HomeA la uneENLEVEMENT DE 60 FEMMES PAR BOKO HARAM Après les filles, les mères !

ENLEVEMENT DE 60 FEMMES PAR BOKO HARAM Après les filles, les mères !


Au Nigeria, la secte islamiste Boko Haram continue de narguer l’autorité centrale, en semant la terreur et l’anxiété au sein de la population. Après l’enlèvement de plus de 200 jeunes collégiennes dont on est toujours sans nouvelle, Boko Haram vient de franchir un nouveau palier en capturant plus de 60 femmes dans l’Etat de Borno, toujours dans le nord du Nigeria.

 

Les habitants sont abandonnés à eux-mêmes

 

Ainsi donc, après les filles, c’est le tour de leurs mères, une façon de ridiculiser davantage l’Etat nigérian et de se moquer de la communauté internationale qui s’est engagée aux côtés des autorités nigérianes pour libérer les lycéennes.

Tout se passe pour l’instant comme si Boko Haram est en train de tester l’efficacité réelle de toutes ces forces spéciales dépêchées par l’Occident sur le sol nigérian pour aider à traquer la nébuleuse islamiste. En tout cas, le moins que l’on puisse dire de cette dernière opération, c’est que Boko Haram aurait pu capturer plus d’un millier de femmes s’il l’avait voulu, car dans cette partie du Nigeria, on a l’impression que les habitants sont abandonnés à eux-mêmes, sans aucune protection de l’Etat nigérian. Et pourtant, 20 000 hommes ont été déployés dans la région depuis l’enlèvement des jeunes collégiennes. Malgré tout, Boko Haram demeure insaisissable et plus dangereuse que jamais.

Et comme pour démontrer la profondeur de son génie diabolique, Boko Haram a lancé pendant plusieurs jours, une série d’attaques contre le village de Kumbamza, dans le nord-est du pays. C’est ainsi qu’il a profité de la panique générale au sein de la population, pour capturer plus de 60 femmes. Comment cela a-t-il pu se faire dans une région censée être sous haute surveillance, en raison de la présence de la secte ? Les services de renseignements de l’Etat fédéral sont-ils inopérants ? La secte bénéficie-t-elle de la complicité de certaines intelligences au sein de l’armée ? Autant de questions sans réponses.

 

Un échec du Nigeria dans sa lutte contre Boko Haram est aussi un échec de la communauté internationale

 

Ce qui est sûr, c’est que la secte a intelligemment profité de l’état de pourrissement de la situation politique du Nigeria. En effet, les contradictions internes au sein de la classe dirigeante, si elles ne sont pas levées, continueront d’affaiblir l’Etat nigérian et de réduire à néant tous ses efforts dans la lutte contre cette secte. Il faut une union sacrée de toute la classe politique autour du président Goodluck, une mise en commun de toutes les ressources intellectuelles du pays, et un engagement sans faille de toute la population pour venir à bout de cette force du mal dont la cruauté n’a d’égale que son obscurantisme. Malheureusement, au lieu de cela, on a l’impression que certains ténors de l’échiquier politique se délectent de l’échec implacable du président Goodluck face à Boko Haram. Ce qui, pour eux, contribue à amenuiser ses chances pour un éventuel troisième mandat présidentiel. Un cynisme qui témoigne de l’étroitesse d’esprit de la plupart de certains hommes politiques africains. Mais ce qui semble plus grave, c’est qu’un échec du Nigeria dans sa lutte contre Boko Haram est aussi un échec de la communauté internationale dans son ensemble et surtout une menace pour les autres pays de la sous-région. En effet, l’impunité dont jouit Boko Haram pourrait susciter des vocations « bokoharamiste » dans d’autres pays, avec les conséquences que l’on sait déjà. C’est en cela qu’il faut saluer à sa juste valeur la contribution du Cameroun dont l’armée a déjà porté de sérieux coups aux insurgés de cette secte.

 

Dieudonné MAKIENI


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