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ELECTION A LA PRESIDENCE DE LA CAF


La date fatidique du 12 mars 2021 retenue pour l’élection du président de la CAF approche à grands pas et la campagne continue de battre son plein. D’ailleurs, place est désormais faite aux grandes manœuvres conduites par l’Italo-Suisse, Gianni Infantino, président de la FIFA. En effet, ces dernières semaines, ce dernier a pris son bâton de pèlerin pour parcourir le continent du Nord au Sud en passant la zone ouest et centrale pour, dit-il, parler de développement du football africain avec l’appui de l’instance qu’il dirige. Dans ces pays, en plus des présidents de fédérations, il a surtout rencontré les chefs d’Etat des pays visités. Mais ce n’était que de la poudre aux yeux pour masquer sa vraie intention. Car, cette tournée qui n’avait rien de fortuite puisqu’elle  avait pour objectif de battre campagne pour son candidat préféré, le Sud-africain Patrice Motsepe, face à l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Me Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya. Et pour réussir son funeste projet, Gianni Infantino est allé jusqu’à convoquer les candidats à Rabat au Maroc pendant quelques jours, afin de convaincre, par l’entremise de ses envoyés spéciaux, les adversaires du Sud-africain à se rallier à ce dernier. Les informations qui sortent de ce rendez-vous révèlent que le deal est de faire de Patrice Motsepe le président de la CAF, puis de Me Augustin Senghor et Ahmed Yahya, respectivement premier et deuxième vice-présidents et un poste de conseiller spécial du président à Jacques Anouma. Si le Sénégalais et le Mauritanien semblent avoir accepté cet accord, ce n’est pas le cas de l’Ivoirien, selon des échos du fameux conclave de Rabat. Une attitude malsaine et là, Gianni Infantino n’est pas loin d’infantiliser les Africains. A quoi donc a servi tout ce folklore d’annonces de candidatures et de programmes de campagne à grands renforts de publicité de candidats qui ont fait croire qu’ils ont le meilleur profil pour diriger le football africain alors qu’il n’en était rien si ce n’est pour mieux négocier un strapontin ?

 

Les Africains de nouveau infantilisés !

 

On pourrait s’interroger sur ce qui fait tant courir le président de la FIFA comme s’il était un des candidats à la présidence de la CAF. Et comme l’Italo-Suisse ne peut pas l’être, il agit comme le colon en imposant son candidat qu’il va pouvoir manipuler à sa guise. Une attitude malsaine doublée d’un paternalisme de mauvais aloi qui tend à infantiliser les Africains comme à l’époque coloniale et lors du partage du gâteau lors des indépendances. En tout cas, à l’allure où vont les choses, les Africains deviendront finalement des spectateurs d’une alternative venant d’ailleurs pour orienter le devenir de leur sport-roi. C’est fou de savoir qu’en ce 21e siècle, les Africains n’ont toujours pas pris leur destin en main et doivent, à chaque fois, s’en tenir au tutorat de la FIFA avant toute prise de décision. Est-ce la FIFA qui maîtrise  mieux les compétences existantes sur le continent que ses propres fils ? En fin de compte, c’est à une véritable danse macabre que nous assistons impuissants depuis peu et cela par la volonté d’un homme, Gianni Infantino, qui semble avoir en main, le destin de bon nombre de dirigeants du football africain. Mais, l’Ivoirien Jacques Bernard Daniel Anouma ne veut pas participer à cette mise en scène et compte aller jusqu’au bout pour laver son honneur, quitte à ne pas être le choix de la volonté de la toute-puissante FIFA. Avec cette élection à la présidence à la CAF, nous avons l’impression d’être dans un système mafieux qui ne doit, selon la volonté du président de la FIFA,  servir que des intérêts privés. Et pourtant, il y a encore une chance puisque les vrais décideurs de ce football africain sont les présidents de fédérations qui ont le pouvoir d’opérer leur choix pour l’intérêt du continent africain. Le 12 mars 2021 à Rabat au Maroc, ils seront face à leur destin afin de donner de ce continent, une image autre que celle d’une sous-préfecture dirigée par des mains extérieures aux desseins obscurs.

 

Antoine BATTIONO   

 

 


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