ELECTIONS LEGISLATIVES ET COMMUNALES BURUNDAISES : Nkurunziza se moque de toute légitimité
En principe, c’est aujourd’hui, 29 juin 2015, qu’auront lieu les élections législatives et communales au Burundi. Quant à la présidentielle, elle aura lieu, sauf changement de dernière minute, le 15 juillet prochain. Ainsi donc, le président Pierre Nkurunziza est resté sourd aux appels de la communauté internationale qui lui enjoignait pourtant de revoir le calendrier électoral, étant donné que, depuis plus de deux mois, le Burundi est en proie à une crise sociopolitique sans précédent, sur fond de violence inouïe. Déjà, le bilan macabre fait état de 70 morts laissés sur le carreau, du fait de l’obstination d’un évangéliste égaré, qui se croit investi d’une mission divine. Et ce n’est pas tout. Car, ils sont nombreux les Burundais qui, pour sauver leur peau, ont pris le chemin de l’exil, baluchons en mains, tétanisés par la peur et la violence généralisée qui se sont emparées du Burundi. Et ces départs massifs des populations vers la campagne ou vers les pays voisins, ont pris de l’ampleur à quelques jours des élections, tant et si bien que l’on se demande si cet exode massif ne va pas jouer sur le taux de participation. Même le président de l’Assemblée nationale vient de fuir le pays en destination de la Belgique. Mais, selon toute vraisemblance, Nkurunziza, lui, n’en a cure. Il se moque de toute légitimité et peu importe que le vide se fasse autour de lui, l’essentiel étant d’organiser des élections dont tout le monde s’accorde à dire qu’elles ne rempliront pas les conditions de transparence et de crédibilité ; et de conserver le pouvoir. Et c’est peu dire. Car, il est un principe électoral en Afrique qui veut qu’un président au pouvoir n’organise jamais des élections pour les perdre. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que le président Pierre Nkurunziza en fait à sa tête.
Le risque est grand que ce jour donne lieu à une confrontation
Non content d’avoir piétiné les recommandations de l’Union africaine (UA) qui l’exhorte à revoir le calendrier électoral, Nkurunziza s’est engagé dans une chasse à l’homme contre son opposition et contre tous les Burundais opposés à son projet de 3e mandat. En effet, ces derniers jours, plusieurs responsables de partis politiques de l’opposition ont été arrêtés sans qu’on sache avec précision les charges retenues contre eux. Comme quoi, les dictateurs ont les mêmes procédés. La terreur est la dernière arme qu’ils utilisent pour tenter de mettre tout le monde au pas, notamment les esprits rebelles qui leur donnent du fil à retordre. Dès lors, on comprend pourquoi l’opposition a décidé de boycotter ces élections, estimant que le contexte n’y est pas favorable et que le débat sur la candidature de Nkurunziza à la prochaine présidentielle, n’est pas encore tranché. Une décision somme toute compréhensible, car tout se passe comme si la communauté internationale, elle-même, avait reconsidéré sa positon. Elle ne semble plus faire de fixation sur la candidature de Nkurunziza qui, pourtant, est à l’origine de tous les maux dont souffre aujourd’hui, le Burundi. Et si l’on en est arrivé là, cette même communauté internationale devrait y avoir sa part de responsabilité, pour n’avoir pas tenu un langage de vérité au satrape de Bujumbura. Cela dit, il faut donc craindre le pire. Puisque l’opposition n’a jusque-là pas dit son dernier mot. On ne sait pas si le boycott auquel elle a appelé ses militants, sera passif ou actif. On sait pourtant que, pas plus tard que le week-end écoulé, du matériel électoral a été incendié dans certains quartiers de Bujumbara par des jeunes hostiles au 3e mandat du président. Le risque est donc grand que ce jour donne lieu à une confrontation entre partisans du pouvoir et ceux de l’opposition, pouvant déboucher sur une guerre civile, du fait de l’aveuglement de Nkurunziza. De plus en plus isolé même au sein de son propre camp, l’homme fort de Bujumbura s’est engagé dans une lutte sans merci pour sa pérennisation au pouvoir. Nkurunziza est prêt à tout, même à régner sur des décombres.
Boundi OUOBA
Theus Nahaga
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Nkurunziza et sa clique poursuivent un but: détruire le Burundi. Jusqu’à ce jour, ils n’ont pas encore réussi à réveiller le démon ethnique, mais ils y travaillent. Nkurunziza rêve d’un pays ethniquement nettoyé. Il y irait par sa milice, mais ils sait que faire un 1994 Burundais pourrait lui coûter la vie, alors il fera par la faim lente et pernicieuse. La milice des Imbonerakure qui se sont déjà alliés aux interahamwe rwandais de triste mémoire vont travailler en sous-main. Ils iront intimidant, menaçant rançonnant et parfois tuant de façon sporadique. in fine le pays sera nettoyé de sa population Tutsie. La masse populaire Hutue, incapable de se désolidariser des Tutsi qui sont leurs voisins, sera emportée par la tourmente. Qu’importe, Nkurunziza et sa clique on une idée de ce que doit être le Burundi. Ils vont le réaliser quel qu’en sera le prix.
29 juin 2015Il faut qu’on le comprenne, cette affaire n’est pas une affaire entre Hutu et Tutsi, c’est une affaire entre un sanguinaire et le reste de l’humanité, une affaire qui engloutire la population Tutsie du Burundi, une affaire qui emportera des millier de Hutu qui oseront refuser d’être complices. Nkurunziza et sa milice ne représentent pas les Hutus, ils ne représentent qu’eux-mêmes, seuls mais décidés à être criminels.
Nous sommes à la veille d’une des tragédies les plus sombre de l’histoire des hommes.