HomeA la uneEMANCIPATION DE LA FEMME : L’espoir est permis  

EMANCIPATION DE LA FEMME : L’espoir est permis  


Hier, 8 mars, la femme était à l’honneur à travers le monde entier. En effet, chaque pays a magnifié à sa manière celle qui, parfois au péril de sa vie, donne la vie. « Entrepreneuriat agricole des femmes : obstacles, défis et perspectives » ! C’est le thème, ô combien d’actualité, retenu cette année au Burkina Faso. Jugez-en vous-mêmes ! Car, on n’a pas besoin d’être titulaire d’une chaire en statistiques sociales pour savoir que l’accès des femmes à la terre, ici comme ailleurs en Afrique, est une véritable chimère. Les faits parlent d’eux-mêmes. Car, considérée comme un citoyen de seconde zone, la femme n’a pas le droit de disputer un lopin de terre avec un homme ; tant et si bien que d’année en année, ses conditions de vie se sont dégradées davantage. Et ce n’est pas tout. Certains hommes, au nom de considérations on ne peut plus insensées, ont fini par faire de la femme un être condamné à exécuter des travaux champêtres et domestiques. C’est le cas, jusqu’à ce jour, de la femme rurale abandonnée à elle-même et qui ploie sous le joug de tant de pesanteurs socio-culturelles. Au four et au moulin, elle fournit beaucoup d’efforts pour peu de résultats ; d’où la nécessité pour les gouvernants de changer leur fusil d’épaule, si tant est qu’ils veuillent faire de la femme l’égale de l’homme, avec les mêmes droits et devoirs. Il est vrai que le chemin est encore long, mais le combat pour l’émancipation et l’épanouissement de la femme a un prix. Il faut gommer tous les clivages et travailler à plus de justice sociale. En tout cas, l’espoir est permis d’autant plus que les lignes commencent à bouger. Car, de plus en plus, les femmes sont représentées au sein des instances décisionnelles quand elles ne sont pas elles-mêmes des actrices du développement. Au sein du gouvernement comme à l’hémicycle, le constat est encourageant. Certes, on est encore loin de la parité entre homme et femme, mais il y a de plus en plus une prise de conscience globale qui se dessine. En témoignent les récentes mesures sociales annoncées par le gouvernement.

Le MPP sera jugé sur son bilan

Il s’agit, entre autres, de la gratuité du dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, de la gratuité des césariennes, de la gratuité des accouchements, de la gratuité des soins pour les  femmes enceintes, etc. Autant de mesures qui, si elles sont mises en œuvre, contribueront à soulager les peines de la femme burkinabè. C’est donc en traduisant les promesses électorales en actes concrets que l’on pourra sensiblement améliorer les conditions de vie de la femme. Exit donc les beaux discours démagogiques auxquels  on nous a habitués. Car le rôle et l’importance des femmes ne sont plus à démontrer. En plus d’être nos mères, épouses et sœurs, les femmes, aux côtés des jeunes, ont été à l’avant-garde de l’insurrection populaire qui a mis fin au régime de Blaise Compaoré. Et c’est peu dire ! Reste maintenant à espérer que des initiatives allant dans le sens de leur épanouissement sur les plans politique et socio-économique se multiplieront. C’est pourquoi le gouvernement doit mettre les bouchées doubles pour que soient mises en œuvre les nouvelles mesures annoncées en faveur de la femme à l’occasion du 8-Mars 2016. Il s’agit, pour ne pas les citer, du renforcement de l’autonomisation économique des femmes ; de l’octroi de 30% des terres aménagées aux femmes ; de la facilitation de l’accès aux crédits aux unités économiques et technologiques ; de l’absence de corvée d’eau aussi bien en ville qu’en campagne ; de la liberté économique des femmes rurales et de l’accès aux soins de santé et leur gratuité sur toute l’étendue du territoire national. On prend donc date. Car, tel le maçon au pied du mur, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir, sera jugé sur son bilan.

Boundi OUOBA


Comments
  • Prenez soin de bien vous émanciper par la tête avant de parler d’une quelqconque émancipation de la femme. Mais de quelle femme également vous parlez?
    La femme aux cheveux de blanche, celle-ci n’est elle pas déjà suffisamment émancipée?
    Occupez vous de celle-ci car celle au foyer, la femme aux champs, elle n’a point besoin de votre émancipation; ne venez pas l’offrir en spectacle à travers vos clichés pour aller mendier ailleurs sur son dos; vous vous occuper sans honte de ce qui ne vous regarde pas car si d’aventure il y avait quelques tords qui étaient commis à l’endroit de la femme des champs, de celles des foyers, votre manière de penser en sont fortement tributaires et vous contribuez énormément à la plier sous les bottes de certains pour vous hisser honteusement sur son dos; c’est à ce jeu que vous pouvez être mieux perçues ces femmes qui prétendent se battre pour l’émancipation de la femme africaine.
    C’est à un jeu machiavélique qu’on vous a exercé pour assurer ce relais d’imbécilisation de l’être africain.
    Mais lorsque vous en prendrez conscience et que vous ne jouerez plus à ce jeu, alors l’Afrique, et toute l’Afrique entière vous sera reconnaissante. Vous-m^mes serez fiers de vous.

    9 mars 2016

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