ETABLISSEMENTS SCOLAIRES AU BURKINA : La FESCI-BF réclame l’annulation des cotisations APE
La Fédération estudiantine et scolaire pour l’intégration au Burkina Faso (FESCI-BF) a animé une conférence de presse, le mardi 21 janvier dernier au lycée Philippe Zinda Kaboré. Ce rendez-vous avec les Hommes de médias était, pour elle, l’occasion pour donner sa lecture de la situation sécuritaire nationale et faire l’état des lieux du système éducatif au niveau scolaire et universitaire au Burkina Faso.
Après les condamnations tous azimuts sur les derniers événements qui ont plongé le Burkina Faso dans la consternation totale, c’est au tour de la Fédération estudiantine et scolaire pour l’intégration au Burkina Faso (FESCI-BF), de sortir de son silence. Elle a, au cours d’un point de presse, marqué son indignation et a condamné avec « la dernière énergie ces tueries répétitives qu’elle trouve inhumaines et inexplicables dans un Etat de droit ». Pour la FESCI-BF, « cette situation a occasionné la fermeture de plus de 900 écoles » dans les régions dominées par les attaques terroristes. Cependant, elle est revenue sur le mot d’ordre de grève de la CNSE et les conséquences directes sur l’année scolaire. Pour le secrétaire général national de la FESCI-BF, Augustin Dapougdi Pallo, « notre crainte est que nous avançons vers une année blanche », et en tant que structure qui défend les intérêts moraux des étudiants et des scolaires, « nous ne pouvons pas rester muets face à cette situation » qui, selon lui, inquiète plus d’un burkinabè. Ainsi, la situation sécuritaire notamment dans le Nord et l’Est, nécessite « une mise en place d’un plan d’urgence pour les élèves » privés de leur droit à l’éducation, nous a-t-il confié. En effet, la FESCI-BF reste convaincue qu’il faut réformer le système éducatif et l’adapter au système du « continuum » entrepris depuis un certain nombre d’années. « Nous sommes unanimement d’accord que concevoir une école de type nouveau, conforme aux aspirations d’un pays en voie de développement, est l’un des principaux défis qui s’impose aux Etats comme le nôtre, en vue d’un développement harmonieux » a-t-il laissé entendre. Pour le secrétaire général national, le constat est que, de plus en plus, l’Etat démissionne du système éducatif au profit des acteurs privés qui « n’hésitent pas à faire de l’enseignement, un business à la solde des plus offrants, au détriment de la qualité de la formation et du niveau ». Et Augustin Pallo de lancer un cri de cœur sur les cotisations APE. Pour lui, ces cotisations laissent à désirer et peuvent être qualifiées « d’arnaque organisée » sous le couvert du MENA. La FESCI-BF réclame la suppression pure et simple des cotisations APE rendues obligatoires. Selon le SG national, cette somme que les élèves cotisent dans la souffrance « n’a jamais servi à construire un établissement au profit des siens. Pire, l’APE s’enrichit sur le dos des élèves», annonce-t-il. Où est la gratuité de l’enseignement au Burkina ?, s’interroge-t-il.
En outre, pour la FESCI-BF, « l’épidémie » sur les retards dans les Unités de formation et de recherche (UFR) a atteint sa vitesse de croisière due à l’application « inadaptée » du système LMD. Pour Augustin Pallo, c’est une « démission de l’autorité politique ». En outre, en ce qui concerne les œuvres universitaires, la FESCI-BF salue tout de même les innovations, mais « demande au CENOU de mettre les bénéfices faits sur le dos des étudiants au service des étudiants, au lieu de les thésauriser dans des caisses jusque-là inconnues ». Elle lance un appel à tous ses militants à se tenir prêts pour tout mot d’ordre qu’elle viendrait à lancer.
Issa Ben TRAORE