EFFORT DE GUERRE CONTRE LE COVID-19 AU BURKINA
Après les mesures sociales annoncées le 2 avril dernier par le président Roch Marc Christian Kaboré, afin de minimiser l’impact socio-économique des conséquences du Covid-19, le gouvernement burkinabè vient de surprendre agréablement. En effet, à l’issue du Conseil des ministres du 16 avril dernier, le chef de l’Etat a décidé de céder six mois de son salaire pour soutenir l’effort de guerre contre la pandémie du coronavirus qui, à ce jour, aura fait une trentaine de morts sur notre sol, sur un peu moins de 600 cas confirmés. Et ce n’est pas tout. Le Premier ministre, quant à lui, cède 4 mois de salaire. Suivent les ministres d’Etat avec deux mois de salaire. Les autres membres du gouvernement, eux, concèderont volontiers un mois de salaire, chacun. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces mesures tombent à point nommé d’autant que depuis peu, des voix avaient commencé à s’élever pour demander au président et à ses différents ministres de mettre la main à la poche. C’est le cas, par exemple, du Mouvement patriotique pour le salut (MPS) de Yacouba Isaac Zida, du nom de l’ex-Premier ministre de la Transition, en exil, qui venait même de lancer une pétition à cet effet pour recueillir un maximum de signatures sur la toile.
Au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, aucun sacrifice n’est de trop
On peut donc se risquer à dire qu’avec ces mesures, Roch et son équipe ont coupé l’herbe sous les pieds de leurs adversaires politiques qui entendaient ainsi les contraindre à cracher au bassinet. C’est tout à leur honneur surtout que depuis l’avènement de la pandémie, nombreux sont les opérateurs économiques qui laissent parler leur cœur à travers des dons en nature et en espèces. Reste maintenant à espérer qu’après l’Exécutif, les parlementaires emboîteront le pas comme ils l’avaient déjà fait pour soutenir la lutte contre le terrorisme. C’est peut-être aussi le lieu d’en appeler à la responsabilité des partenaires sociaux qui, face à cette situation inédite, doivent savoir observer une trêve sociale. Certes, la trêve sociale, comme on aime à le dire, ne se décrète pas. Elle s’obtient dans le cadre d’un dialogue franc et sincère. Mais encore faut-il que dans ce Burkina post-insurrectionnel où les luttes corporatives ont pris le pas sur tout, les uns et les autres soient disposés à se parler. En tout cas, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, aucun sacrifice n’est de trop. C’est en cela que syndicats, partis politiques et société civile doivent faire en sorte que leurs militants et sympathisants adhèrent à la décision prise par les plus hautes autorités, de rendre obligatoire le port du masque en public à partir du 27 avril prochain. Il y va de l’intérêt de tous.
B.O