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ELECTIONS MUNICIPALES EN AFRIQUE DU SUD  


Les Sud-Africains étaient appelés hier, 1er novembre, aux urnes, pour élire leurs représentants dans 250 municipalités. Si dans la plupart des régions, le vote s’est déroulé dans le calme, il a été plus ou moins perturbé dans le Sud et à l’Est du pays, où quelques bureaux de vote sont restés fermés à cause de manifestations. En effet, si le Congrès national africain (ANC) a toujours bénéficié d’une confiance sans faille de ses électeurs, le parti est de plus en plus en difficulté à cause de la mauvaise gestion de ses cadres. On le sait, les affaires de corruption à répétition qui éclaboussent ses dirigeants, ont fini par ternir l’image du parti. Tant et si bien que même à Soweto, fidèle des fidèles bastions de l’ANC, des électeurs réclament le changement. C’est dire si le parti historique de Nelson Mandela, pourrait avoir des soucis à se faire. On est d’autant plus fondé à le penser que bien des observateurs prédisent une courte victoire de l’ANC à ces élections locales pour lesquelles, sont inscrits 26,2 millions d’électeurs. En tout cas, la timide participation des citoyens, observée à la mi-journée d’hier, laisse croire que le taux de participation risque d’être très faible. C’est d’autant plus plausible qu’ils sont de plus en plus nombreux, ces jeunes Sud-Africains à bouder les urnes parce qu’ils ne croient plus aux promesses des hommes politiques. Même le successeur de Jacob Zuma, Cyril Ramaphosa qui avait promis de secouer le cocotier, n’aura pas apporté jusque-là un grand changement. Or, au regard des scandales qui ont émaillé la gouvernance de l’ancien patron de l’aile armée de l’ANC, Jacob Zuma pour ne pas le nommer, les Sud-Africains s’attendaient à des actions fortes. Mais hélas !

 

Ce sont des élections à hauts risques pour les héritiers de Nelson Mandela

 

 Le moins que l’on puisse dire, c’est que les présidents qui se sont succédé après Nelson Manda, se seront montrés incapables de chausser les bottes de ce dernier. Ils ont plutôt, et c’est peu de le dire, vendangé l’héritage de ce grand panafricaniste. Tant et si bien que l’on se demande si l’ANC ne va pas vivre sa plus grosse défaite à ces élections. En tout cas, on ne serait pas étonné d’une telle éventualité ce d’autant que la déception des Sud-Africains, notamment les militants de l’ANC, semble de plus en plus grande. Et tout porte à croire que si le parti ne travaille pas hic et nunc à redorer son blason, son réveil risque d’être douloureux. Car, il ne fait pas de doute que les Sud-Africains ont marre des dirigeants incapables d’améliorer leur quotidien. Et on pourrait dire qu’ils n’ont pas tort, car, pendant que les dirigeants de l’ANC roulent carrosse, l’écrasante majorité de la jeunesse de la nation arc-en-ciel, est sans emploi, le taux de chômage atteignant 30%. A cela, il faut ajouter une économie en récession depuis plusieurs années, mettant ainsi de nombreux Sud-Africains dans une situation de précarité sans précédent. A preuve, l’arrestation de Zuma avaient entraîné des émeutes qui, à bien des égards, n’étaient ni plus ni moins que celles de la faim, puisque les vandales n’avaient trouvé mieux à faire que de jeter leur dévolu sur des magasins qu’ils ont pillés. C’est dire si ces élections municipales constituent, à n’en point douter, un véritable test pour l’ANC.  C’est d’autant plus vrai qu’elles préparent les prochaines législatives. Si le parti anti-apartheid perd encore de grandes villes, il devra se résoudre à accepter qu’il a échoué sur le plan politique et social. L’enjeu de ces élections est d’autant plus de taille pour l’ANC, qu’il pourrait en sortir fortement affaibli. Autant dire que ce sont des élections à hauts risques pour les héritiers de Nelson Mandela.  

 

Dabadi ZOUMBARA      

 

 


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