ERECTION DU RHDP EN PARTI UNIFIE
Quand ADO et Bédié mettent tout le monde au pas
Ça y est ! La création d’un parti unifié regroupant les Houphouëtistes, a été actée, depuis le 12 avril dernier, soit quarante-huit heures après la rencontre entre Henri Konan Bédié et le président Alassane Dramane Ouattara (ADO). Ladite formation politique s’appelle le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et le progrès (RHDP) et regroupe six partis que sont l’UPCI, le PIT, le MFA, l’UDPCI, le PDCI et le RDR. Finies donc les jactances et autres sorties primesautières auxquelles l’on assistait depuis peu et qui laissaient subodorer un clash entre Bédié et Ouattara. C’est le moins que l’on puisse dire. Car, l’accord politique signé par les six responsables qui composent le RHDP, est la preuve que tous ceux qui s’agitaient, n’étaient que des « voix discordantes » qui n’incarnaient pas les voix officielles de leurs maîtres respectifs. Et c’est peu dire. Du reste, les hiérarques du PDCI, qui plaidaient pour que la nouvelle formation politique s’appelle RHDP-PDCI ou PDCI tout simplement, en ont pris pour leur grade, tant ils n’ont pas été écoutés. Il en est de même pour ces jeunes loups aux dents acérées du RDR, Guillaume Soro en tête, qui se montraient réfractaires à la création d’un parti unifié et qui, on le sait, rêvent déjà d’un destin national. Vont-ils accepter de rentrer dans les rangs ? On attend de voir. Seulement, une chose est certaine : la création d’un parti unifié avant la présidentielle de 2020, fera des mécontents aussi bien au sein du PDCI que du RDR, au regard du choc des ambitions. Ce qui fait dire à certains que ce n’est qu’une étape qui vient d’être franchie et qu’il subsiste de nombreux obstacles à surmonter d’ici à la présidentielle de 2020.
Il y aura des grincements de dents
Car, pour Henri Konan Bédié, le candidat du parti unifié sera issu de ses rangs, selon le pacte signé à Daoukro en 2014. Toute chose que le RDR ne reconnaît pas, plaidant pour l’organisation de primaires, afin que soit choisi « le meilleur d’entre nous ». C’est dire que le débat est loin d’être tranché. Le plus dur est à venir. A moins que, par sursaut d’orgueil, les uns et les autres acceptent de se surpasser au nom de l’intérêt général. Car, il faut le dire, la Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’une nouvelle crise post-électorale ; les événements douloureux de 2010-2011 étant encore frais dans les esprits. De toute évidence, si le RHDP, pour une raison ou pour une autre, venait à voler en éclats, c’est le Front populaire ivoirien (FPI) qui s’en frotterait les mains. Car, que faire, en politique comme à la guerre, face aux malheurs d’un adversaire, si ce n’est de lui porter l’estocade ? Mais on n’en est pas encore là. En attendant, l’accord-cadre étant signé, tous les six partis membres du RHDP entrent dans une période de transition qui devra durer 12 à 18 mois. Des congrès extraordinaires doivent ainsi avoir lieu, à l’issue desquels chaque parti devra s’auto-dissoudre au profit du RHDP. Et c’est peu dire qu’il y aura des grincements de dents.
B.O.