HomeA la uneDEMISSION DE CHRISTIANE TAUBIRA EN FRANCE : Une comédie, vu d’Afrique !

DEMISSION DE CHRISTIANE TAUBIRA EN FRANCE : Une comédie, vu d’Afrique !


 

Jusqu’au bout de la cohérence ! C’est le moins que l’on puisse dire de la démission, hier, 27 janvier 2016, de la ministre française de la Justice, garde des sceaux, Christiane Taubira. Finie donc la cacophonie qui, depuis les attentats du 13 novembre dernier, caractérisait le gouvernement français. Car, pendant que le chef de l’Etat François Hollande et son Premier ministre se disaient favorables à la déchéance de nationalité des binationaux condamnés pour terrorisme, dame Taubira y opposait une farouche résistance. Pour elle, « l’efficacité d’une telle mesure est absolument dérisoire », si elle ne s’étend pas à tous les Français. De quoi susciter confusion et incompréhension quand on sait qu’au-delà de toutes considérations, l’action de tout membre d’un gouvernement doit s’inscrire dans la mise en œuvre du programme du chef de l’Etat. Donc, un ministre, pour paraphraser Jean-Pierre Chevènement, ça fait ce que veut le chef de l’Etat ou ça démissionne. Christiane Taubira, l’icône de la gauche, comme on l’appelle affectueusement, a donc préféré rendre le tablier que d’aller à l’encontre de ses propres valeurs et convictions. Elle refuse d’être un faire-valoir ou un béni-oui-oui qui approuve, sans broncher, la volonté du maître.

Sous nos tropiques, aucun ministre ne prendra le risque de s’opposer à un chef d’Etat

C’est tout à son honneur. Car par ce geste, elle rehausse même l’image de la femme présentée à tort ou à raison comme  un être bonasse. Vu d’Afrique, la démission de Taubira fait sourire plus d’un, quand on sait qu’être ministre procure beaucoup de privilèges et avantages au double plan social et économique. C’est ce qui explique que, sous nos tropiques, aucun ministre ne prendra le risque de s’opposer à une décision d’un chef d’Etat, sous peine de se voir non seulement éjecté du gouvernement mais aussi poursuivi pour crime de lèse-majesté. Dès lors, on comprend pourquoi, en Afrique, les désirs d’un chef d’Etat valent loi. Il suffit seulement que celui-ci éternue pour que ses “sujets” se mettent à ses bons soins. Les faits parlent d’eux-mêmes. De Ouagadougou à Kigali, en passant par Brazzaville et Kinshasa, jamais, on a entendu parler de la démission d’un ministre opposé à l’épidémie de modification constitutionnelle qui, pourtant, compromet toute alternance démocratique sur le continent. Ce ne sont donc pas les raisons pour démissionner qui manquent, mais ce sont plutôt les hommes et femmes qui ont le courage de le faire qui font défaut. Tous sont accrochés à leurs privilèges, quand ils ne souhaitent pas in petto que le chef de l’Etat reste encore pour longtemps au pouvoir pour qu’eux aussi, puissent protéger leurs arrières.  Mais dès lors que le rapport de forces change, ces mêmes ripoux sont les premiers à retourner leur veste, avec des litanies du genre : « on l’avait prévenu, mais il n’écoutait personne ». Politique du ventre,  quand tu nous tiens !

B.O


Comments
  • Christine taubira ouvre enfin et grands les yeux pour comprendre qu’elle n’a été qu’un dindon de la farce. Elle a fait tout le sale boulot qu’un français pur sang quelque soit son bord politique n’aurait oser au nom de la «Fille aînée de l’Église» (toute la culture française et sa réussite et dont le monde entier en profite également a été construite et élaborée au fil des ans grâce à ce concept). Mais c’est trop tard et cette démission nous laisse totalement indifférents. Elle aurait pu comprendre qu’elle a posé le geste fondateur de tout ce viendra par la suite.

    Je souhaite bonne chance à madame Taubira.

    28 janvier 2016
    • De quoi Madame se mêle en fait? Ou bien après les “élucus” du grand frère, la sœurette devait montrer qu’elle existe?

      29 janvier 2016
  • Vous avez raison Mr. Francis, vraiment de quoi je me mêle !

    30 janvier 2016

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