HomeA la uneELECTION D’UN NOUVEAU PRESIDENT A LA FIF : Yacine Idriss Diallo sera-t-il à la hauteur des défis ?  

ELECTION D’UN NOUVEAU PRESIDENT A LA FIF : Yacine Idriss Diallo sera-t-il à la hauteur des défis ?  


Yacine Idriss Diallo est le tout nouveau président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) avec 63 voix contre 61 voix pour son challenger, Sory Diabaté. C’était au sortir d’un scrutin très attendu qui s’est déroulé le 23 avril 2022, lors de l’assemblée générale élective tenue dans la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro, qui était tout aussi  très attendue. Moins parce qu’il y avait trois candidats dans les starting-blocks qu’en raison du fait qu’on y notait la présence d’une légende du football ivoirien voire continental et international qui n’est autre que Didier Drogba. Son seul nom sur la liste des candidats a suscité beaucoup d’intérêt sur cette élection, depuis 2020 lorsque l’ancien buteur du club de Premier league anglaise, Chelsea, s’est porté candidat pour briguer la présidence de la FIF. Une élection qui n’avait pu se tenir à bonne date suite à l’intervention de la FIFA qui l’a fait reporter lorsque Didier Drogba ne pouvait remplir les conditions d’éligibilité. Mais au final, cette élection a pu avoir lieu le 23 avril dernier en présence de tous les candidats annoncés, à savoir Didier Drogba, Sory Diabaté et Yacine Idriss Diallo. Comme on le dit dans le jargon, « la légende a mordu la poussière ». En effet, Didier  Drogba, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas obtenu la majorité des voix des électeurs. Cet échec serait lié, selon certains observateurs de la vie footballistique ivoirienne, à son tempérament  distant, froid et hautain. Sa très grande notoriété ne lui a pas permis de faire la différence comme dans un match de football. Même son programme de campagne, qui fut l’un des plus alléchants sur le papier, n’a pu décider les dirigeants de clubs en sa faveur, qui avaient également en face d’eux, deux autres candidats et non des moindres. Au résultat, Didier Drogba est « out » dès le premier tour, laissant la place pour la bataille finale, à deux dinosaures que sont Yacine Idriss Diallo et Sory Diabaté qui ont une vingtaine d’années d’expérience dans les instances du football ivoirien. Pour le sprint final, Yacine Idriss Diallo l’emporte de justesse grâce à deux voix de différence. Une victoire qui, non seulement peut être mise sur le compte de son vécu de dirigeant, mais aussi sur le fait que Yacine avait avec lui bien d’autres dinosaures du sport- roi de Côte d’Ivoire. En effet, on ne peut parler, aujourd’hui, de football dans ce pays sans citer les noms de dirigeants tels que l’emblématique président de l’ASEC Mimosas, Me Roger Ouégnin ou encore l’ancien président de la FIF et ancien membre du comité exécutif de la FIFA et de la CAF, Jacques Anouma dont les soutiens comptent énormément.

 

Faire en sorte que le football ivoirien retrouve son lustre d’antan

 

C’est dire si l’argent tout comme la notoriété internationale, ne suffisent  pas à faire élire un président de fédération de football sur le continent. Le verdict des urnes en dit long sur l’ampleur de la tâche pour Didier Drogba qui doit, à présent, se remettre en cause. Ni son aura ni l’immensité de sa carrière de footballeur n’ont pu  lui permettre  de s’installer dans le fauteuil présidentiel de la FIF. On gardera aussi de cet échec, le souvenir que l’ancien capitaine des Eléphants n’a pas pu bénéficier de l’adhésion totale des anciens footballeurs, y compris ceux de sa génération. Trop tard pour cette icône du ballon rond qui a grandi dans l’Hexagone (NDLR : il y est parti à l’âge de cinq ans). L’homme soulignera ce qui a paru à ses yeux, être un  handicap, quand il a avoué quelques jours avant l’élection, avoir compris certains « codes ». (NDLR : certaines habitudes dans les pays au Sud du Sahara). Ce qui ne l’a pas non plus aidé, c’est le fait qu’il était considéré à tort ou à raison comme le pion de la FIFA et de la CAF ; toute chose qui a braqué une certaine opinion.  Cela dit, il fallait bien que cette élection se tienne à quelques encablures de la CAN 2023 que la Côte d’Ivoire doit accueillir. Cela n’aurait pas été bien perçu, que ce football soit encore sous normalisation. On peut tirer son chapeau au président ivoirien qui s’est gardé de toute ingérence dans cette bataille entre les trois mousquetaires ivoiriens. A présent, tous les regards sont tournés vers le nouvel élu, Yacine Idriss Diallo, qui doit actionner son bâton de pèlerin pour rassembler la famille du sport-roi qui n’est pas loin de la division.

 

Antoine BATTIONO        


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