HomeA la uneDESENCLAVEMENT DE CERTAINS QUARTIERS A OUAGA : Le bel exemple des habitants de Guikofè

DESENCLAVEMENT DE CERTAINS QUARTIERS A OUAGA : Le bel exemple des habitants de Guikofè


Pendant la saison pluvieuse, certains quartiers de Ouagadougou sont difficilement accessibles à cause du mauvais état des routes. C’est le cas de Guikofè, un quartier périphérique au sud-ouest de la capitale. Pour « desserrer l’étau », les habitants ont pris leurs responsabilités.

 

Le dimanche 13 août 2017, pour arriver à Guikofè, en véhicule, il nous a fallu faire preuve de patience. Tellement la route était difficilement praticable et ce, d’autant plus qu’il avait plu deux jours avant. La boue et l’eau occupaient toujours l’espace. Malgré les obstacles, on finit par y arriver. C’était le cas de notre chauffeur et nous. Arrivés au lieu indiqué, plusieurs personnes s’affairaient autour d’un pont, sur fond de musique. Devant les baffles déposés de l’autre côté de la rive, on se croirait à un baptême. Mais vite, en regardant de près le décor, on se rendit  compte que l’ambiance n’était pas festive.  Que faisaient-ils là exactement, ces habitants de Guikofè? En fait, ils procédaient à la réfection du pont dont l’état ne fait que se dégrader de jour en jour. Le 13 août dernier donc, l’ambiance était  besogneuse à Guikofè. Les habitants de ce quartier du sud-ouest de la capitale ont, pour certains, abandonné leurs boulots dominicaux respectifs et d’autres, quitté leurs commerces, pour se consacrer à ce travail d’intérêt commun.

L’infrastructure en question sert de passage entre Guikofè et Yemtenga. Si en saison sèche, les difficultés pour joindre les deux « rives » sont amoindries, ce n’est pas le cas durant l’hivernage. En effet, non loti et situé à la frontière entre l’arrondissement 11 de Ouagadougou et la commune de Saaba, ce quartier est habité par des milliers de Burkinabè qui, chaque matin, doivent faire le déplacement du centre-ville de la capitale pour mener leurs activités. Pendant cette saison pluvieuse, l’équation est la suivante : primo, quand il pleut, tous les habitants de Guikofè qui se retrouvent en dehors de ce territoire doivent patienter avant de regagner leurs domiciles. Des fois, il faut renoncer à repartir à la maison. Secundo, quand il pleut également, ceux qui se trouvent toujours dans le quartier sont condamnés à y rester ou à défaut, à trouver un autre passage pour rejoindre leurs lieux de travail en ville. Tertio, les femmes qui vont de l’autre côté de la rive pour chercher de l’eau ou payer des condiments, doivent également y renoncer.

Devant une telle situation,  les habitants, en attendant que l’autorité intervienne, ont pris leurs responsabilités en construisant d’abord le pont en 2013 ; puis en le réfectionnant à chaque fois que la situation le commande. Justement, en ce mois d’août, c’est pour éviter l’effondrement de leur pont que ces populations, sous la houlette de l’Association Aide pour Tous, ont mobilisé leurs propres moyens et avec l’aide de certains bienfaiteurs, pour refaire certains travaux. Ces populations, prises entre deux barrages, ceux de Yemtenga et de Kôngo, ont pu relever une partie des défis qui se présentent à elles, comme l’ont témoigné d’ailleurs les leaders de l’association. Le reste, elles attendent, avec impatience, le concours des bienfaiteurs et des autorités locales.
En rappel,  l’arrondissement 11 dont relève en partie Guikofè, est situé dans  la partie sud-ouest de la ville de Ouagadougou et compte environ 216 207 habitants selon des chiffres de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD 2012). Cette population est répartie dans six secteurs que sont les secteurs 46, 47, 48, 49, 50 et 51. L’arrondissement 11 est limité au Nord par l’arrondissement n°10, notamment par la rue 28.150, au Sud par l’arrondissement n°12 (route de Pô), à l’Est par les communes rurales de Saaba et de Koubri, à l’Ouest par l’arrondissement n°5 (Boulevard des Tensoba).

 

Michel NANA

 

 


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