HomeA la uneDES PREVENUS ET LEURS CONSEILS TOURNES EN DERISION SUR LES RESEAUX SOCIAUX : Il faut savoir raison garder

DES PREVENUS ET LEURS CONSEILS TOURNES EN DERISION SUR LES RESEAUX SOCIAUX : Il faut savoir raison garder


S’il y a une actualité qui, depuis quelque temps, tient en haleine les Burkinabè, c’est bien le procès de détournement de plusieurs milliards de F CFA au ministère de l’Action humanitaire. Presque chaque jour qui passe, chacun a les yeux rivés sur son poste téléviseur ou sa radio, pour suivre les déclarations des prévenus qui, les uns après les autres, défilent à la barre. Même moi Fou, je ne rate rien de ce qui se passe. Je suis très attentivement le déroulement du procès. Je ne reviendrai pas sur les faits de détournement en eux-mêmes, que tout le monde a décriés. Je vais juste m’intéresser à nous-mêmes qui suivons le procès et qui, parfois, donnons l’impression de vouloir nous substituer au tribunal dont je salue, au passage, le professionnalisme. Je ne soutiens personnellement aucun prévenu. Loin s’en faut ! Mais je ne suis pas d’accord avec l’attitude de certains d’entre nous. Je parle de ceux-là qui ont déjà condamné certains d’entre eux. C’est ce qui explique certains comportements irresponsables sur la toile. A ce propos, j’ai bien apprécié la sortie de l’avocat du REN-LAC soutenu par le parquet et le tribunal, qui a mis en garde contre certaines dérives. En fait, il s’agit de ceux-là qui, sur les  réseaux sociaux, tournent en dérision certains prévenus et leurs conseils. Le procédé tout trouvé consiste à prendre des séquences du procès où intervient un prévenu ou son conseil, et à les publier sur la toile, avec généralement des commentaires suggestifs. Voyez-vous ? Il faut que les uns et les autres sachent raison garder. Un prévenu bénéficie toujours de la présomption d’innocence, jusque sa culpabilité, s’il en est, soit reconnue par un tribunal.

 

Le bon sens n’est plus la chose la mieux partagée

 

Il suffit même de voir comment le procès se déroule pour comprendre que le tribunal lui-même, respecte les mis en cause qui défilent à la barre. Je lui tire d’ailleurs mon chapeau. J’en appelle donc au sens de responsabilité des uns et des autres. Il faut éviter de livrer les gens à la vindicte populaire. En tout cas, pour ma part, je pense que la recherche du sensationnel ne peut pas tout justifier. N’oublions pas d’ailleurs que tous autant que nous sommes, pourrions, un jour, nous retrouver à la place des prévenus que d’aucuns passent leur temps à brocarder et à ridiculiser. La vie est une roue qui tourne. Si bien que tout est possible pour toute personne qui est en vie. Je veux que les uns et les autres le comprennent et  sachent raison garder. Il y a des choses que l’on n’enseigne pas à l’école ou à l’université, mais qui, à mon avis, doivent relever du bon sens qui, je le regrette, n’est plus la chose la mieux partagée, comme le soutenait le philosophe. Ne faisons donc pas à l’autre ce que l’on ne souhaite pas que l’on nous fasse. Parfois, je me demande si certains essaient de faire preuve d’empathie pour mesurer l’impact que leurs publications sur les réseaux sociaux, peut avoir sur les parents ou proches de ceux qu’ils clouent au pilori. En fait, j’ai l’impression que certains, pendant longtemps, ont toujours pensé et continuent de penser que les réseaux sociaux sont des zones de non-droit au point qu’ils se croient tout permis. C’est en cela que je salue l’intervention du parquet qui a rappelé à qui veut l’entendre, que certaines publications peuvent faire l’objet de poursuites pénales contre leurs auteurs. Il le faut, s’il y a lieu, pour que certains en prennent de la graine en vue d’une utilisation saine des réseaux sociaux dans notre pays. Même moi, Fou, j’avoue que je suis plus raisonnable que certains qui se croient lucides ; tant ils ont parfois des comportements qui laissent à désirer. En réalité, ce sont eux les vrais fous. Car, moi je sais ce que je fais.

 

« Le Fou »


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