ENQUETE SUR DE NOUVELLES ACCUSATIONS DE VIOLS EN RCA : Sanctionner pour l’exemple
La Justice française enquête sur de nouvelles accusations de viols commis par des soldats français en Centrafrique. En effet, deux enfants disent avoir été abusés sexuellement par des soldats de la force française Sangaris. Ces nouveaux témoignages viennent s’ajouter aux investigations déjà ouvertes contre 14 militaires français soupçonnés d’avoir abusé de leur autorité pour violer des enfants centrafricains. Or, pas plus tard que le 4 février dernier, 120 Casques bleus du Congo Brazzaville ont été exclus de la MINUSCA (Mission intégrée multidimensionnelle de stabilité des Nations unies en République centrafricaine) suite aux allégations répétées de viols et d’abus sexuels révélés par Human Rights Watch, pour des faits qui remontent à août et décembre 2015. Peu avant, 850 Casques bleus de la RD Congo avaient été évincés pour les mêmes raisons, il y a seulement quelques mois. Selon toute vraisemblance, l’ONU n’entend plus faire dans la complaisance. C’est désormais la tolérance zéro pour tous les soldats qui se rendront coupables d’actes répréhensibles lors des missions de paix. Cette fermeté est, à tous égards, salutaire dans la mesure où elle devra donner à réfléchir à tous ces bidasses branleurs toujours prompts à s’adonner au libertinage, allant parfois jusqu’à commettre des viols sur mineures. C’est tout simplement abject quand on sait que le plus souvent, les soldats onusiens arrivent en libérateurs, quand ils ne sont pas considérés comme des demi-dieux par les populations suppliciées qui ne savent plus souvent à quel saint se vouer. Avec donc de tels comportements irresponsables sur le théâtre des opérations, c’est l’image même de l’ONU qui s’en trouve parfois éclaboussée.
Pourquoi ne pas instaurer le principe des enquêtes de moralité ?
C’est pourquoi, en plus de renvoyer les contingents soupçonnés de viols ou d’abus sexuels dans leurs pays respectifs, l’ONU doit tout faire pour que des poursuites judiciaires soient engagées à leur encontre ; ce d’autant que le viol tout comme les abus sexuels sont des faits pénalement punis. Cela aura non seulement l’avantage de soulager les peines des victimes, mais aussi de dissuader les autres apprentis sorciers prêts à baisser la culotte pour « coller la petite », pour emprunter l’expression à l’artiste camerounais Franko. Du reste, pourquoi ne pas instaurer le principe des enquêtes de moralité qui permettraient un tant soit peu de distinguer le bon grain de l’ivraie avant tout déploiement de troupes sur le terrain ? Car, telles que les choses se passent actuellement, on a l’impression que les missions onusiennes sont devenues des fourre-tout où se comptent par centaines des délinquants sexuels qui, sur le théâtre des opérations, n’ont pas le cœur à l’ouvrage mais plutôt à autre chose. Heureusement que, comme le dit un proverbe de chez nous, « tout serpent n’est pas une vipère ». Puisqu’il existe des Casques bleus consciencieux qui font correctement leur travail et qui, de peur de ternir l’image de leur propre pays, évitent des écarts de comportement. C’est tout à leur l’honneur. C’est, du reste, des soldats pareils dont l’ONU a besoin pour la réussite de ses missions.
B.O