivrance des titres et y apporter des solutions, d’autre part. Une semaine après cette visite effectuée au pas de course à la DGTTM où beaucoup de griefs contre la direction générale ont été exposés, voici le constat !
Ce mardi matin à la DGTTM, notre constat, une semaine après la visite du ministre Vincent Dabilgou, nous amène d’abord aux guichets de payement de la quittance. Quatre guichets sont ouverts pour recevoir les usagers pour la quittance des titres de transport, à savoir le permis de conduire et la carte grise. Ils sont nombreux les usagers qui pensent que depuis le départ du ministre, les choses ont évolué parce que les guichets s’ouvrent à 7h 30mn, se referment à 12h 30mn comme prévu et autour de 15h.
Alors qu’auparavant, les guichets s’ouvraient à 8h voire 9h et se refermaient plus tôt que prévu aux horaires de la journée continue. Sur la difficulté concernant le nombre de guichets disponibles pour le paiement des quittances, quatre guichets sont ouverts alors que deux auparavant étaient fonctionnels selon les usagers et cela « a permis de véritablement changer quelque chose dans notre quotidien : nous éviter certaines altercations dans les rangs et nous faciliter un tant soit peu le payement de la quittance », à en croire Ibrahim Ouédraogo. Et certains usagers de suggérer d’augmenter encore plus le nombre de guichets ou de procéder très rapidement à la déconcentration des lieux de délivrance des titres de transport pour faciliter une meilleure prise en charge des demandes et la célérité dans le traitement des dossiers.
Plus de 800 personnes frappent à leur porte chaque jour pour tous les titres confondus
De ce lieu, toujours occupé en grand nombre par les usagers, nous nous rendons à l’espace réservé au dépôt des dossiers complets pour l’établissement de la carte grise. En ces lieux, le constat est le suivant : au guichet réservé à la carte grise des motos, les choses avancent toujours bien, aux dires des personnes que nous avons trouvées à ce guichet ouvert pour ce service. Mais pour le guichet ouvert pour la carte grise des véhicules, là se trouve véritablement le hic. Pour les visiteurs, c’est toujours la même difficulté depuis le départ du ministre, car environ 60 dossiers sont réceptionnés alors que selon la direction générale, plus de 800 personnes frappent à leur porte chaque jour pour tous les titres confondus. S’il y a une situation que décrivent de façon ferme les usagers et surtout les démarcheurs, c’est le fait qu’il faut attendre plus de 21 jours voire 1 mois pour avoir, au bout de la procédure, sa carte grise même après la visite du ministre.
Nous avons vu des récépissés de dépôt dont la date de retrait est fixée dans 21 jours. Selon les usagers, l’ancien système leur permettait non seulement d’obtenir leur carte grise en 15 jours, mais aussi d’obtenir un récépissé provisoire avec lequel ils pouvaient faire produire la plaque d’immatriculation et cela permettait d’éviter les tracasseries policières. Mais aujourd’hui, après le dépôt des dossiers, un récépissé est délivré mais la difficulté est que les agents de police ne veulent pas en entendre parler. Ce qui, pour eux, n’est pas fait pour améliorer les affaires dans un contexte où l’on parle de développement économique. « Nous pensons que cette nouvelle mesure a été faite sans associer tous les acteurs. La communication est mauvaise, car aucune fiche n’est vendue par un démarcheur. C’est quand nous payons la quittance qu’on y associe les fiches à remplir », a fait entendre Djibril Ouédraogo. Et d’ajouter : « Ils n’étaient pas prêts avant de lancer l’opération ».
« Cette trouvaille, en réalité, irrite ceux qui veulent continuer dans la fraude »
Après notre visite des espaces dédiés à la chaîne de production de ces titres de transport, nous avons été reçu par le directeur général, le colonel Mamadou Boukouma. Pour lui, depuis le départ du ministre Dabilgou, les lignes ont bougé. Selon notre interlocuteur, les agents ont été mis devant leurs responsabilités. Et il ajoute : « Nous avons commis une observation pour voir les agents qui travaillent bien en vue de nous aider à atteindre un nombre optimal de traitement de dossiers ». Avant de dire : « J’ai attiré l’attention des agents ainsi que les chefs de service sur la question de la célérité dans le traitement des dossiers », a-t- il dit. Et d’inviter les agents à une utilisation parcimonieuse des téléphones portables, ce qui, selon lui, peut souvent ralentir le travail. Le colonel Boukouma va plus loin en affirmant que des inspecteurs généraux des services des transports sont dans les guichets pour s’assurer aussi de l’effectivité du travail.
Toujours selon lui, toutes ces difficultés dans la chaîne de traitement, sont liées au fait que pour le moment, l’entreprise choisie dans le cadre du partenariat public-privé n’a pas encore mis en branle les missions à elle confiées dans le cadre de ce contrat.
Pour le cas spécifique de la lenteur au niveau du guichet de dépôt des dossiers des cartes grises de véhicules, le directeur général de la DGTTM explique cela par la mesure de précaution, car au niveau des véhicules, il y a souvent de faux documents de douanes. Et sa structure, pour ne pas endosser les conséquences d’une mésaventure, veut s’assurer de l’authenticité du document de douanes avant de délivrer quoi que ce soit. Et de préciser qu’ils ont commis une étude pour l’interconnexion entre la DGTTM, les services de douanes et le Centre de contrôle de véhicules automobiles (CCVA) pour faciliter le traitement des dossiers, car pour lui, le problème majeur réside dans la chaîne de traitement qui est lente. Sinon, la machine peut produire plus de 400 cartes grises par heure.
S’il y a une chose sur laquelle les acteurs s’accordent, c’est bien sûr la qualité et la fiabilité des nouveaux titres de transport. Et pour le DG, toutes ces critiques à l’endroit de la DGTTM de la part de certains usagers, sont liées au fait qu’« aujourd’hui, il est difficile qu’une intervention quelconque fasse produire un titre de transport. Cette trouvaille, en réalité, irrite ceux qui veulent continuer dans la fraude ».
Boureima KINDO