HomeA la uneENROLEMENT DU PRESIDENT KABILA : De la poudre de perlimpinpin  

ENROLEMENT DU PRESIDENT KABILA : De la poudre de perlimpinpin  


 

De la poudre de perlimpinpin. C’est  en ces termes, on ne plus acerbes, que bien des observateurs avisés de la scène politique congolaise qualifient l’opération de révision du fichier électoral à Kinshasa, en RDC, à laquelle a pris part le chef de l’Etat, Joseph Kabila. Mieux, ce dernier fut le premier des Kinois à prendre sa carte d’électeur, le 28 mai dernier, à l’école primaire de l’Athénée de la Gombe. En tant normal, l’enrôlement d’un chef d’Etat en vue des élections, n’a rien d’évènementiel ; tant cela s’inscrit dans l’ordre normal des choses. Mais dans un pays comme la RDC où tout ou presque marche  à l’envers, l’on peut trouver à redire sur l’acte citoyen que vient de poser le président Joseph Kabila. Car, le tout n’est pas de se faire enrôler. Il faut plutôt réunir les conditions pour une bonne tenue des élections, en l’occurrence la présidentielle prévue pour se tenir, en principe, en décembre prochain. Or, on le sait, en la matière, le pouvoir congolais donne l’impression de se hâter lentement pour ne pas dire qu’il travaille à retarder les échéances en jouant la carte du pourrissement. D’où ces violences tous azimuts à travers le pays. En effet, des Kasaï à  Béni en passant par Kinshasa, la RDC, il faut le dire, est sens dessus dessous ; tant et si bien que certains se demandent si le pays est encore gouverné. Or, il faut le rappeler, le pays ira aux élections dans seulement six mois. Dans ces conditions, plutôt que de ruser, le peuple attend du président Kabila qu’il dise clairement si oui ou non il entend briguer un nouveau mandat. Toute  chose qu’il feint d’ignorer, préférant mettre l’accent sur le folklore, aidé en cela par ses griots et autres Raspoutine qui travaillent à protéger leur tirelire. Sont de ceux-là le ci-devant ministre, porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé, qui vient de faire l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne qui l’accuse, de concert avec d’autres hiérarques du régime, de travailleur à saboter le processus électoral en cours.

Il faut maintenir la pression sur les autorités de Kinshasa

Même si souvent, l’on peut douter de l’efficacité de ces sanctions sur les personnes concernées, on peut tout de même se réjouir de ce que la communauté internationale a daigné franchir un pas, dans sa volonté, s’il en est, de mettre fin à la tragi-comédie qui se joue en RDC. Pourvu que ce ne soit pas un effet d’annonce ou une annonce sans effet, sous peine de renforcer le dictateur Kabila. Pour cela, il faut maintenir la pression sur les autorités de Kinshasa qui ont déjà donné la preuve de leur mauvaise foi à travers des pantalonnades  qui n’en finissent pas. Quant à l’opposition qui, même mettant en doute la crédibilité du processus électoral, appelle ses ouailles à se faire enrôler, elle doit éviter de prêter le flanc pour ne pas donner un argument de plus à Kabila qui ne fait plus mystère de sa volonté de s’accrocher au pouvoir. En tout cas, il faut tout faire pour qu’à toute épreuve puisse se tenir la présidentielle de décembre prochain, conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre déjà fort malmené. Et là, il faudra surveiller le président Kabila comme du lait sur le feu.

Boundi OUOBA


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