HomeA la uneELUCIDATION DES CRIMES ECONOMIQUES ET DE SANG : Des OSC interpellent le pouvoir

ELUCIDATION DES CRIMES ECONOMIQUES ET DE SANG : Des OSC interpellent le pouvoir


La Maison du peuple de Ouagadougou   a servi  de cadre à plusieurs  Organisations de la société civile (OSC), pour dénoncer l’impunité sous toutes ses formes au Burkina Faso.  Ses membres exigent, entre autres, le jugement sans délai de tous les crimes de sang et  crimes économiques commis au Burkina.  C’était au cours d’un meeting tenu le  20 mai 2017, dans le cadre de la commémoration de  la 27e année de la disparition de l’étudiant Dabo Boukary.

 

Justice  pour Dabo Boukary, le Juge Nebié  et autres ! C’est ce que réclament plusieurs organisations de la société civile dont les  Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP),  le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), et l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB).  Elles  étaient en  meeting le 20 mai dernier  à  la Maison du Peuple,  à Ouagadougou.  Sous un soleil de plomb, les manifestants scandaient,  entre autres,  « Justice pour Dabo Boukary », « Non à l’impunité », « pain et liberté pour le peuple », dans une campagne dénommée  « Journées de dénonciation de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques ».    Les orateurs du jour  étaient Vincent Bado, secrétaire général de l’UGEB, et Elie Tarpaga,  président des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP).  Pour ce dernier,  il est nécessaire et urgent de juger et châtier les auteurs des crimes économiques et des crimes de sang commis au pays des Hommes intègres de 1990 à nos jours.

 

« Tous les criminels de sang et économiques de tous les bords doivent rendre des comptes »

 

Au titre des crimes de sang, il a cité,  entre autres, les dossiers des martyrs  et blessés de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch, celui  de Norbert Zongo et compagnons, Thomas Sankara, du Juge Nébié.   En ce qui concerne les crimes économiques, il s’agit, entre autres, de  l’affaire de la réfection de la mairie centrale sous Simon Compaoré, l’affaire Ousmane Guiro, celle des maires révoqués pour gestion opaque des lotissements, des malversations à la CAMEG, des détournements sous la Transition, de l’affaire des tablettes de l’Assemblée nationale.   Pour Elie Tarpaga et ses camarades,   la lenteur dans le dénouement de ces dossiers s’explique par le fait que   les tenants du pouvoir actuel y ont des choses à se reprocher.   « Tous les criminels de sang et économiques de tous les bords doivent rendre des comptes », s’insurge le président des CDAIP, Elie Tarpaga. Avant lui, le   secrétaire général de l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB), Vincent Bado, a émis un doute quant à l’aboutissement  heureux du  procès  en cours à la Haute Cour de justice, celui de l’insurrection populaire.  Pour  ce dernier, « le procès en cours n’est qu’une comédie judiciaire ». C’est pourquoi, estime-t-il,  la vigilance doit être de mise afin que la lumière soit faite sur les dossiers emblématiques en Justice au Burkina Faso. En ce qui concerne  le dossier Dabo Boukary,  a-t-il relevé, la pression a permis une avancée du dossier, avec l’identification de la présumée tombe vers Pô.  Mais, prévient-il,  les étudiants ne doivent pas se laisser distraire, le chemin est encore long.    « Nous devons, a-t-il estimé,  nous convaincre que seule notre mobilisation et notre détermination pourront faire aboutir le dossier Dabo Boukary ». « C’est pourquoi l’UGEB voudrait saisir cette occasion pour féliciter les différentes générations d’étudiants  burkinabè pour leur constante mobilisation. Par la même occasion, elle voudrait exhorter les étudiants à prendre massivement part aux différentes activités programmées par ses sections », a indiqué Vincent Bado.

Notons qu’avant la marche- meeting, la coalition a organisé un forum le 19 mai dernier. Ce forum se voulait  une interpellation et un cadre de mobilisation et d’actions conscientes et organsinées, pour venir à bout de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques dans le pays. Il a été l’occasion pour beaucoup de personnes, de  témoigner sur ce qu’elles ont vécu ou vivent, directement ou indirectement, « du système politique et économique mafieux sous la IVe République ». De l’assassinat de Dabo Boukary à celui de Norbert Zongo jusqu’aux victimes de l’insurrection  populaire des 30 et 31 octobre 2014, les témoignages étaient émouvants.

