Démission du président sud-africain : Zuma comme Mugabe
Jacob Zuma s’est plié à la décision de son parti qui lui avait demandé avec insistance de renoncer ici et maintenant au pouvoir. Comme sur les traces du Zimbabwéen Robert Mugabe qui, poussé vers la sortie, a un tant soit peu fait dans la résistance avant de courber finalement l’échine sous les lazzis et les quolibets d’un peuple qui en avait gros sur le cœur, le président sud-africain a fini par rendre le tablier dans la soirée du mercredi 14 février 2018. C’est dire si les pressions de ces derniers jours ont fini par amener ce natif de Nkandla à lâcher prise. En effet, poussé dans les cordes par sa formation politique, cerné par des motions de défiance de l’opposition et avec la traque de ses appuis financiers comme la perquisition chez les Gupta à Johannesburg, Jacob Zuma pouvait-il encore résister envers et contre tous ? C’est donc un président vomi, visiblement éprouvé et en plein désamour avec son peuple, qui a mené son ultime combat, jusqu’en fin de matinée d’hier, pour une sortie de scène la plus honorable possible. Mais à quoi a-t-il servi de résister, quand on avait tout ou presque tout un peuple contre soi ? Pour le moins, c’est peu de dire que la question de la démission de Zuma avait commencé à cristalliser les passions et d’empoisonner la vie politique en Afrique du sud.
Maintenant son parti, l’ANC peut envisager l’avenir avec plus de sérénité, après avoir payé dans les urnes au prix fort les frasques répétées de son désormais ex-chef, en subissant une mémorable bérézina lors des élections municipales de 2016, dans des localités comme Johannesburg, Pretoria et Port Elisabeth jadis réputées être ses bastions inexpugnables. Par ailleurs, c’est le peuple sud-africain qui se voit ainsi débarrassé de son fantasque dirigeant qu’il traînait comme un boulet à son pied et qui l’aura conduit dans l’une des plus graves récessions économiques que le pays ait jamais connues.
Le Pays