ENVOI DE SOLDATS TCHADIENS AU NIGER : Djihadistes, à vos souliers !
« Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira », dit l’évangile. Les fidèles chrétiens ont coutume de dire qu’il s’agit du verset le plus connu de la Bible, non pas parce qu’il est court puisqu’il en existe de plus courts, mais à cause certainement de sa portée pédagogique. Et c’est peu dire. En effet, cette brève formule biblique nous enseigne qu’il n’y a pas de problème sans solution, pour peu que l’on accepte de s’ouvrir aux autres. La preuve nous a été donnée par le président nigérien, Mahamadou Issoufou ; lui qui, prenant toute la mesure du péril, a fait une escapade à N’djamena au Tchad pour demander le soutien de son homologue Idriss Déby Itno dans le cadre de la lutte contre Boko Haram qui a fait récemment 26 morts dans l’attaque perpétrée à Bosso, dans le Sud-Est du Niger. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce cri du cœur n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque 24 heures seulement après la visite du numéro un des Nigériens, le président Déby, le Sahel warrior, a dépêché quelque 2000 hommes sur place pour traquer Abubakar Shekau et ses sicaires qui prennent du plaisir à se repaître du sang des innocents dans le bassin du lac Tchad désormais presque sous coupe réglée.
La lutte contre le terrorisme dépasse les limites d’un seul Etat
Ainsi donc, Mahamadou Issoufou a demandé et Idriss Déby Itno lui a donné. Il a cherché des solutions à son problème, et il semble en passe de les avoir trouvées. Car pour qui connaît le courage et la témérité des soldats tchadiens, sait qu’ils donneront du fil à retordre aux islamistes de Boko Haram qu’ils avaient déjà mis en déroute dans le Nord-Est du Nigeria. C’était sous le règne de l’ex-président nigérian, Goodluck Jonathan qui, conscient que son armée comptait pour du beurre devant les ingénieurs du mal, avait fait appel au Tchad pour l’aider à stopper les djihadistes dans leur avancée vertigineuse. En tout cas, avec l’arrivée du contingent tchadien en terre nigérienne, le président Issoufou peut se frotter les mains. Les djihadistes de Boko Haram trouveront devant eux des « s’en fout la mort ». Et là, tout le mérite revient au président Issoufou qui aura fait preuve de lucidité et de clairvoyance en appelant son voisin au secours. Car d’autres dirigeants à sa place, par orgueil ou par suffisance, n’auraient pas eu cette démarche d’humilité et de courage. Or, la lutte contre le terrorisme dépasse les limites d’un seul Etat, fût-il bien armé ; en témoigne le Nigeria qui, même en tant que puissance militaire sous-régionale, a dû par moments plier l’échine face aux fous d’Allah ! A présent, ces apôtres du mal peuvent se convaincre qu’il n’y aura point de quartiers pour eux.
B.O
