ELARGISSEMENT DU CADRE DE LA MEDIATION EN RDC : Seuls compteront les résultats
Afin de trouver une solution à la crise qui secoue la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC), les organisations régionales que sont la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) n’ont eu de cesse de multiplier les initiatives. En effet, réunis, une nouvelle fois en sommet virtuel, elles ont décidé d’élargir le cercle de la médiation. Ainsi, de nouvelles personnalités ont été désignées et devront rejoindre les anciens présidents Olusegun Obasanjo du Nigeria et Uhuru Kenyatta du Kenya. Il s’agit, pour ne pas les nommer, de Catherine Samba-Panza et Kgalema Montlanthe qui ont respectivement dirigé la République centrafricaine (RCA) et l’Afrique du Sud. Quant à l’ex-Premier ministre Hailemariam Desalegn dont la nomination avait suscité des critiques parce que jugé très proche de Kigali, il a été remplacé par l’ancienne présidente de l’Ethiopie, en la personne de Shale-Work Zewde. Ainsi, ils seront donc, au total, cinq mousquetaires à se lancer à l’eau en vue de mettre en œuvre une feuille de route détaillée. Toute chose qui permettrait d’obtenir un engagement clair et précis de la part des différentes parties prenantes au conflit, et ce, afin de relancer un dialogue direct.
Les cinq médiateurs mandatés de l’EAC et de la SADC entrent en scène au bon moment
Réussiront-ils là où le médiateur angolais a échoué ; lui qui, de guerre lasse, a décidé de rendre le tablier ? C’est tout le mal qu’on leur souhaite. En tout cas, avec les ajustements qui viennent d’être opérés, on note une volonté de rééquilibrage régional. Car, l’Afrique australe qui n’était pas représentée, l’est désormais avec l’entrée dans le cercle des médiateurs Kgalema Motlanthe. Il en est de même pour l’Afrique centrale qui signe aussi son entrée dans la médiation avec l’ex-présidente de la transition en RCA. Cela dit, on espère que, dans les jours à venir, les lignes vont commencer à bouger positivement. Surtout que depuis la rencontre entre les présidents Paul Kagamé et Félix Tshisékedi à Doha au Qatar, on note une relative accalmie sur le terrain ; tant les armes ont cessé de crépir. A cela s’ajoute la volonté affichée ou apparente du président Tshisékedi de dialoguer avec les rebelles du M23 ; une ligne rouge qu’il s’était jusque-là refusé à franchir. C’est dire si les cinq médiateurs mandatés de l’EAC et de la SADC entrent en scène au bon moment. Et on espère qu’ils parviendront à diagnostiquer sans complaisance le mal congolais en vue de lui apporter une thérapie de choc. Ce n’est pas impossible pour peu que les uns et les autres sachent faire montre de sincérité et de bonne foi en respectant les engagements qu’ils viendraient à prendre pendant les pourparlers dont les contours, pour l’heure, ne sont pas encore connus.
BO