 

Dédommager de facon conséquente les producteurs de fruits et  légumes de Baskuy

 

 Il faut noter que le forum  a connu la participation des producteurs de fruits et légumes qui seront affectés par les travaux de construction de l’échangeur du Nord à Ouagadougou. Ils exigent aussi du gouvernement, un Plan d’indemnisation et de réinstallation   qui prend  en compte leurs préoccupations. Lesquelles préoccupations  se résument, entre autres, au dédommagement conséquent des producteurs de fruits et  légumes à raison de 2 200 F CFA le m2, à la réinstallation des maraîchers sur un autre site ou leur reconversion à d’autres activités.

 

Issa SIGUIRE et Mamouda TANKOANO

 

 

 Ce qu’exigent les OSC

 

Le jugement des crimes de sang

 

Les martyrs  et blessés de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch, Dabo Boukary, Norbert Zongo et compagnons, Flavien Nebié, Thomas Sankara, le Juge Nébié, les enfants de Garango, Guillaume Sessouma, Oumarou Clément Ouédraogo et tous les autres crimes  restés sans suite dans et hors tiroirs de la Justice ;

 

Le jugement des crimes économiques

 

Exiger le rapatriement et la confiscation des biens mal acquis et/ou volés au peuple par les dignitaires du pouvoir de la IVe République sous Blaise Compaoré, sous la transition et sous le pouvoir MPP ;

L’arrestation et le jugement de tous les criminels économiques, exiger le remboursement et le paiement à l’Etat des milliards que doivent les politiciens et les grands commerçants et opérateurs économiques véreux ;

Exiger le retrait des parcelles volées, leur restitution aux populations ;

L’arrestation des détourneurs de parcelles et leur jugement et châtiment ;

Dénoncer les velléités du pouvoir MPP de confisquer les libertés d’expression, de manifestation acquises au prix du sang versé par notre peuple ;

Dire non à une justice des copains et des coquins.

 

Sources : Discours  de Elie Tarpaga


Comments
  • A l’attention de ceux qui s’acharnent périodiquement sur Simon Compaoré par adversité subjective, sachez qu’on ne saurait être plus royaliste que le roi. Peut-être que vous ne suivez pas assez l’actualité .Sinon, la Cour des comptes en 2015 lors d’une émission sur la RTB télé, a fait savoir que les irrégularités qu’elle avait signalées dans la procédure de marchés publics de la Mairie sous l’administration de Simon Compaoré ont été corrigées par les services municipaux selon les règles de l’art. La Cour des comptes fait des observations simples ou assorties d’amendes lors de ses contrôles. La Mairie de Banfora a ainsi été sommée de payer une amende. Pour ceux qui ne le savent pas encore, le contrôle de la Cour des comptes sur la Mairie de Ouagadougou n’a nullement relevé un cas de détournement comme certains le pensaient. C’était juste une question de procédures de passation de marchés publics qu’il fallait suivre comme il se doit. Beaucoup de services publics ont tiré une source d’inspiration dans cette observation de la Cour des comptes pour se conformer aux procédures en la matière et éviter les vices de formes. Pour ce qui concerne les lotissements, la loi n’autorisait pas les actes de lotissements par les maires centraux des villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Cette tâche incombait donc aux conseillers et maires d’arrondissements. En 2008, Simon Compaoré, très remontré contre des scandales de lotissements dans des arrondissements de la commune, avait organisé des audiences foraines pour que les citoyens dénoncent publiquement toutes les irrégularités dont ils se plaignaient. C’est ainsi que des conseillers et maires d’arrondissements qui s’étaient rendus coupables ou complices de mauvaises pratiques, ont fait l’objet de poursuites judiciaires. Quand on a des faits à se reprocher, on n’organise pas des audiences publiques où les citoyens sont libres de faire des dénonciations. Comprenez que sur le plan des irrégularités de lotissements, Simon Compaoré n’a rien à se reprocher

    22 mai 2017

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