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DOCTEUR VINCENT ZAKANE, ANCIEN MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE


Le ministère de la Communication et des relations avec le Parlement a procédé à la rentrée parlementaire 2020 du gouvernement. Ce, à travers un panel animé par l’ancien ministre de la Fonction publique, Vincent Zakané, et Seydou Coulibaly, expert des questions parlementaires.

Une fois de plus, le ministère de la Communication a nourri les esprits des participants à la rentrée parlementaire 2020 du gouvernement avec le thème : « L’administration, le législateur et la régulation sociale ». Selon le ministre de la Communication et des relations avec le Parlement, Remis Fulgance Dandjinou, « toute société vit à coups de réglages » entre les différentes composantes de la vie sociale, de l’économie, de la politique, de la culture, mais aussi à coup d’« arbitrages » entre l’intégration et l’exclusion, entre l’Etat protecteur et le marché destructeur ou encore à coups de « compromis » entre les décisions prises « en haut » et leur mise en œuvre « en bas », entre la subordination et la volonté d’y déroger par affirmation de son autonomie.  Au cours d’un panel modéré par Aziz Bamogo, vice-président du Conseil supérieur de la communication, Vincent Zakané a traité du sous-thème : « Droits et conflits sociaux au Burkina Faso ». Avant toute chose, il a tenu à rappeler que depuis l’insurrection de 2014, le Burkina Faso est régulièrement confronté à des conflits sociaux qui ont pris une ampleur sans précédent ces dernières années et entraînent de graves conséquences sur le fonctionnement de l’Administration, sur la paix et la cohésion sociale. Selon une étude réalisée en 2018 par Free Afrik, le Burkina Faso a enregistré 68 grèves et sit-in en 2017, 41 grèves et sit-in en 2016 et 16 en 2015, a-t-il relevé. Il en tire la conclusion selon laquelle « les mouvements sociaux connaissent une croissance exponentielle depuis l’insurrection populaire et l’année 2017 a connu le pic jamais atteint en matière de grève dans l’Administration publique ». A entendre le premier panéliste, les méthodes de grève sont devenues de plus en plus radicales. Et pourtant le Burkina Faso dispose de textes et de mécanismes permettant de régler ces cas de conflits sociaux qui naissent. Il s’est interrogé pour savoir si le droit est facteur de paix ou de crise sociale. En définitive, Dr Vincent Zakané se convainc que « le droit et les conflits sociaux ne font pas toujours bon ménage » même si le droit est utilisé comme instrument de prévention et de gestion des conflits sociaux. D’ailleurs, il a reconnu que « les conflits sociaux sont inhérents à toute société, mais ce qui n’est pas normal c’est la multiplication de ces conflits ». En tout état de cause, pour l’ancien ministre de la Fonction publique, « le droit apparaît comme un couteau à double tranchant » parce que le recours au droit ne permet pas de régler tous les conflits sociaux. Pour que cela puisse être possible, il faut « revoir le droit et l’adapter ». Pour ce faire, il a fait des recommandations allant dans le sens de la nécessité d’améliorer le processus d’élaboration des textes et aller progressivement vers une gouvernance participative.  Le deuxième sous-thème intitulé « Plaidoyer pour une introduction des études d’impact des lois dans la procédure législative au Burkina Faso » a été traité par l’expert en questions parlementaires, Seydou Coulibaly.

Françoise DEMBELE


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