HomeA la uneENCADREMENT DES ETALONS : Paulo Duarte fait son mea culpa

ENCADREMENT DES ETALONS : Paulo Duarte fait son mea culpa


Le technicien portugais Paulo Duarte a signé le mardi 29 décembre 2015 avec la Fédération burkinabè de football (FBF), un contrat de deux ans comme nouvel entraîneur des Etalons. Il a été présenté à la presse le mardi 5 janvier 2016 à Ouagadougou. De mauvais et de bons souvenirs étaient au menu des échanges.

 

« Sa connaissance du groupe pour l’avoir entraîné de 2008 à 2012, sa rigueur dans le travail et sa capacité à relever les défis » ; ce sont les trois raisons essentielles qui ont guidé le comité exécutif de la Fédération burkinabè de football (FBF) à porter son choix sur le technicien portugais Paulo Duarte comme nouvel entraîneur des Etalons, en remplacement de Gernot Rohr, a fait savoir le président de la FBF, le colonel Sita Sangaré. C’était lors de la présentation de l’entraîneur à la presse, le 5 janvier dernier à Ouagadougou. Et de préciser qu’il ne s’agit pas d’un choix irréfléchi ou sans bases objectives ou encore basé sur une quelconque affinité ou copinage, tout en indiquant que c’est au pied du mur qu’on reconnaît le bon maçon. Mais les hommes de médias n’ont pas manqué de revenir sur certains aspects du passage de l’entraîneur au Burkina avec les Etalons, de 2008 à 2012. Ainsi, il lui a été rappelé par exemple qu’il avait traité les journalistes sportifs burkinabè d’incapables. Des propos qu’il avait tenus en son temps et qui lui avaient valu des excuses publiques. A ce sujet, Paulo Duarte, qui a qualifié les Etalons et pris part à deux CAN (2010 et 2012) avec le Burkina, déclare qu’il assume cette erreur. Il met cela sur le compte de sa jeunesse, de sa fougue, de sa façon de faire pour changer le monde. Il confie que dans la vie, on fait de mauvaises et de bonnes choses et qu’il faut mettre tout cela sur le compte du passé, ajoutant qu’il a grandi, avec au bout un peu plus d’expérience. Poursuivant ses explications, il relève que le Burkina a été sa première expérience en Afrique, avant de renouveler ses excuses aux journalistes : « Je vous présente mes excuses pour ce qui s’est passé et vous demande de me donner une deuxième chance ». Et le président de la FBF de s’inscrire dans la dynamique du nouvel entraîneur des Etalons, en présentant les excuses de son comité exécutif à la presse. Il a ajouté que ce sont des aspects que l’instance dirigeante a abordés avec son employé. Face aux informations faisant état de ce que des cadres de l’équipe nationale ont influencé le choix de cet entraîneur, le colonel Sita Sangaré a, dans un premier temps, indiqué que « la rumeur est le cancer des temps modernes », signifiant qu’avant de recruter Paulo Duarte, il a échangé avec certains d’entre eux dont en premier le capitaine Charles Kaboré qui lui a fait savoir que c’est un bon choix. Ce fut la même réaction pour certains de ses coéquipiers. Paulo Duarte s’estime heureux que les joueurs continuent de l’apprécier positivement. Il estime que cela est dû au fait qu’il est un leader compétent.

Avec Gernot Rohr, la FBF avoue s’être trompée dans le casting.

 

Qu’en est-il des problèmes de vestiaire et bien d’autres vécus avec certains internationaux dont Aristide Bancé et Jonathan Pitroïpa ? Paulo Duarte affirme n’avoir jamais eu de souci avec Pitroïpa qui avait fait faux bond à l’équipe lors de leur match des éliminatoires de la CAN 2012 face à la Gambie à Banjul. Concernant Bancé, il expliquera que l’agent du joueur l’avait abordé avant la CAN 2010, afin qu’il puisse faire jouer son joueur parce qu’il avait un contrat en vue pour l’Angleterre. En contrepartie de cette entente, selon Paulo Duarte, l’agent lui reverserait la somme de 5 000 euros, soit plus de 3 millions de F CFA. Il précise qu’il en avait parlé à Mahamoudou Kéré, capitaine des Etalons, et à Moumouni Dagano. Ces derniers lui auraient confié que c’est un joueur important mais qu’il y avait aussi l’intérêt du groupe. C’est ce qui expliquerait l’absence de Aristide Bancé. Et pourtant, tous ces joueurs restent encore des cadres de l’équipe nationale.

Mais comment compte-t-il gérer l’actuel vestiaire des Etalons où on constate que les choses ne sont pas totalement au point ? Paulo Duarte fait la promesse de ramener la sérénité, la rigueur et la discipline tout en donnant l’envie aux joueurs de jouer avec un esprit de solidarité, de patriotisme. La question de l’argent est toujours taboue, puisque le président de la FBF, le colonel Sita Sangaré, avait déjà indiqué qu’à chaque fois, il y a une clause de confidentialité à ce sujet. Aussi lorsqu’il s’est agi de savoir ce qu’a coûté la séparation avec Gernot Rohr et le salaire de Paulo Duarte, il a répondu que cela a coûté ce que cela devait coûter par rapport au contrat pour le premier et qu’il n’y a pas de réponse pour le second. Revenant sur le départ de Gernot Rohr, les journalistes ont voulu connaître les raisons de la séparation à l’amiable alors que son dossier avait été bien défendu par la FBF lors de son recrutement comme ayant le meilleur projet pour le football burkinabè. Le colonel Sita Sangaré a avoué que le comité exécutif qu’il préside reconnaît s’être trompé, en cours de chemin. Alors que la FBF lui avait demandé d’instaurer la rigueur au sein du groupe, c’est un laisser-aller qui a été constaté, des manquements dans la discipline. C’est ainsi que ses collaborateurs et lui ont rencontré Gernot Rohr le 1er décembre 2015 mais, dit-il, il n’a pas été convaincant sur le laxisme qui s’était instauré au sein de l’équipe. Par conséquent, s’ils ne prenaient garde, leur objectif de se qualifier surtout pour la CAN 2017 n’allait pas être atteint parce que les Etalons allaient droit dans le mur.

 Avec Paulo Duarte, le colonel Sita Sangaré affiche un optimisme. Il confie que les Etalons vont se qualifier pour l’expédition de Gabon 2017. Pour montrer qu’il reste attaché au Burkina, le technicien portugais a conservé l’ancien international burkinabè Narcisse Yaméogo qui a été son joueur, comme l’un de ses adjoints et compte travailler avec un autre Burkinabè, Firmin Sanou, qui était dans l’encadrement de Gernot Rohr, et bien d’autres techniciens portugais.

Antoine BATTIONO


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